Annulation par le Nouveau-Brunswick du programme Connexion NB-AE

Une fois de plus, l’éducation postsecondaire est reléguée aux riches, tandis que les jeunes adultes issus de familles de cols bleus ont du mal à se faire un chemin vers un avenir meilleur. Et de dire que cette décision d’annuler le programme Connexion NB-AE aidera à combler la pénurie de main-d’œuvre dans notre province est au-delà de l’entendement.

Est-ce que les écoles, les collèges et les universités vont commencer à embaucher des enseignants et des aides-enseignants dans les rues, est-ce que les firmes d’ingénierie vont commencer à pourvoir leurs postes vacants avec des gens de la rue, est-ce que les hôpitaux vont embaucher des médecins, des infirmières et du personnel dans les rues, est-ce que les entreprises de construction vont embaucher des gens de métier non qualifiés et non formés dans la rue ?

Le Nouveau-Brunswick a besoin de plus de jeunes pour combler la pénurie de main-d’œuvre, sans argument, mais décourager les jeunes d’obtenir des études postsecondaires sous prétexte que cela atténuera la pénurie de main-d’œuvre dans notre province dépasse l’entendement raisonnable. Si le Nouveau-Brunswick veut sortir de son statut de moins-nantie pour devenir une province nantie, nous devons nous concentrer sur l’immigration pour combler le manque de main-d’œuvre, et nous devons investir dans nos jeunes afin qu’ils puissent accéder à des établissements d’enseignement postsecondaire pour développer leurs compétences et leur formation afin de devenir de précieux membres contribuables de notre société.

L’enseignement postsecondaire ne devrait pas seulement appartenir au royaume des riches et des nantis. En investissant dans tous nos jeunes, notre province peut devenir et sera mieux positionnée sur les plans économique et social. Une province ne peut pas être gérée comme une entreprise qui ne regarde le résultat net qu’à la fin de chaque exercice financier. Une province comme le Nouveau-Brunswick doit être dirigée avec une vision à long terme de croissance et d’amélioration pour tous ses citoyens, riches et pauvres, y compris des investissements stratégiques dans notre population.

Pourquoi est-il logique d’accorder des contributions et des subventions aux entreprises en difficulté pour maintenir l’économie en mouvement, alors que les investissements dans nos jeunes sont perçus, par le gouvernement actuel, comme un gaspillage de l’argent des contribuables ?

Un gouvernement progressiste, avec une vision de prospérité pour l’avenir de tous nos citoyens, verrait les avantages d’un investissement stratégique dans l’éducation postsecondaire de nos jeunes, car cela apporterait de nouvelles occasions d’affaires et créerait d’autres possibilités d’emploi pour tous nos citoyens. Cela encouragerait même plus d’immigration dans notre belle province du Nouveau-Brunswick, ce qui soulagerait davantage notre problème de pénurie de main-d’œuvre. Dans l’intérêt de tous nos jeunes qui s’efforcent de s’améliorer grâce à une éducation postsecondaire appropriée, cette décision déraisonnable doit être renversée et nous devons faire entendre notre voix.


Gilles Cormier
Saint-André-LeBlanc, N.B.