
Chroniques
8 Mai 2025
Au sujet du pape, des pensionnats et des écoles
- Partager
Susan Levi-Peters
J'ai été triste d'apprendre le décès du pape François, qui était un pape du peuple. Le pape François est venu au Canada et s'est excusé pour les abus subis par les peuples des Premières nations dans les pensionnats gérés par les églises.
Le décès du pape m'a fait réfléchir à la relation entre les Migmag et le pape, à ce que mon père et nos aînés m'ont dit et à ce que j'ai recherché.
L'alliance entre les Migmag et le pape remonte aux années 1600. Mon grand-père disait à mon père : « Si le peuple Migmag a besoin d'aide, il faut prévenir le pape: il aidera notre peuple parce que nous avons un traité avec le pape ».
En 1610, le grand chef Migmag Membertou a envoyé de bonne foi une ceinture de wampum (paix) au pape Paul V. Les hiéroglyphes/symboles Migmag sur la ceinture de wampum représentent l'alliance de paix et d'amitié entre les Migmag et le pape.
Les deux personnages au centre représentent, à gauche, le pape et, à droite, le grand chef Migmag tenant son baluchon sacré.
Le Grand Chef Migmag Membertou avait plus de 100 ans et fut le premier Migmag à être baptisé. Le grand chef Membertou a notamment vécu à Saint John, dans le nord du Nouveau-Brunswick, et à Annapolis Royal, où il est mort en 1611.
Dans les années 1700, pendant plus de 70 ans, il n'y avait ni jésuites ni prêtres, mais les chefs ont continué les prières et les cérémonies. Aujourd'hui, 95 % des Migmag sont baptisés.
Ne pas confondre les écoles et les pensionnats autochtones
Le premier pensionnat a ouvert ses portes en 1876. Ces écoles avaient pour but de « battre le sauvage » des enfants des Premières nations. Pendant les 121 années qui ont suivi, différentes églises, dont l'Église catholique romaine, ont participé à cet acte de génocide sous l'égide du gouvernement du Canada.
Il existait également des écoles de jour indiennes (Indian Day Schools), mais beaucoup confondent les deux types d'écoles fréquentées par les membres des Premières nations. Les pensionnats se trouvaient hors des réserves et les enfants étaient arrachés à leur famille et à leur réserve pour vivre dans les résidences de ces écoles et n'étaient autorisés à rentrer chez eux qu'à Noël et en été. Les abus étaient horribles et incroyables, une chose qu'aucun enfant ne devrait jamais endurer.
Les Indian Day Schools étaient des écoles situées dans les réserves. Les élèves étaient autorisés à vivre chez eux, mais si l'enfant manquait l'école, un surveillant allait le chercher, même chez lui, et le ramenait à l'école. Les élèves vivaient chez eux et étaient autorisés à rentrer chez eux après l'école. L'école de jour indienne d'Elsipogtog (réserve no15 de Richibucto) a été construite dans les années 1800 et continue de fonctionner aujourd'hui.
Les élèves qui ont fréquenté les pensionnats ont été sélectionnés et les autres, qui vivaient dans la réserve, ont fréquenté les écoles de jour indiennes. 99 % des membres des Premières nations vivant dans les réserves ont fréquenté un pensionnat ou une école de jour indienne. Dans les deux cas, les élèves étaient victimes d'abus physiques, mentaux, sexuels ou spirituels.
(Traduit de l’anglais par Damien Dauphin)
J'ai été triste d'apprendre le décès du pape François, qui était un pape du peuple. Le pape François est venu au Canada et s'est excusé pour les abus subis par les peuples des Premières nations dans les pensionnats gérés par les églises.
Le décès du pape m'a fait réfléchir à la relation entre les Migmag et le pape, à ce que mon père et nos aînés m'ont dit et à ce que j'ai recherché.
L'alliance entre les Migmag et le pape remonte aux années 1600. Mon grand-père disait à mon père : « Si le peuple Migmag a besoin d'aide, il faut prévenir le pape: il aidera notre peuple parce que nous avons un traité avec le pape ».
En 1610, le grand chef Migmag Membertou a envoyé de bonne foi une ceinture de wampum (paix) au pape Paul V. Les hiéroglyphes/symboles Migmag sur la ceinture de wampum représentent l'alliance de paix et d'amitié entre les Migmag et le pape.
Les deux personnages au centre représentent, à gauche, le pape et, à droite, le grand chef Migmag tenant son baluchon sacré.
Le Grand Chef Migmag Membertou avait plus de 100 ans et fut le premier Migmag à être baptisé. Le grand chef Membertou a notamment vécu à Saint John, dans le nord du Nouveau-Brunswick, et à Annapolis Royal, où il est mort en 1611.
Dans les années 1700, pendant plus de 70 ans, il n'y avait ni jésuites ni prêtres, mais les chefs ont continué les prières et les cérémonies. Aujourd'hui, 95 % des Migmag sont baptisés.
Ne pas confondre les écoles et les pensionnats autochtones
Le premier pensionnat a ouvert ses portes en 1876. Ces écoles avaient pour but de « battre le sauvage » des enfants des Premières nations. Pendant les 121 années qui ont suivi, différentes églises, dont l'Église catholique romaine, ont participé à cet acte de génocide sous l'égide du gouvernement du Canada.
Il existait également des écoles de jour indiennes (Indian Day Schools), mais beaucoup confondent les deux types d'écoles fréquentées par les membres des Premières nations. Les pensionnats se trouvaient hors des réserves et les enfants étaient arrachés à leur famille et à leur réserve pour vivre dans les résidences de ces écoles et n'étaient autorisés à rentrer chez eux qu'à Noël et en été. Les abus étaient horribles et incroyables, une chose qu'aucun enfant ne devrait jamais endurer.
Les Indian Day Schools étaient des écoles situées dans les réserves. Les élèves étaient autorisés à vivre chez eux, mais si l'enfant manquait l'école, un surveillant allait le chercher, même chez lui, et le ramenait à l'école. Les élèves vivaient chez eux et étaient autorisés à rentrer chez eux après l'école. L'école de jour indienne d'Elsipogtog (réserve no15 de Richibucto) a été construite dans les années 1800 et continue de fonctionner aujourd'hui.
Les élèves qui ont fréquenté les pensionnats ont été sélectionnés et les autres, qui vivaient dans la réserve, ont fréquenté les écoles de jour indiennes. 99 % des membres des Premières nations vivant dans les réserves ont fréquenté un pensionnat ou une école de jour indienne. Dans les deux cas, les élèves étaient victimes d'abus physiques, mentaux, sexuels ou spirituels.
(Traduit de l’anglais par Damien Dauphin)