
Chroniques
24 Juin 2025
La SANB et l’Université
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Jean-Marie Nadeau
jmlacadie1@gmail.com
Encore une fois, l'Université s’est réfugiée dans sa tour d’ivoire, en refusant le dialogue avec la communauté acadienne sur le changement de nom. Pire, elle refuse de se comporter comme une vraie université, ouverte aux débats et à l’échange d’idées.
La plus grande erreur qu’elle fait, c’est de justifier son choix du silence sous prétexte que la communauté universitaire ne serait pas favorable à ce changement de nom. Or, la communauté universitaire, qui comprends les professeurs, les étudiants et le Conseil, est éphémère. Elle est en continuelle mutation. La communauté universitaire passe, alors que la communauté acadienne reste! L’université n’appartient pas seulement à une communauté universitaire continuellement en changement, mais bel et bien à la communauté acadienne qui elle est pérenne, continue, permanente. Les décisions d’aujourd’hui influencent l’état de l'Université pour son avenir.
Près de 5500 personnes ont participé à un vote ouvert sur le choix de différents noms pour l’Université. Le refus de ses instances actuelles de reconnaître l’importance et la pertinence de cette manifestation populaire, frise le mépris, l’arrogance et l’irrespect. Pourtant, et c’est paradoxal, son plan quinquennal annonce sa volonté de se rapprocher de la communauté. Engager une consultation publique et transparente sur le changement de nom serait justement une façon privilégiée pour elle de concrétiser cette volonté de rapprochement avec la communauté.
Ce qui me révolte le plus dans le processus, c’est l’attitude de certains tenants du non qui ont laissé entendre par dénigrement que les tenants du oui sont majoritairement une bande de BS, c'est-à-dire des bénéficiaires de l’aide sociale. Même si c’était le cas, ces gens sont des citoyens aussi égaux humainement et démocratiquement que ceux de la classe dirigeante et commandent le respect. Le Comité se réjouit au contraire du grand éventail de ses supporteurs qui va de la presque totalité de la communauté artistique, de députés, d’anciens chanceliers, de professionnels de la santé et de l’éducation et, eh oui, des gens du peuple (camionneurs, travailleuses d’usines, bûcherons…).
Parmi ce qui est le plus déplorable dans l’ensemble de la situation, c’est qu’il y a toujours unanimité au sein du Conseil pour l’omerta et le silence. La communauté acadienne se croit de moins en moins bien représentée dans la composition actuelle du Conseil. Il n’est pas normal que les partisans du changement de nom n’aient pas de représentation ni de voix en son sein. Cette unanimité est malsaine et non représentative. Les gouverneurs fonctionnent comme s’il y avait un consensus communautaire pour le statu quo. L’existence et la détermination du Comité citoyen à vouloir changer de nom démontre clairement que ce consensus pour l’appellation Moncton n’existe pas. C’est une fausse analyse de la situation.
Le Conseil et les opposants au changement mise sur l’usure du temps, pour que le Comité citoyen s’épuise et disparaisse de sa belle mort. C’est mal comprendre la dynamique intrinsèque du Comité. Fort de son soutien populaire, le Comité est redevable à ses supporteurs. Comme on dit, le Comité est bâti pour veiller tard, donc équipé pour durer longtemps. On ne peut plus se débarrasser de ce dossier en le balayant sous le tapis. Toute consultation publique, même si elle se soldait par un appui au statu quo, serait acceptable pour le Comité, mais de grâce, débattons et consultons au préalable!
Encore une fois, c’est le sud-est acadien de Moncton qui est le plus opposé au changement de nom, comme si l’Acadie et l’Université se limitent à Moncton. Cette attitude du tout Moncton, phénomène appelé « monctonisation » de l’Acadie, est malsaine, et nuit à l’harmonie provinciale de la solidarité de la communauté acadienne. Miser sur l’anglophonie, comme le font UNI et l’Assomption, pour assurer la pérennité du peuple acadien n’est pas une bonne avenue: L’université semble être tenté d’emprunter cette voie, ce qui serait une erreur.
L’Assemblée annuelle de la SANB vient de réitérer pour la troisième année consécutive son soutien indélébile au Comité citoyen. Elle devra cependant être plus proactive que par le passé pour appuyer ce triple mandat, nonobstant la position d’une majorité de membres du Conseil d’administration de la SANB contre le changement de nom. Le Comité citoyen devra rencontrer ce conseil. Et la SANB devra demander une rencontre avec la haute direction de L’Université sur le sujet, ce que l’Université devrait accepter. Sinon, ce serait le comble de l'insolence populaire! Cette chronique a été inspirée par l’indignation, et non par la colère!
jmlacadie1@gmail.com
Encore une fois, l'Université s’est réfugiée dans sa tour d’ivoire, en refusant le dialogue avec la communauté acadienne sur le changement de nom. Pire, elle refuse de se comporter comme une vraie université, ouverte aux débats et à l’échange d’idées.
La plus grande erreur qu’elle fait, c’est de justifier son choix du silence sous prétexte que la communauté universitaire ne serait pas favorable à ce changement de nom. Or, la communauté universitaire, qui comprends les professeurs, les étudiants et le Conseil, est éphémère. Elle est en continuelle mutation. La communauté universitaire passe, alors que la communauté acadienne reste! L’université n’appartient pas seulement à une communauté universitaire continuellement en changement, mais bel et bien à la communauté acadienne qui elle est pérenne, continue, permanente. Les décisions d’aujourd’hui influencent l’état de l'Université pour son avenir.
Près de 5500 personnes ont participé à un vote ouvert sur le choix de différents noms pour l’Université. Le refus de ses instances actuelles de reconnaître l’importance et la pertinence de cette manifestation populaire, frise le mépris, l’arrogance et l’irrespect. Pourtant, et c’est paradoxal, son plan quinquennal annonce sa volonté de se rapprocher de la communauté. Engager une consultation publique et transparente sur le changement de nom serait justement une façon privilégiée pour elle de concrétiser cette volonté de rapprochement avec la communauté.
Ce qui me révolte le plus dans le processus, c’est l’attitude de certains tenants du non qui ont laissé entendre par dénigrement que les tenants du oui sont majoritairement une bande de BS, c'est-à-dire des bénéficiaires de l’aide sociale. Même si c’était le cas, ces gens sont des citoyens aussi égaux humainement et démocratiquement que ceux de la classe dirigeante et commandent le respect. Le Comité se réjouit au contraire du grand éventail de ses supporteurs qui va de la presque totalité de la communauté artistique, de députés, d’anciens chanceliers, de professionnels de la santé et de l’éducation et, eh oui, des gens du peuple (camionneurs, travailleuses d’usines, bûcherons…).
Parmi ce qui est le plus déplorable dans l’ensemble de la situation, c’est qu’il y a toujours unanimité au sein du Conseil pour l’omerta et le silence. La communauté acadienne se croit de moins en moins bien représentée dans la composition actuelle du Conseil. Il n’est pas normal que les partisans du changement de nom n’aient pas de représentation ni de voix en son sein. Cette unanimité est malsaine et non représentative. Les gouverneurs fonctionnent comme s’il y avait un consensus communautaire pour le statu quo. L’existence et la détermination du Comité citoyen à vouloir changer de nom démontre clairement que ce consensus pour l’appellation Moncton n’existe pas. C’est une fausse analyse de la situation.
Le Conseil et les opposants au changement mise sur l’usure du temps, pour que le Comité citoyen s’épuise et disparaisse de sa belle mort. C’est mal comprendre la dynamique intrinsèque du Comité. Fort de son soutien populaire, le Comité est redevable à ses supporteurs. Comme on dit, le Comité est bâti pour veiller tard, donc équipé pour durer longtemps. On ne peut plus se débarrasser de ce dossier en le balayant sous le tapis. Toute consultation publique, même si elle se soldait par un appui au statu quo, serait acceptable pour le Comité, mais de grâce, débattons et consultons au préalable!
Encore une fois, c’est le sud-est acadien de Moncton qui est le plus opposé au changement de nom, comme si l’Acadie et l’Université se limitent à Moncton. Cette attitude du tout Moncton, phénomène appelé « monctonisation » de l’Acadie, est malsaine, et nuit à l’harmonie provinciale de la solidarité de la communauté acadienne. Miser sur l’anglophonie, comme le font UNI et l’Assomption, pour assurer la pérennité du peuple acadien n’est pas une bonne avenue: L’université semble être tenté d’emprunter cette voie, ce qui serait une erreur.
L’Assemblée annuelle de la SANB vient de réitérer pour la troisième année consécutive son soutien indélébile au Comité citoyen. Elle devra cependant être plus proactive que par le passé pour appuyer ce triple mandat, nonobstant la position d’une majorité de membres du Conseil d’administration de la SANB contre le changement de nom. Le Comité citoyen devra rencontrer ce conseil. Et la SANB devra demander une rencontre avec la haute direction de L’Université sur le sujet, ce que l’Université devrait accepter. Sinon, ce serait le comble de l'insolence populaire! Cette chronique a été inspirée par l’indignation, et non par la colère!