Actualités
10 Février 2025
UN PARTENARIAT ENTRE LA FRANCE ET L’ACADIE POUR FAIRE RAYONNER LA FRANCOPHONIE À TRAVERS LE SPORT
- Partager
Lundi midi, en l’hôtel de ville de Dieppe, une mission intitulée « Sport et Francophonie : une combinaison gagnante » a été lancée en présence de personnalités acadiennes et d’athlètes français. L’objectif est d’amplifier le rayonnement de la langue française grâce aux activités sportives.
_______________________
Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien
«Si nous sommes réunis ce lundi 10 février à la mairie de Dieppe, nous le devons à la province du Nouveau-Brunswick qui s’est portée candidate à l’appel à projets « sport et coopération décentralisée 2024 » du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, et grâce à la ville d’Espalion qui s’est portée lauréate», a indiqué Christine Ghys, secrétaire générale de la Confédération internationale des unions sportives francophones (CIUSF).
Créée afin de répondre à la demande des dirigeants d’unions sportives francophones qui ont exprimé le besoin de se regrouper pour avoir une démarche plus cohérente dans un souci de développement, cette entité s’est donnée pour mission de promouvoir et développer les activités sportives et parasportives au sein de l’espace francophone.
«Nous voulons garantir l’utilisation de la langue française dans toutes les instances et organisations, tant au niveau national qu’international, impliquées dans la promotion et l’organisation du sport», a-t-elle affirmé.
La plus-value de l’organisme porte sur la possibilité d’aider ses membres qui peuvent rencontrer des difficultés à développer certaines actions.
Des valeurs inclusives
«L’inclusion fait partie intégrante de tous les dossiers d’appels à projets déposés par les collectivités, à hauteur de 20% pour les femmes et de 5% pour les personnes en situation de handicap», a ajouté Mme Ghys.
«Si le sport est une langue universelle, le français est celle qui défend des valeurs sportives au-delà de la simple performance individuelle ou collective», a souligné Betrand Cahuet.
M. Cahuet, consul général de France dans les Provinces atlantiques, a rappelé que le sport contribuait à 3% du produit intérieur brut (PIB) mondial. Par conséquent, le sport francophone est un levier économique majeur. Le diplomate français a naturellement fait référence aux Jeux Olympiques de Paris, organisés l’été dernier.
Le ministre provincial de la Francophonie, Robert Gauvin, a fait remarquer que les valeurs de la Francophonie s’étendaient au monde sportif.
«Des événements comme celui-ci démontrent l’importance de nos relations avec la France. J’espère que tous les participants profiteront de cette incroyable opportunité», a-t-il déclaré.
Expert en coopération décentralisée, Sébastien Rodts a organisé les échanges entre l’organisme et la province. Il a contacté la CIUSF au moment des Jeux olympiques de Paris. La CIUSF et la ville d’Espalion, située dans le département français de l’Aveyron, avaient présenté une candidature conjointe.
«Je me suis dit que c’était une opportunité, avec cette axe sports et francophonie, de rallier cette dynamique. Cela a fonctionné car la CIUSF partage un ADN similaire à celui de la Société des Jeux de l’Acadie. Par le biais du sport, ils travaillent pour la jeunesse avec une vision francophone.»
Échanges internationaux et jumelage franco-acadien
Dans une vision à moyen terme, des jeunes francophones de la région pourraient participer à des compétitions ailleurs dans le monde, dans l’espace francophone. Marcel Dupuis, directeur général de la Société des Jeux de l’Acadie, l’espère fortement.
«Je pense que cela peut créer des opportunités de voyages et d’échanges culturels pour nos jeunes. Dans le futur, avec une coopération comme celle-ci, il pourrait y avoir des délégations invitées aux Jeux de l’Acadie, et nos jeunes pourraient se faire inviter outre-mer », a-t-il confié.
L’un des projets de l’expert français est de rapprocher la commune d’Espalion et une municipalité du Nouveau-Brunswick afin de travailler sur un axe sports et francophonie. Un axe de coopération qui irait au-delà du jumelage classique. «Le sport permet à une collectivité de rayonner est d’augmenter son attractivité, avec des retombées économiques réelles sur son territoire.»
M. Rodts a contacté l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick pour qu’elle donne des profils de collectivités qui fonctionneraient, notamment en termes de présence d’infrastructures sportives et d’accueil de compétitions. «Nous avons reçu deux ou trois propositions que nous avons contactées, et j’espère qu’à la fin de la semaine nous aurons identifié une collectivité», a-t-il révélé.
À la une : Sébastien Rodts, expert en coopération décentralisée; Isabelle Doucet, directrice de la Francophonie internationale et multilatérale; Christine Ghys, secrétaire générale de la CIUSF; Bertrand Cahuet, consul général de France; Estelle Gaspard, championne de jiu-jitsu; Ludovic Castard, champion de volleyball; Robert Gauvin, ministre de la Francophonie; la conseillère générale Josée Turgeon-Roy, le maire Yvon Lapierre et le conseiller Ernest Thibodeau. (Photo : Damien Dauphin)
Estelle Gaspard, championne aux nombreuses étoiles
Jusqu’au 15 février, Ludovic Castard, expert en volleyball et Estelle Gaspard, quintuple championne du monde jiu-jitsu, vont animer des camps d’entraînement en judo et en volleyball dans plusieurs clubs sportifs de Dieppe. Ces séances dont dirigées par Denis Colin (judo) et Samuel Nadeau (volleyball).

Estelle Gaspard et Ludovic Castard animent cette semaine des camps d’entraînement dans des clubs sportifs de Dieppe. (Photo : Damien Dauphin)
«Ce n’est pas moi qui étais supposée venir à la base, mais le président de la Confédération (la CIUSF) m’a contactée. Depuis que j’ai été acceptée, je suis toujours dans le partage des valeurs sportives et ne dirai jamais non pour intervenir sur un stage, peu importe où et quand», a dit Estelle Gaspard en entrevue.
Accompagné de son père, Gilles Gaspard, Estelle arbore sur son maillot des étoiles de trois couleurs différentes. Elles représentent les médailles qu’a déjà gagné la championne qui n’a que 24 ans et qui pourrait ne pas s’arrêter là, même si elle reconnaît que cela ne la dérangerait pas de ralentir sa carrière sportive au profit de fonctions administratives et apolitiques dans sa spécialité.
Professeure à Carcassonne où elle enseigne sa discipline sportive, la numéro 1 mondiale de Jiu-Jitsu de combat est cinq fois championne du monde, deux fois championne d’Europe et huit fois championne de France. À ces médailles d’or, s’ajoutent une kyrielle d’autres médailles en argent et en bronze, mais c’est l’or qui domine cette constellation.
Gilles Gaspard est le fier papa de trois enfants champions de jiu-jitsu: Caroline (26 ans), Estelle (24 ans) et Alan (17 ans). Le benjamin est déjà double vice-champion du monde, deux fois champion de France et une fois champion d’Europe. «Il a commencé très jeune en suivant Estelle, et à 14 ans il a décroché son premier titre européen.»
«Dans la vie, il y a des concours de circonstances, a ajouté Gilles Gaspard. Au collège, le professeur de sports d’Estelle était aussi son professeur de jiu-jitsu. Lui-même avait gagné le championnat du monde 2002 en Uruguay. Il lui a transmis sa flamme et sa passion.»
Dans la famille Gaspard, par une étonnante inversion des rôles, ce sont les enfants qui incité leurs parents à les suivre sur le tatami. Il n’est jamais trop tard pour débuter.
_______________________
Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien
«Si nous sommes réunis ce lundi 10 février à la mairie de Dieppe, nous le devons à la province du Nouveau-Brunswick qui s’est portée candidate à l’appel à projets « sport et coopération décentralisée 2024 » du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, et grâce à la ville d’Espalion qui s’est portée lauréate», a indiqué Christine Ghys, secrétaire générale de la Confédération internationale des unions sportives francophones (CIUSF).
Créée afin de répondre à la demande des dirigeants d’unions sportives francophones qui ont exprimé le besoin de se regrouper pour avoir une démarche plus cohérente dans un souci de développement, cette entité s’est donnée pour mission de promouvoir et développer les activités sportives et parasportives au sein de l’espace francophone.
«Nous voulons garantir l’utilisation de la langue française dans toutes les instances et organisations, tant au niveau national qu’international, impliquées dans la promotion et l’organisation du sport», a-t-elle affirmé.
La plus-value de l’organisme porte sur la possibilité d’aider ses membres qui peuvent rencontrer des difficultés à développer certaines actions.
Des valeurs inclusives
«L’inclusion fait partie intégrante de tous les dossiers d’appels à projets déposés par les collectivités, à hauteur de 20% pour les femmes et de 5% pour les personnes en situation de handicap», a ajouté Mme Ghys.
«Si le sport est une langue universelle, le français est celle qui défend des valeurs sportives au-delà de la simple performance individuelle ou collective», a souligné Betrand Cahuet.
M. Cahuet, consul général de France dans les Provinces atlantiques, a rappelé que le sport contribuait à 3% du produit intérieur brut (PIB) mondial. Par conséquent, le sport francophone est un levier économique majeur. Le diplomate français a naturellement fait référence aux Jeux Olympiques de Paris, organisés l’été dernier.
Le ministre provincial de la Francophonie, Robert Gauvin, a fait remarquer que les valeurs de la Francophonie s’étendaient au monde sportif.
«Des événements comme celui-ci démontrent l’importance de nos relations avec la France. J’espère que tous les participants profiteront de cette incroyable opportunité», a-t-il déclaré.
Expert en coopération décentralisée, Sébastien Rodts a organisé les échanges entre l’organisme et la province. Il a contacté la CIUSF au moment des Jeux olympiques de Paris. La CIUSF et la ville d’Espalion, située dans le département français de l’Aveyron, avaient présenté une candidature conjointe.
«Je me suis dit que c’était une opportunité, avec cette axe sports et francophonie, de rallier cette dynamique. Cela a fonctionné car la CIUSF partage un ADN similaire à celui de la Société des Jeux de l’Acadie. Par le biais du sport, ils travaillent pour la jeunesse avec une vision francophone.»
Échanges internationaux et jumelage franco-acadien
Dans une vision à moyen terme, des jeunes francophones de la région pourraient participer à des compétitions ailleurs dans le monde, dans l’espace francophone. Marcel Dupuis, directeur général de la Société des Jeux de l’Acadie, l’espère fortement.
«Je pense que cela peut créer des opportunités de voyages et d’échanges culturels pour nos jeunes. Dans le futur, avec une coopération comme celle-ci, il pourrait y avoir des délégations invitées aux Jeux de l’Acadie, et nos jeunes pourraient se faire inviter outre-mer », a-t-il confié.
L’un des projets de l’expert français est de rapprocher la commune d’Espalion et une municipalité du Nouveau-Brunswick afin de travailler sur un axe sports et francophonie. Un axe de coopération qui irait au-delà du jumelage classique. «Le sport permet à une collectivité de rayonner est d’augmenter son attractivité, avec des retombées économiques réelles sur son territoire.»
M. Rodts a contacté l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick pour qu’elle donne des profils de collectivités qui fonctionneraient, notamment en termes de présence d’infrastructures sportives et d’accueil de compétitions. «Nous avons reçu deux ou trois propositions que nous avons contactées, et j’espère qu’à la fin de la semaine nous aurons identifié une collectivité», a-t-il révélé.
À la une : Sébastien Rodts, expert en coopération décentralisée; Isabelle Doucet, directrice de la Francophonie internationale et multilatérale; Christine Ghys, secrétaire générale de la CIUSF; Bertrand Cahuet, consul général de France; Estelle Gaspard, championne de jiu-jitsu; Ludovic Castard, champion de volleyball; Robert Gauvin, ministre de la Francophonie; la conseillère générale Josée Turgeon-Roy, le maire Yvon Lapierre et le conseiller Ernest Thibodeau. (Photo : Damien Dauphin)
Estelle Gaspard, championne aux nombreuses étoiles
Jusqu’au 15 février, Ludovic Castard, expert en volleyball et Estelle Gaspard, quintuple championne du monde jiu-jitsu, vont animer des camps d’entraînement en judo et en volleyball dans plusieurs clubs sportifs de Dieppe. Ces séances dont dirigées par Denis Colin (judo) et Samuel Nadeau (volleyball).

Estelle Gaspard et Ludovic Castard animent cette semaine des camps d’entraînement dans des clubs sportifs de Dieppe. (Photo : Damien Dauphin)
«Ce n’est pas moi qui étais supposée venir à la base, mais le président de la Confédération (la CIUSF) m’a contactée. Depuis que j’ai été acceptée, je suis toujours dans le partage des valeurs sportives et ne dirai jamais non pour intervenir sur un stage, peu importe où et quand», a dit Estelle Gaspard en entrevue.
Accompagné de son père, Gilles Gaspard, Estelle arbore sur son maillot des étoiles de trois couleurs différentes. Elles représentent les médailles qu’a déjà gagné la championne qui n’a que 24 ans et qui pourrait ne pas s’arrêter là, même si elle reconnaît que cela ne la dérangerait pas de ralentir sa carrière sportive au profit de fonctions administratives et apolitiques dans sa spécialité.
Professeure à Carcassonne où elle enseigne sa discipline sportive, la numéro 1 mondiale de Jiu-Jitsu de combat est cinq fois championne du monde, deux fois championne d’Europe et huit fois championne de France. À ces médailles d’or, s’ajoutent une kyrielle d’autres médailles en argent et en bronze, mais c’est l’or qui domine cette constellation.
Gilles Gaspard est le fier papa de trois enfants champions de jiu-jitsu: Caroline (26 ans), Estelle (24 ans) et Alan (17 ans). Le benjamin est déjà double vice-champion du monde, deux fois champion de France et une fois champion d’Europe. «Il a commencé très jeune en suivant Estelle, et à 14 ans il a décroché son premier titre européen.»
«Dans la vie, il y a des concours de circonstances, a ajouté Gilles Gaspard. Au collège, le professeur de sports d’Estelle était aussi son professeur de jiu-jitsu. Lui-même avait gagné le championnat du monde 2002 en Uruguay. Il lui a transmis sa flamme et sa passion.»
Dans la famille Gaspard, par une étonnante inversion des rôles, ce sont les enfants qui incité leurs parents à les suivre sur le tatami. Il n’est jamais trop tard pour débuter.
