Actualités
3 Décembre 2025
UNE INITIATIVE PANCANADIENNE EN FAVEUR DE LA RÉTENTION DES IMMIGRANTS FRANCOPHONES À LA COOP IGA DE DIEPPE
- Partager
Lundi matin, la Fédération culturelle canadienne-française (FCCF) a dévoilé au Centre des arts et de la culture de Dieppe un projet novateur pancanadien. Intitulé Culture d’entreprise, il mise sur la médiation culturelle pour favoriser l’intégration et la rétention des personnes issues de l’immigration francophone. À travers le pays, c’est la Coop IGA de Dieppe qui accueillera les premiers ateliers.
Damien Dauphin
Le Moniteur Acadien – IJL
Selon Sylvie Painchaud, directrice générale du Conseil des ministres de la francophonie canadienne, les ministres de la Francophonie regardent toujours là où d'autres ne regardent pas. C’est de cette façon que ces derniers ont constaté que les entreprises privées, créatrices d’emplois dans la francophonie, n’étaient guères soutenues.
Le projet Culture d’entreprise est ainsi né de la volonté du Conseil des ministres sur la francophonie canadienne de soutenir le secteur économique en francophonie canadienne et, en particulier, les efforts des entreprises pour attirer et retenir des employés issus de l'immigration.
«La culture est un levier puissant pour instaurer des conditions favorables à la rétention des employés nouvellement arrivés, à accroître leur sentiment d 'appartenance à leur culture francophone, et à soutenir leur participation active à la vie locale», a affirmé la directrice générale de la FCCF, Marie-Christine Morin.
Pour la présidente de la FCCF, Nancy Juneau, c’était «un peu Noël». Cela faisait longtemps que la Fédération voulait travailler plus étroitement avec le secteur économique, mais aussi mettre les arts et la culture au service de l’accueil et de l’intégration des nouveaux arrivants du Canada.
Renverser les obstacles à la rétention
Bien qu'il ait une portée pancanadienne, Culture d'entreprise est avant tout un projet de proximité avec les milieux de travail, les entreprises, les organismes économiques et communautaires comme le Conseil économique du Nouveau-Brunswick, les organismes culturels et les artistes tels que l’AAAPNB, ainsi que les organismes d’accueil des des immigrants comme le CAFi.
«Mais surtout, ajoute Nancy Juneau, de proximité avec les personnes issues de ces communautés qui font maintenant partie des nôtres. Nous le savons, le développement économique est essentiel à la vitalité de nos communautés. Pourtant, plusieurs employeurs peinent à recruter et à retenir du personnel qualifié, et le défi est encore plus grand en contexte minoritaire.»
L'immigration francophone représente l'un des bassins de recrutement les plus prometteurs. Toutefois, le taux de rétention demeure fragile en raison de nombreux obstacles que rencontrent les nouveaux arrivants. La raison d’être du projet Culture d’entreprise est de créer des conditions qui leur permettront non seulement de s'intégrer dans leur milieu de travail, mais aussi de s'y sentir réellement accueillis et de s'épanouir durablement dans leur communauté d 'accueil.
«Nous sommes convaincus qu'en renforçant la cohésion et en valorisant la diversité à l'intérieur du milieu de travail, Culture d'entreprise contribuera ultimement à stimuler la productivité et l'innovation grâce à une meilleure rétention du personnel issu de l'immigration», soutient Nancy Juneau.
Pour y parvenir, la FCCF va proposer une formule d 'accompagnement clé en main aux employeurs, aux intervenants communautaires et aux artistes impliqués.
« Être bilingue, ça prend six mois »
De 2025 à 2028, 16 milieux de travail répartis dans les 12 provinces et territoires où le français est en situation minoritaire bénéficieront d’interventions en médiation culturelle. Au cours de la première année, le projet ciblera quatre milieux professionnels. Le premier déploiement aura lieu à Dieppe, au cœur d 'une entreprise qui joue un rôle central dans la communauté: la Coop IGA.

Directeur de la Coop IGA de Dieppe, Denis Rioux emploie 28 immigrants et étudiants internationaux dont il a loué l’apport à son entreprise. (Photo : Damien Dauphin)
«On est la seule entreprise francophone complètement francophone à Dieppe, a déclaré avec fierté le directeur de la Coop, Denis Rioux. Premièrement, si tu veux travailler dans la Coop, il faut que tu parles français. Être bilingue, ça prend six mois. Il y a des employés qui n 'avaient aucune connaissance en anglais. Aujourd'hui, ils peuvent servir n'importe quel client.»
Monsieur Rioux a souligné l’apport de ses employés issus de l’étranger – presque une trentaine – provenant d’environ 12 pays différents, mais qui sont des pays francophones ou ayant la francophonie dans leur ADN national.
À travers le ministre responsable de la Francophonie, Robert Gauvin, Sylvie Painchaud a félicité la province du Nouveau-Brunswick pour son leadeurship dans le dossier de l’immigration francophone. Elle croit aussi que le projet pourrait essaimer chez les anglophones.
Un processus qui engage les employés
La directrice générale de l’Association des artistes professionnels du Nouveau-Brunswick, Carmen Gibbs, indique que les artistes ont déjà fait de la médiation culturelle dans un autre domaine, celui de la santé mentale auprès des femmes victimes de violence conjugale. Quant au CAFi, il prendra également part au processus dans lequel il fera valoir son expertise.
«La médiation culturelle n'est pas une fin, c’est un processus», précise Michel Vallée, PDG de Culture pour tous, un organisme qui favorise l’accès à la culture et l’engagement citoyen.
«En ce moment, ça peut être déstabilisant pour certaines personnes, mais c'est normal. On ne sait pas ce que ça va donner à la fin. Est-ce que ça va être une grande fresque murale? Est -ce que ça va être un spectacle? Est -ce que ça va être un livre ou autre chose? On ne le sait pas encore.»
Une première rencontre de coordination entre les parties prenantes a eu lieu mardi après-midi à la Coop IGA, avec pour objectif de définir les contours de ce qui va être mis en place dans le magasin.
«Tout ça va être mis en place au fur et à mesure avec vous, a assuré Michel Vallée aux employés de la Coop IGA présents lors de l'annonce. Vous allez le faire ensemble pour pouvoir faire en sorte que ce projet culturel vous ressemble et ressemble aussi à tous les employés et à tous les membres de l'équipe de la Coop.»
À la une : de g. à d. : Michel Vallée, Denis Rioux, Robert Gauvin, Marie-Christine Morin et Sylvie Painchaud (photo : Damien Dauphin).
Damien Dauphin
Le Moniteur Acadien – IJL
Selon Sylvie Painchaud, directrice générale du Conseil des ministres de la francophonie canadienne, les ministres de la Francophonie regardent toujours là où d'autres ne regardent pas. C’est de cette façon que ces derniers ont constaté que les entreprises privées, créatrices d’emplois dans la francophonie, n’étaient guères soutenues.
Le projet Culture d’entreprise est ainsi né de la volonté du Conseil des ministres sur la francophonie canadienne de soutenir le secteur économique en francophonie canadienne et, en particulier, les efforts des entreprises pour attirer et retenir des employés issus de l'immigration.
«La culture est un levier puissant pour instaurer des conditions favorables à la rétention des employés nouvellement arrivés, à accroître leur sentiment d 'appartenance à leur culture francophone, et à soutenir leur participation active à la vie locale», a affirmé la directrice générale de la FCCF, Marie-Christine Morin.
Pour la présidente de la FCCF, Nancy Juneau, c’était «un peu Noël». Cela faisait longtemps que la Fédération voulait travailler plus étroitement avec le secteur économique, mais aussi mettre les arts et la culture au service de l’accueil et de l’intégration des nouveaux arrivants du Canada.
Renverser les obstacles à la rétention
Bien qu'il ait une portée pancanadienne, Culture d'entreprise est avant tout un projet de proximité avec les milieux de travail, les entreprises, les organismes économiques et communautaires comme le Conseil économique du Nouveau-Brunswick, les organismes culturels et les artistes tels que l’AAAPNB, ainsi que les organismes d’accueil des des immigrants comme le CAFi.
«Mais surtout, ajoute Nancy Juneau, de proximité avec les personnes issues de ces communautés qui font maintenant partie des nôtres. Nous le savons, le développement économique est essentiel à la vitalité de nos communautés. Pourtant, plusieurs employeurs peinent à recruter et à retenir du personnel qualifié, et le défi est encore plus grand en contexte minoritaire.»
L'immigration francophone représente l'un des bassins de recrutement les plus prometteurs. Toutefois, le taux de rétention demeure fragile en raison de nombreux obstacles que rencontrent les nouveaux arrivants. La raison d’être du projet Culture d’entreprise est de créer des conditions qui leur permettront non seulement de s'intégrer dans leur milieu de travail, mais aussi de s'y sentir réellement accueillis et de s'épanouir durablement dans leur communauté d 'accueil.
«Nous sommes convaincus qu'en renforçant la cohésion et en valorisant la diversité à l'intérieur du milieu de travail, Culture d'entreprise contribuera ultimement à stimuler la productivité et l'innovation grâce à une meilleure rétention du personnel issu de l'immigration», soutient Nancy Juneau.
Pour y parvenir, la FCCF va proposer une formule d 'accompagnement clé en main aux employeurs, aux intervenants communautaires et aux artistes impliqués.
« Être bilingue, ça prend six mois »
De 2025 à 2028, 16 milieux de travail répartis dans les 12 provinces et territoires où le français est en situation minoritaire bénéficieront d’interventions en médiation culturelle. Au cours de la première année, le projet ciblera quatre milieux professionnels. Le premier déploiement aura lieu à Dieppe, au cœur d 'une entreprise qui joue un rôle central dans la communauté: la Coop IGA.

Directeur de la Coop IGA de Dieppe, Denis Rioux emploie 28 immigrants et étudiants internationaux dont il a loué l’apport à son entreprise. (Photo : Damien Dauphin)
«On est la seule entreprise francophone complètement francophone à Dieppe, a déclaré avec fierté le directeur de la Coop, Denis Rioux. Premièrement, si tu veux travailler dans la Coop, il faut que tu parles français. Être bilingue, ça prend six mois. Il y a des employés qui n 'avaient aucune connaissance en anglais. Aujourd'hui, ils peuvent servir n'importe quel client.»
Monsieur Rioux a souligné l’apport de ses employés issus de l’étranger – presque une trentaine – provenant d’environ 12 pays différents, mais qui sont des pays francophones ou ayant la francophonie dans leur ADN national.
À travers le ministre responsable de la Francophonie, Robert Gauvin, Sylvie Painchaud a félicité la province du Nouveau-Brunswick pour son leadeurship dans le dossier de l’immigration francophone. Elle croit aussi que le projet pourrait essaimer chez les anglophones.
Un processus qui engage les employés
La directrice générale de l’Association des artistes professionnels du Nouveau-Brunswick, Carmen Gibbs, indique que les artistes ont déjà fait de la médiation culturelle dans un autre domaine, celui de la santé mentale auprès des femmes victimes de violence conjugale. Quant au CAFi, il prendra également part au processus dans lequel il fera valoir son expertise.
«La médiation culturelle n'est pas une fin, c’est un processus», précise Michel Vallée, PDG de Culture pour tous, un organisme qui favorise l’accès à la culture et l’engagement citoyen.
«En ce moment, ça peut être déstabilisant pour certaines personnes, mais c'est normal. On ne sait pas ce que ça va donner à la fin. Est-ce que ça va être une grande fresque murale? Est -ce que ça va être un spectacle? Est -ce que ça va être un livre ou autre chose? On ne le sait pas encore.»
Une première rencontre de coordination entre les parties prenantes a eu lieu mardi après-midi à la Coop IGA, avec pour objectif de définir les contours de ce qui va être mis en place dans le magasin.
«Tout ça va être mis en place au fur et à mesure avec vous, a assuré Michel Vallée aux employés de la Coop IGA présents lors de l'annonce. Vous allez le faire ensemble pour pouvoir faire en sorte que ce projet culturel vous ressemble et ressemble aussi à tous les employés et à tous les membres de l'équipe de la Coop.»
À la une : de g. à d. : Michel Vallée, Denis Rioux, Robert Gauvin, Marie-Christine Morin et Sylvie Painchaud (photo : Damien Dauphin).
