Opinion
29 Novembre 2024
Un prix de médiocrité ?
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Voilà que la SNA veut créer un nouveau prix soi-disant littéraire parce que l’année dernière, les Amitiés acadiennes n’ont pas décerné le Prix France-Acadie, ayant jugé que les œuvres mises en candidature ne le méritaient pas.
L’Acadie Nouvelle évoque une « tourmente » et Radio-Canada, qui ne craint jamais d’employer des superlatifs, parle de « scandale du prix France-Acadie ».
Le vrai scandale réside, selon moi, dans les déclarations du président de la SNA, Martin Théberge, à l’Acadie Nouvelle : « On s’apercevait qu’il y avait un problème au niveau des valeurs véhiculées. Par exemple, eux, ils veulent des ouvrages écrits dans ce qu’eux (sic) appellent un français correct voir (re-sic) un français soutenu et nous on veut (re-re-sic) aussi promouvoir les œuvres qui sont écrites dans la langue parlée, qui reflètent le langage qui est utilisé par les Acadiens aujourd’hui. »
M. Théberge ignore-t-il que le registre oral et le registre écrit sont deux choses différentes ?
S’il s’agit du langage employé par les personnages d’un roman dans les scènes dialoguées, l’emploi du registre oral est tout à fait justifié. Mais si l’auteur ou l’autrice écrit tout son roman comme il ou elle parle, ce n’est plus de la littérature.
Je comprends donc les réticences de M. Alain Dubos, président du jury du Prix France-Acadie, devant des productions qui dénaturent la langue, souvent pour des motifs dictés par des tendances à la mode.
Je crains donc que la SNA ne veuille créer un prix de médiocrité destiné à récompenser des activistes affichant des postures idéologiques radicales et véhiculant des concepts marginaux.
Je ne peux croire que l’ambassade et le consulat français puissent apporter leur concours à un tel nivellement par le bas.
Raymond Lafrance
Dieppe
