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4 Novembre 2024
LE SUD-EST ET KENT SONT BIEN REPRÉSENTÉS DANS UN CABINET PLUS FRANCOPHONE ET FÉMININ
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Susan Holt et les membres de son gouvernement ont été assermentés à Fredericton samedi après-midi. Ce 2 novembre était une journée historique à plus d’un titre.
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Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien
L’exercice était difficile, et la parité totale impossible à atteindre, mais Susan Holt a réussi à composer un gouvernement bien agencé. Toutes les régions du Nouveau-Brunswick y sont représentées. Si le nord y fait son grand retour, la grande région du sud-est n’est pas laissée pour compte. À l’exception de Tania Sodhi, tous les élus libéraux sont d’origine acadienne ou anglophone et bilingue (Rob McKee).
Jean-Marc Arseneau, un électeur de la circonscription de Moncton-Nord-Ouest, a affirmé que lorsqu’elle est venue cogner à sa porte pendant la campagne, Tania Sodhi, qui est d’origine indienne, s’est engagée à apprendre le français.
Le scrutin provincial du 21 octobre 2024 est celui de tous les records. Non seulement a-t-il vu l’élection du plus grand contingent féminin dans l’histoire du Nouveau-Brunswick, au sein duquel se trouve une députée issue de la diversité ethnoculturelle, mais il marque une étape historique avec la consécration de la première femme première ministre, Susan Holt.
Reconnaissance des pionnières en politique
Aussitôt après avoir été assermentée, Mme Holt a tenu à reconnaître les pionnières qui lui ont ouvert la voie.

Des pionnières en politique qui ont pavé le chemin vers cette journée historique ont pris la pose avec la première ministre Susan Holt et des députées de l’actuelle législature. (Photo : Damien Dauphin)
«Les femmes qui m'ont précédée ont ouvert la voie. Et chacune d'entre elles qui a été élue a rendu la tâche un peu plus facile aux suivantes. Sans elles, je ne serais pas là», a souligné la première ministre.
Outre Margaret Johnson et Tammy Scott-Wallace pour le Parti progressiste-conservateur et Megan Mitton pour le Parti vert, toutes trois réélues, la néo-démocrate Elizabeth Weir, première femme chef de parti politique élue à Fredericton et surtout Aldéa Landry, première à occuper le poste de vice-première ministre, ont été ovationnées.

Aldéa Landry et Arlene Dunn n’ont pas la même couleur politique mais leur cœur est identique. (Photo : Damien Dauphin)
«Son geste attentionné d'inviter toutes les anciennes femmes élues à l'Assemblée législative à participer et à être reconnues en dit long sur sa classe et son engagement à honorer celles qui ont ouvert la voie à ce moment historique», a déclaré Arlene Dunn, qui avait démissionné du gouvernement Higgs quitté son siège de députée en février dernier.
«Cette étape importante témoigne des progrès incroyables réalisés par les femmes dans les domaines de la politique, du leadership et du service public», a-t-elle ajouté. Mme Dunn est convaincue que l’exemple donné par Susan Holt va inspirer une nouvelle génération de femmes et de jeunes à s’engager dans des rôles où elles pourront faire entendre leur voix et leur point de vue.
La langue française revient à Fredericton
Susan Holt, qui a étudié le français en immersion à l’école, s’est réservée le portefeuille des Langues officielles. Elle a affirmé que son gouvernement travaillera à faire avancer des dossiers francophones, même si les partis d’opposition n’ont pas de députés issus des régions francophones pour mettre la pression sur son gouvernement sur ces dossiers.
«Il y a beaucoup de pression de l’intérieur, des Néo-Brunswickois et des Néo-Brunswickoises qui poussent depuis longtemps pour un avancement de la Loi sur les langues officielles, pour avoir un gouvernement qui démontre un respect pour la Francophonie. On va faire ce travail pour nos citoyens et citoyennes, peu importe l’opposition.»
Les ministres assermentés pouvaient prononcer leur serment dans la langue de leur choix, ou, à l’instar de la première ministre, dans les deux langues officielles. Symboliquement, Susan Holt a débuté en français et a prononcé intégralement le sien de manière équilibrée. Claire Johnson a fait un serment bilingue mais principalement en français. Robert Gauvin et Lyne Chantal Boudreau ont prononcé les leurs uniquement en français, comme leurs collègues de la Péninsule acadienne.
Robert Gauvin est ministre responsable de la Francophonie. En entrevue avec Le Moniteur Acadien peut après l’assermentation, il a rappelé le rôle qu’il a joué il y a cinq ans alors que le gouvernement français comptait fermer le consulat général de France à Moncton.
«J’avais demandé à Mme (Antonine) Maillet d’écrire une lettre qui a été remise à l’épouse de M. Macron, et c’est l’un des éléments qui a aidé à garder le consulat ouvert.»
M. Gauvin assistera le 14 novembre au Centre des arts et de culture de Dieppe à une réception pour le 60e anniversaire de l’établissement à Moncton du consulat général de France dans les Provinces atlantiques. Le nouveau consul général, Bertrand Cahuet, a lui-même été invité à l’assermentation des ministres.
Bleus et verts devraient poser des questions en français
Son prédécesseur dans ce portefeuille, Glen Savoie, est désormais le chef de l’opposition officielle à titre de chef intérimaire du Parti progressiste-conservateur. Celui dont l’arbre généalogique a des racines anglophones et francophones ne s’est pas formellement engagé à porter des dossiers importants pour la communauté acadienne. Il a préféré dire qu’il travaillerait pour tous les Néo-Brunswickois.
«Nous sommes l’opposition officielle pour la province, nous ne sommes pas l’opposition seulement pour nos régions, c’est pour l'entièreté de notre province», a commenté celui qui n’a pas voulu dire non plus s’il comptait transformer son intérim en poste permanent.
Le député progressiste-conservateur d’Arcadia-Butternut Valley-Maple Hills, Don Monahan, a déclaré qu’il poserait au gouvernement des questions en français car il «parle très bien les deux langues». «C’est très important pour moi que les gens sachent que je suis là pour la population du Nouveau-Brunswick au complet», a-t-il justifié.
Le chef du Parti vert, David Coon, qui a perdu son seul député d’origine acadienne en la personne de Kevin Arseneau, a fait des appels du pied envers la région où son adjointe, Megan Mitton, a été brillamment réélue.
«Nous avons une responsabilité pour toutes les régions, le sud, le nord, les régions acadiennes et les régions anglophones, donc nous allons poser des questions importantes pour tous les Acadiens», a-t-il fait savoir.
Notons enfin que Francine Landry prend la présidence de l’Assemblée législative. Elle est la deuxième femme et la première francophone à occuper ce poste. Ses vice-présidents sont Guy Arsenault et Benoît Bourque.
La première session de la 61e législature débutera le 19 novembre et devrait durer jusqu’au 18 décembre.
Voici la composition du gouvernement du Nouveau-Brunswick (en gras, les députés provenant de la région) :
Première ministre, présidente du Conseil exécutif et ministre responsable des Langues officielles : Susan Holt
Vice-premier ministre, ministre des Finances et du Conseil du Trésor, ministre responsable de l’Énergie, et ministre responsable de la Loi sur le droit à l’information et la protection de la vie privée : René Legacy
Ministre de la Justice et procureur général, ministre responsable des Services de santé mentale et de traitement des dépendances : Rob McKee (député de Moncton-Centre)
Ministre de la Santé : John Dornan
Ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance : Claire Johnson (députée de Moncton-Sud)
Ministre des Affaires autochtones : Keith Chiasson
Ministre du Développement social, et ministre responsable de la Société d’inclusion économique et sociale : Cindy Miles
Ministre des Transports et de l’Infrastructure : Chuck Chiasson
Ministre de l’Environnement et du Changement climatique, et ministre responsable de la Société de développement régional : Gilles LePage
Ministre des Gouvernements locaux, et ministre responsable de Service Nouveau-Brunswick : Aaron Kennedy
Ministre du Tourisme, du Patrimoine et de la Culture : Isabelle Thériault
Ministre de la Sécurité publique, et ministre responsable de la Francophonie : Robert Gauvin (député de Baie-de-Shediac-Dieppe)
Ministre de l’Éducation postsecondaire, de la Formation et du Travail, ministre responsable du Conseil de la recherche et de la productivité, et ministre responsable de la Loi sur la responsabilisation et la présentation des rapports en matière de règlementation : Alyson Townsend
Ministre des Ressources naturelles : John Herron
Ministre de l’Agriculture, de l’Aquaculture et des Pêches : Pat Finnigan (député de Kent-Nord)
Ministre responsable des Aînés, et ministre responsable de l’Égalité des femmes : Lyne Chantal Boudreau (députée de Champdoré-Irishtown)
Ministre des Affaires intergouvernementales, ministre responsable de l’Immigration, et ministre responsable des Affaires. Militaires : Jean-Claude D’Amours
Ministre responsable de la Société d’habitation du Nouveau-Brunswick : David Hickey
Ministre responsable d’Opportunités NB, ministre responsable du Développement économique et des Petites Entreprises, et ministre responsable d’Alcool NB et de Cannabis NB : Luke Randall
