
Chroniques
16 Octobre 2025
L’histoire acadienne en éducation
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Jean-Marie Nadeau
jmlacadie1@gmail.com
Ça fait 51 ans aujourd’hui que nous avons gagné, de peine et de misère, la bataille de la dualité en éducation. Ce fut l’objet de batailles intenses à Grand-Sault, Dalhousie, Bathurst et Moncton. Mais le gouvernement conservateur Hatfield de l’époque était plutôt francophile, et le Parti acadien faisait ses premiers pas. Ça créait un terreau favorable à une telle décision.
Ça veut donc dire que, depuis 1974, nous avons sur le papier toute la gouvernance pour ce qui est de l'éducation en français au Nouveau-Brunswick. Ceci étant dit, il faut rester conscient que le ministère de l’Éducation à Fredericton a encore les crocs solides.
Il est vrai aussi que la faune politique au ministère de l’Éducation dans les années 80-90 comprenaient beaucoup de Brayons du Nord-Ouest, dont plusieurs étaient tout simplement anti-acadiens. Il n’est donc pas surprenant de constater aujourd’hui que l’Acadie est peu présente dans le curriculum au ministère de l’Éducation. Heureusement que depuis la tenue du CMA 2014 des Terres et des Forêts, l’attitude brayonne face à l’Acadie s’est nettement bonifiée.
Il va falloir que l’on finisse par se brancher clairement dans un avenir rapproché. Peu importe le nombre de nouveaux arrivants qui se joignent à nous ces dernières années, l’ossature primaire de qui nous sommes est avant tout acadienne. Les gens qui se joignent à nous en français doivent épouser la fabrique de qui nous sommes comme peuple.
Le ministère de l’Éducation tente depuis plusieurs années de diluer la composante acadienne de notre identité. On adopte des politiques qui favorisent le multiculturalisme, à un point tel que l’acadianité devient une autre ethnie. L’Acadie n’est pas une autre ethnie, mais bel et bien un peuple d'origine. Tout doit être fait pour renforcer l’Acadie.
Jeter un regard rapide sur le programme de sciences humaines pour le niveau primaire est quant à moi évocateur. On parle de la classe, de la famille, de la communauté locale, de la région, etc…mais jamais l’on ne parle de l’Acadie.
Il y a quelques années, le gouvernement provincial a créé la Politique d’aménagement linguistique et culturel (PALC). Cette politique réunit principalement les spécialistes acadiens en éducation, du conseiller scolaire au fonctionnaire de Fredericton. Le but de cette politique est de faire du renforcement identitaire. Mais, comment faire du renforcement identitaire sans explicitement parler de l’Acadie? Comme c’est là, ce programme ne vaut pas les lignes utilisées pour l’écrire. Elle doit être réécrite de fond en comble.
Quand vous demandez aux nouveaux arrivants de devenir Acadiens et Acadiennes pour mieux s’intégrer, il faut qu’on leur offre un modèle identitaire enthousiasmant. L’Acadie a une histoire riche et emballante qui permettrait cette adhésion. D’ailleurs, l’Université de Moncton devrait donner un cours d’histoire acadienne obligatoire à tous ses étudiants, y compris les nouveaux professeurs… et aux étudiants en éducation.
L’Acadie ne pourra pas être bâti sans interventions concrètes. C’est dans cet esprit d’avancement et de renforcement identitaire que le dossier du changement de nom de l’Université de Moncton ou encore celui de la francisation de nos communautés municipales s’inscrivent. Des gestes pro-actifs en termes d’affirmation nationale doivent être posés rapidement.
Il n’est pas normal que l’histoire acadienne ne soit pas déjà plus importante dans la programmation scolaire. Notre système d’éducation est actuellement dirigé par la communauté acadienne comme telle, et non par la communauté anglophone. Je félicite la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) pour en avoir fait un dossier prioritaire. Nous avons en mains les outils pour faire de l’Acadie un peuple épanoui intéressant à intégrer.
jmlacadie1@gmail.com
Ça fait 51 ans aujourd’hui que nous avons gagné, de peine et de misère, la bataille de la dualité en éducation. Ce fut l’objet de batailles intenses à Grand-Sault, Dalhousie, Bathurst et Moncton. Mais le gouvernement conservateur Hatfield de l’époque était plutôt francophile, et le Parti acadien faisait ses premiers pas. Ça créait un terreau favorable à une telle décision.
Ça veut donc dire que, depuis 1974, nous avons sur le papier toute la gouvernance pour ce qui est de l'éducation en français au Nouveau-Brunswick. Ceci étant dit, il faut rester conscient que le ministère de l’Éducation à Fredericton a encore les crocs solides.
Il est vrai aussi que la faune politique au ministère de l’Éducation dans les années 80-90 comprenaient beaucoup de Brayons du Nord-Ouest, dont plusieurs étaient tout simplement anti-acadiens. Il n’est donc pas surprenant de constater aujourd’hui que l’Acadie est peu présente dans le curriculum au ministère de l’Éducation. Heureusement que depuis la tenue du CMA 2014 des Terres et des Forêts, l’attitude brayonne face à l’Acadie s’est nettement bonifiée.
Il va falloir que l’on finisse par se brancher clairement dans un avenir rapproché. Peu importe le nombre de nouveaux arrivants qui se joignent à nous ces dernières années, l’ossature primaire de qui nous sommes est avant tout acadienne. Les gens qui se joignent à nous en français doivent épouser la fabrique de qui nous sommes comme peuple.
Le ministère de l’Éducation tente depuis plusieurs années de diluer la composante acadienne de notre identité. On adopte des politiques qui favorisent le multiculturalisme, à un point tel que l’acadianité devient une autre ethnie. L’Acadie n’est pas une autre ethnie, mais bel et bien un peuple d'origine. Tout doit être fait pour renforcer l’Acadie.
Jeter un regard rapide sur le programme de sciences humaines pour le niveau primaire est quant à moi évocateur. On parle de la classe, de la famille, de la communauté locale, de la région, etc…mais jamais l’on ne parle de l’Acadie.
Il y a quelques années, le gouvernement provincial a créé la Politique d’aménagement linguistique et culturel (PALC). Cette politique réunit principalement les spécialistes acadiens en éducation, du conseiller scolaire au fonctionnaire de Fredericton. Le but de cette politique est de faire du renforcement identitaire. Mais, comment faire du renforcement identitaire sans explicitement parler de l’Acadie? Comme c’est là, ce programme ne vaut pas les lignes utilisées pour l’écrire. Elle doit être réécrite de fond en comble.
Quand vous demandez aux nouveaux arrivants de devenir Acadiens et Acadiennes pour mieux s’intégrer, il faut qu’on leur offre un modèle identitaire enthousiasmant. L’Acadie a une histoire riche et emballante qui permettrait cette adhésion. D’ailleurs, l’Université de Moncton devrait donner un cours d’histoire acadienne obligatoire à tous ses étudiants, y compris les nouveaux professeurs… et aux étudiants en éducation.
L’Acadie ne pourra pas être bâti sans interventions concrètes. C’est dans cet esprit d’avancement et de renforcement identitaire que le dossier du changement de nom de l’Université de Moncton ou encore celui de la francisation de nos communautés municipales s’inscrivent. Des gestes pro-actifs en termes d’affirmation nationale doivent être posés rapidement.
Il n’est pas normal que l’histoire acadienne ne soit pas déjà plus importante dans la programmation scolaire. Notre système d’éducation est actuellement dirigé par la communauté acadienne comme telle, et non par la communauté anglophone. Je félicite la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) pour en avoir fait un dossier prioritaire. Nous avons en mains les outils pour faire de l’Acadie un peuple épanoui intéressant à intégrer.