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24 Juin 2025
Décès de Ronald Cormier, historien et ancien journaliste
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Une figure du monde associatif acadien s’en est allée. Souffrant d’un cancer, Ronald Cormier s’est éteint vendredi à la Maison Albert. Il était âgé de 78 ans.
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Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien
Ronald Cormier était depuis un peu plus deux mois en soins palliatifs. Son amie et ancienne collègue Jeannita Thériault lui avait rendu visite.
«La dernière fois que je suis allée le visiter à la maison Albert, il m’a beaucoup parlé de son fils adoptif, Colin, qu’il aimait beaucoup et je voyais sa photo bien installée sur sa table de chevet dans sa chambre. Il ne parlait jamais de sa maladie.»
Le Moniteur acadien a appris la nouvelle au consul général de France alors que ce dernier revenait de Paris. Bertrand Cahuet a aussitôt réagi en descendant de l’avion. Il a salué un «grand monsieur».
«C’était l’un des véritables piliers de l’amitié franco-canadienne. Il fut le guide de mes premiers pas aux commémorations à Dieppe (Raid Dieppe, bataille d’Angleterre, 11 novembre) et aux Amitiés France-Canada à Moncton», a confié le diplomate français.
Journaliste à Radio-Canada Acadie, Ronald Cormier est devenu par la suite réalisateur à la télévision.
«Il avait le don de semer la bonne entente au sein de son équipe de télé dont je faisais partie, et même parfois avec un très bon sens de l’humour», a dit Jeannita Thériault qui a travaillé avec lui à Radio-Canada.
Une influence des deux côtés de l’Atlantique
Historien, Ronald Cormier a écrit plusieurs livres qui traitent de la Deuxième Guerre mondiale. Il a renversé des mythes au sujet de la bravoure des soldats acadiens lors du débarquement des forces alliées sur les côtes normandes en juin 1944, pour libérer notamment le village de Saint-Aubin-Sur-Mer.
Ses œuvres ont marqué Etienne Gaudet, militaire à la retraite, responsable des vétérans et conseiller municipal du Village de Memramcook.
«J'avais un intérêt particulier pour les vétérans de mon village natal de Memramcook et M. Cormier avait recueilli le témoignage d'Alban LeBlanc pour son livre intitulé J'ai vécu la guerre. Décédé en 2001, Alban LeBlanc a été un des grands soldats de Memramcook se méritant la Médaille militaire en 1944 pour des actes de bravoure au combat en Italie.»
La renommée de Ronald Cormier avait traversé l’Atlantique. Lorsqu’elle vivait encore en France, Chantal Véchambre entendait régulièrement parler de lui lorsqu’elle participait aux événements des Amitiés acadiennes.
«Puis je l’ai rencontré en vrai et j’ai pu apprécier sa façon de raconter cette histoire franco-canadienne qu’il connaissait si bien, toujours étayée de tout un tas d’anecdotes qui rendait la chose vivante et captivante», a-t-elle relaté.
Un puits de connaissances
Ronald Cormier était aussi l’historien de l’Association des vétérans militaires de Dieppe. Les membres rapportent qu’il a enrichi sa retraite par des rencontres personnelles avec des nombreux anciens combattants dont il a su recueillir les souvenirs souvent gardés secret même de leurs plus proches amis ou parents.
«Il a généreusement fait bénéficier de l'Association des Vétérans militaires de Dieppe de nombreux contacts et documents dont les 922 noms de canadiens qui n'étaient plus là pour répondre présent les jours suivant le triste raid sur Dieppe en Normandie le 19 août 1942 . Ces noms sont proclamés la veille de la cérémonie militaire qui a lieu le dimanche le plus près du 19 août», a déclaré par courriel Jean J. Gaudet, maître de la cérémonie commémorative du Raid sur Dieppe.
M. Gaudet est également président de l’Association France-Canada Moncton, dont Ronald Cormier fut longtemps le secrétaire.
«Ses tâches de secrétaire pour l'Association France-Canada Moncton et l'Association des boursiers et boursières acadiens (ABBFA) ont durées plus de 25 ans chacune. La mémoire de Ronald va se prolonger par ses écrits et ses riches rapports de réunions», estime celui qui est lui-même féru d’histoire.
Au moment de mettre sous presse, les détails concernant les funérailles de Ronald Cormier n’étaient pas encore connus.
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Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien
Ronald Cormier était depuis un peu plus deux mois en soins palliatifs. Son amie et ancienne collègue Jeannita Thériault lui avait rendu visite.
«La dernière fois que je suis allée le visiter à la maison Albert, il m’a beaucoup parlé de son fils adoptif, Colin, qu’il aimait beaucoup et je voyais sa photo bien installée sur sa table de chevet dans sa chambre. Il ne parlait jamais de sa maladie.»
Le Moniteur acadien a appris la nouvelle au consul général de France alors que ce dernier revenait de Paris. Bertrand Cahuet a aussitôt réagi en descendant de l’avion. Il a salué un «grand monsieur».
«C’était l’un des véritables piliers de l’amitié franco-canadienne. Il fut le guide de mes premiers pas aux commémorations à Dieppe (Raid Dieppe, bataille d’Angleterre, 11 novembre) et aux Amitiés France-Canada à Moncton», a confié le diplomate français.
Journaliste à Radio-Canada Acadie, Ronald Cormier est devenu par la suite réalisateur à la télévision.
«Il avait le don de semer la bonne entente au sein de son équipe de télé dont je faisais partie, et même parfois avec un très bon sens de l’humour», a dit Jeannita Thériault qui a travaillé avec lui à Radio-Canada.
Une influence des deux côtés de l’Atlantique
Historien, Ronald Cormier a écrit plusieurs livres qui traitent de la Deuxième Guerre mondiale. Il a renversé des mythes au sujet de la bravoure des soldats acadiens lors du débarquement des forces alliées sur les côtes normandes en juin 1944, pour libérer notamment le village de Saint-Aubin-Sur-Mer.
Ses œuvres ont marqué Etienne Gaudet, militaire à la retraite, responsable des vétérans et conseiller municipal du Village de Memramcook.
«Les écrits de M. Cormier m'ont beaucoup touché car il notait les difficultés uniques auxquelles les Acadiens faisaient face une fois enrôlés et j'avais moi-même eu des expériences très difficiles durant ma carrière de soldat. Ses ouvrages ont largement fait mentir les détracteurs qui ont accusé les Acadiens des Maritimes de s'être esquivés de leur devoir de citoyens pendant la Seconde Guerre mondiale.»
Lorsqu’il a pris sa retraite Forces armées canadiennes en 2018, Étienne Gaudet dit avoir commencé à s'intéresser à la commémoration et au patrimoine militaire acadien. Ses recherches l’ont rapidement conduit aux livres publiés par Ronald Cormier.«J'avais un intérêt particulier pour les vétérans de mon village natal de Memramcook et M. Cormier avait recueilli le témoignage d'Alban LeBlanc pour son livre intitulé J'ai vécu la guerre. Décédé en 2001, Alban LeBlanc a été un des grands soldats de Memramcook se méritant la Médaille militaire en 1944 pour des actes de bravoure au combat en Italie.»
La renommée de Ronald Cormier avait traversé l’Atlantique. Lorsqu’elle vivait encore en France, Chantal Véchambre entendait régulièrement parler de lui lorsqu’elle participait aux événements des Amitiés acadiennes.
«Puis je l’ai rencontré en vrai et j’ai pu apprécier sa façon de raconter cette histoire franco-canadienne qu’il connaissait si bien, toujours étayée de tout un tas d’anecdotes qui rendait la chose vivante et captivante», a-t-elle relaté.
Un puits de connaissances
Ronald Cormier était aussi l’historien de l’Association des vétérans militaires de Dieppe. Les membres rapportent qu’il a enrichi sa retraite par des rencontres personnelles avec des nombreux anciens combattants dont il a su recueillir les souvenirs souvent gardés secret même de leurs plus proches amis ou parents.
«Il a généreusement fait bénéficier de l'Association des Vétérans militaires de Dieppe de nombreux contacts et documents dont les 922 noms de canadiens qui n'étaient plus là pour répondre présent les jours suivant le triste raid sur Dieppe en Normandie le 19 août 1942 . Ces noms sont proclamés la veille de la cérémonie militaire qui a lieu le dimanche le plus près du 19 août», a déclaré par courriel Jean J. Gaudet, maître de la cérémonie commémorative du Raid sur Dieppe.
M. Gaudet est également président de l’Association France-Canada Moncton, dont Ronald Cormier fut longtemps le secrétaire.
«Ses tâches de secrétaire pour l'Association France-Canada Moncton et l'Association des boursiers et boursières acadiens (ABBFA) ont durées plus de 25 ans chacune. La mémoire de Ronald va se prolonger par ses écrits et ses riches rapports de réunions», estime celui qui est lui-même féru d’histoire.
Au moment de mettre sous presse, les détails concernant les funérailles de Ronald Cormier n’étaient pas encore connus.
«Ronald fait partie des gens qui font que mon séjour en Acadie restera toujours très spécial. Sa simplicité et sa jovialité le rendait unique et il va manquer à beaucoup», a conclu Chantal Véchambre.
