
Chroniques
7 Janvier 2025
LES PREMIERS DÉRAPAGES DU GOUVERNEMENT HOLT
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Jean-Marie Nadeau
jmlacadie1@gmail.com
Certains d’entre vous m’ont trouvé trop conciliant et complaisant dans mon évaluation de l’année 2024 dans ma dernière chronique. Il est vrai que j’étais déterminé à faire une chronique plus positive, en opposition à une année politique plutôt sombre.
Normalement, nous commençons à évaluer les nouveaux gouvernements après cent jours de règne. Nous n’en sommes qu’à un peu plus de soixante-dix jours, mais je considère que je dois déjà évaluer et critiquer ce gouvernement.
Je commencerai par saluer de façon positive les premières décisions du gouvernement Holt qui ont été bénéfiques. Il y a nécessairement cette décision de faire progresser les droits à l’avortement, en acceptant de payer les coûts d’un avortement fait en dehors des hôpitaux. Le seul problème, c’est qu’il n’y a plus de clinique de ce genre au Nouveau-Brunswick.
J’ai apprécié la livraison de chèques de 10 000 dollars aux infirmières régulières du système public. Souhaitons que ce geste généreux incite les infirmières à rester en poste, en attendant que l’on améliore leurs conditions de travail. J’ai reçu aussi favorablement l’abandon de la Politique 713.
Le premier dérapage de ce gouvernement est l’abandon de sa promesse d’éliminer immédiatement la taxe Higgs de quatre cents du litre d’essence. Les lobbies d’entreprises se sont vite faits entendre pour freiner cette promesse. Il semble que ça va se régler en 2025, mais je ne parierais pas un billet de 20$ là-dessus!
Je suis content que ce gouvernement ait décidé de créer enfin un Comité permanent sur les langues officielles au sein de l’Assemblée législative, tel que le demandait la communauté acadienne depuis longtemps. Là où le bât blesse, c’est que du même souffle, la première ministre Holt a décidé de ne plus nommer un sous-ministre des langues officielles. Il semble que madame Holt, à la manière de Blaine Higgs, aurait pris cette décision seule sans consulter le caucus libéral. Un député libéral m’a dit qu’il avait appris cette nouvelle dans l’Acadie Nouvelle. Il ne faudrait pas que madame Holt répète trop souvent ce processus décisionnel.
Les langues officielles sont l’ossature principale qui caractérise fondamentalement notre province. Cela implique donc que l’on soigne ce dossier aux petits oignons. Il ne faudrait pas que ce parti libéral au pouvoir perpétue malheureusement la pratique historique des gouvernements libéraux précédents de bousiller le dossier des langues officielles. Parlez-en à Brian Gallant qui a fortement regretté ne pas s’être correctement occupé de ce dossier.
Il y a le dossier des hausses de loyers limités à 3%, ce qui est bien pour les locataires qui ne déménageront pas. Le problème dans ce dossier est que cette hausse de 3% aurait dû être rattachée au loyer et non pas au locataire. Ça laisse libre cours aux propriétaires d’augmenter de façon exagérée les loyers des futurs locataires.
Il y a enfin le dossier des bleuetières. On a créé un moratoire sur de nouveaux baux, mais il reste des milliers d’acres de terres provenant de baux actuels qui pourront se concrétiser. Pourtant, la population aurait voulu un moratoire complet sur tout nouveau développement de ce genre. Pendant ce temps-là, trop de bleuets pourrissent dans les champs actuels, parce que le marché ne peut pas les absorber.
Malgré tout, je continue à croire que nous sommes mieux avec un gouvernement Holt qu’un gouvernement Higgs. Le plus gros dossier à venir de ce gouvernement est celui des subventions municipales. Il ne faudrait pas qu’il rate ce dossier.
Il n’y a pas de gouvernement parfait. Le gouvernement Holt en fait déjà la démonstration. Mais le système démocratique reste encore le meilleur. Tout ce que nous pouvons souhaiter, c’est que le gouvernement Holt fasse le moins d’erreurs possibles à l’avenir!
jmlacadie1@gmail.com
Certains d’entre vous m’ont trouvé trop conciliant et complaisant dans mon évaluation de l’année 2024 dans ma dernière chronique. Il est vrai que j’étais déterminé à faire une chronique plus positive, en opposition à une année politique plutôt sombre.
Normalement, nous commençons à évaluer les nouveaux gouvernements après cent jours de règne. Nous n’en sommes qu’à un peu plus de soixante-dix jours, mais je considère que je dois déjà évaluer et critiquer ce gouvernement.
Je commencerai par saluer de façon positive les premières décisions du gouvernement Holt qui ont été bénéfiques. Il y a nécessairement cette décision de faire progresser les droits à l’avortement, en acceptant de payer les coûts d’un avortement fait en dehors des hôpitaux. Le seul problème, c’est qu’il n’y a plus de clinique de ce genre au Nouveau-Brunswick.
J’ai apprécié la livraison de chèques de 10 000 dollars aux infirmières régulières du système public. Souhaitons que ce geste généreux incite les infirmières à rester en poste, en attendant que l’on améliore leurs conditions de travail. J’ai reçu aussi favorablement l’abandon de la Politique 713.
Le premier dérapage de ce gouvernement est l’abandon de sa promesse d’éliminer immédiatement la taxe Higgs de quatre cents du litre d’essence. Les lobbies d’entreprises se sont vite faits entendre pour freiner cette promesse. Il semble que ça va se régler en 2025, mais je ne parierais pas un billet de 20$ là-dessus!
Je suis content que ce gouvernement ait décidé de créer enfin un Comité permanent sur les langues officielles au sein de l’Assemblée législative, tel que le demandait la communauté acadienne depuis longtemps. Là où le bât blesse, c’est que du même souffle, la première ministre Holt a décidé de ne plus nommer un sous-ministre des langues officielles. Il semble que madame Holt, à la manière de Blaine Higgs, aurait pris cette décision seule sans consulter le caucus libéral. Un député libéral m’a dit qu’il avait appris cette nouvelle dans l’Acadie Nouvelle. Il ne faudrait pas que madame Holt répète trop souvent ce processus décisionnel.
Les langues officielles sont l’ossature principale qui caractérise fondamentalement notre province. Cela implique donc que l’on soigne ce dossier aux petits oignons. Il ne faudrait pas que ce parti libéral au pouvoir perpétue malheureusement la pratique historique des gouvernements libéraux précédents de bousiller le dossier des langues officielles. Parlez-en à Brian Gallant qui a fortement regretté ne pas s’être correctement occupé de ce dossier.
Il y a le dossier des hausses de loyers limités à 3%, ce qui est bien pour les locataires qui ne déménageront pas. Le problème dans ce dossier est que cette hausse de 3% aurait dû être rattachée au loyer et non pas au locataire. Ça laisse libre cours aux propriétaires d’augmenter de façon exagérée les loyers des futurs locataires.
Il y a enfin le dossier des bleuetières. On a créé un moratoire sur de nouveaux baux, mais il reste des milliers d’acres de terres provenant de baux actuels qui pourront se concrétiser. Pourtant, la population aurait voulu un moratoire complet sur tout nouveau développement de ce genre. Pendant ce temps-là, trop de bleuets pourrissent dans les champs actuels, parce que le marché ne peut pas les absorber.
Malgré tout, je continue à croire que nous sommes mieux avec un gouvernement Holt qu’un gouvernement Higgs. Le plus gros dossier à venir de ce gouvernement est celui des subventions municipales. Il ne faudrait pas qu’il rate ce dossier.
Il n’y a pas de gouvernement parfait. Le gouvernement Holt en fait déjà la démonstration. Mais le système démocratique reste encore le meilleur. Tout ce que nous pouvons souhaiter, c’est que le gouvernement Holt fasse le moins d’erreurs possibles à l’avenir!