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10 Avril 2025
De Dieppe à Shediac, les cafés du monde sont en pleine expansion
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Deux nouveaux établissements ont ouvert leurs portes dans la région. Leurs produits différents aux parfums internationaux invitent le public à un tour du monde gustatif des saveurs.
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Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien
Rue Main à Shediac, le Globe Café a démarré ses activités sur les chapeaux de roue. En un mois d’existence, il s’impose déjà comme un acteur incontournable de l’économie locale.

Marie-Paule Robichaud était l’une des premières clientes le matin de l’ouverture au public. «Les desserts sont excellents, on a l’embarras du choix. Ça m’a donné l’impression d’être à travers le monde car ces gens ont beaucoup voyagé.»
En effet, si le Globe Café porte ce nom, c’est parce que ses fondateurs ont fait le tour de la planète. Au cours de leurs voyages, Chris Foucher a appris des recettes exotiques qui transportent les papilles de ses clients à des milliers de kilomètres du rivage acadien.
Ainsi est-il possible de déguster un bánh mì (sandwich vietnamien), un poulet teriyaki ou encore, puisque Chris et Vincent Foucher sont Français, un sandwich parisien! Chris a même puisé dans ses souvenirs de famille pour composer son menu. Dans la carte des desserts, l’île flottante est telle que la préparait sa grand-mère.
Détail intéressant en ces temps troublés par la guerre tarifaire initiée par l’administration américaine, le Globe Café fonctionne en économie locale et circulaire avec d’autres entreprises de la région. Down East fournit les grains de café, Local by Atta la salade, et CoPain les viennoiseries et le pain.
L’Acadie après le tour du monde
Chris et Vincent Foucher sont arrivés au Nouveau-Brunswick en janvier 2023 en qualité de résidents permanents. Mais pourquoi ont-ils choisi de se fixer en Acadie après avoir connu d’autres rivages plus chauds et plus longuement ensoleillés ?
«J’ai vécu à Montréal il y a une dizaine d’années et j’ai de la famille en Nouvelle-Écosse et à Vancouver aussi, explique Vincent. Je connaissais très bien le Canada. Nous sommes venus en touristes une dizaine de fois.»
Le couple a toujours travaillé dans le milieu de la restauration, mais Chris et Vincent n’ont jamais ouvert de café en France. C’est au Canada qu’ils voulaient le faire. Ils précisent toutefois que, s’agissant de la demande de visa, les démarches étaient beaucoup plus simples pour s’installer au Nouveau-Brunswick.

Pierre Boudreau a déjà ses habitudes au Globe Café où il se rend tous les deux jours. (Photo : Damien Dauphin)
Ils ont donc fait le tour de la province dans le cadre d’une visite exploratoire avant d’arrêter leur choix sur la capitale mondiale du homard.
«Par rapport à la mer qui n’était pas loin. C’est vraiment la grande région de Shediac à Moncton qui nous a plu le plus», indiquent-ils.
La création de leur entreprise n’a toutefois pas été un long fleuve tranquille. L’entreprise qui devait initialement leur fournir le matériel de cuisine a fait faillite. Ils n’ont jamais reçu une vitrine qui leur a coûté 5000 $. De plus, en raison de retards avec la construction de l’édifice, ils ont dû attendre un an avant de pouvoir ouvrir.
Un menu très addictif
À en juger par les commentaires recueillis auprès de leurs clients, la longue attente en valait largement la peine.

L’oud est le luth arabe que Zyriab a introduit en Europe au 9e siècle. L’instrument fait partie de la décoration du café qui porte son nom. (Photo : Damien Dauphin)
Ancien conseiller municipal de Moncton, Pierre Boudreau se rend quotidiennement à Shediac pour rendre visite à son épouse qui est hébergée à la résidence O bons soins. Il a déjà sa petite routine avec le Globe Café où il va tous les deux jours prendre un «rayon de soleil».
«Ils sont vraiment très gentils, ils ont toujours le sourire. J’aime me faire servir comme ça, je n’aime pas les grandes faces plates», témoigne-t-il alors que Vincent Foucher prend sa commande.
Andrée, une résidente de Miscou qui séjourne chez son frère à Shediac, a bien l’intention d’essayer la carte au grand complet.
«C’est très addictif, reconnaît-elle avec gourmandise. On essaie de varier, il faut goûter à tout ce qui est présenté. On n’a pas le choix de revenir.»
Un café multiculturel Place 1604…
Voilà un constat dont le Moniteur acadien ne saurait disconvenir. Le signataire de ces lignes étant lui-même de culture française orientée vers l’international, c’est sans hésiter qu’il a répondu à l’invitation d’un autre établissement tout nouveau. Cette fois-ci, c’est à Dieppe que ses pas l’ont conduit.
Jessica Gallant a rencontré Hussam Elgammal l’été dernier en marge du festival multiculturel Mosaïq. Musicien s’étant déjà produit à la salle La Caserne du Centre des arts et de la culture de Dieppe (CACD), l’Égyptien natif d’Alexandrie a connu la librairie La Grande Ourse dont il fut témoin de la fermeture à l’automne 2023.
Il s’est demandé de quelle façon l’espace laissé vacant pouvait être utilisé. L’idée d’ouvrir un café multiculturel a rapidement germé.
Attirée depuis toujours par les cultures du monde, notamment celles des mille et une nuits, Jessica Gallant a embarqué dans l’aventure.
«Je ne m’attendais pas à y travailler, soutient celle qui fut déjà barista autrefois. J’avais aimé l’expérience. Le service à la clientèle et le travail avec la machine à café me manquaient.»
… en hommage à un troubadour arabo-persan
Le Zyriab culture café tient son nom d’Abu Hassan Ali ben Nafi, dit Zyriab, un célèbre musicien est chanteur perse du 9e siècle. Il est considéré comme le père de la musique arabo-andalouse. Homme de lettres, astronome et géographe, c’est lui qui a introduit l’oud (luth arabe) à Cordoue, dans le sud de l’Espagne. De fait, deux de ces instruments font partie de la décoration de l’établissement qui rend aussi hommage aux racines égyptiennes de son fondateur.
Au niveau de la nourriture, Zyriab se concentre sur le Moyen-Orient et le nord de l’Afrique. Outre les cafés traditionnellement servis par chaque établissement, les clients peuvent y boire, au choix, un enab (thé glacé à l’hibiscus), un qamar al-din (jus d’abricot), ou encore une sahlab (boisson chaude au lait et au pudding).
Au niveau des collations, les noms invitent à un trek moyen-oriental : baklava, qalb aloz, knafeh, kibbeh et yasmeen maammoul sont au menu. Plaisirs culinaires garantis, mais pas uniquement: l’âme et l’esprit ne sont pas oubliés.
«Zyriab est un personnage qui avait déjà une dimension multiculturelle, explique Hussam. Né en Iran, il a séjourné en Iraq et a voyagé dans tout le Moyen-Orient et jusqu’en Espagne. Il aimait la musique et la nourriture. J’essaie de recréer cette expérience. Ce n’est pas seulement un café, mais un lieu pour consommer de l’art et de la culture »
Dès la deuxième semaine, il a observé des clients prendre des habitudes régulières dans son établissement. Avec le retour des beaux jours, une terrasse extérieure devrait au moins doubler la capacité d’accueil du Zyriab. Comme il fait face à la Place 1604, fortement achalandée à la belle saison, le succès devrait être au rendez-vous.
La grande ouverture officielle du Zyriab Culture Café aura lieu vendredi 11 avril à 18h
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Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien
Rue Main à Shediac, le Globe Café a démarré ses activités sur les chapeaux de roue. En un mois d’existence, il s’impose déjà comme un acteur incontournable de l’économie locale.

Marie-Paule Robichaud était l’une des premières clientes le matin de l’ouverture au public. «Les desserts sont excellents, on a l’embarras du choix. Ça m’a donné l’impression d’être à travers le monde car ces gens ont beaucoup voyagé.»
En effet, si le Globe Café porte ce nom, c’est parce que ses fondateurs ont fait le tour de la planète. Au cours de leurs voyages, Chris Foucher a appris des recettes exotiques qui transportent les papilles de ses clients à des milliers de kilomètres du rivage acadien.
Ainsi est-il possible de déguster un bánh mì (sandwich vietnamien), un poulet teriyaki ou encore, puisque Chris et Vincent Foucher sont Français, un sandwich parisien! Chris a même puisé dans ses souvenirs de famille pour composer son menu. Dans la carte des desserts, l’île flottante est telle que la préparait sa grand-mère.
Détail intéressant en ces temps troublés par la guerre tarifaire initiée par l’administration américaine, le Globe Café fonctionne en économie locale et circulaire avec d’autres entreprises de la région. Down East fournit les grains de café, Local by Atta la salade, et CoPain les viennoiseries et le pain.
L’Acadie après le tour du monde
Chris et Vincent Foucher sont arrivés au Nouveau-Brunswick en janvier 2023 en qualité de résidents permanents. Mais pourquoi ont-ils choisi de se fixer en Acadie après avoir connu d’autres rivages plus chauds et plus longuement ensoleillés ?
«J’ai vécu à Montréal il y a une dizaine d’années et j’ai de la famille en Nouvelle-Écosse et à Vancouver aussi, explique Vincent. Je connaissais très bien le Canada. Nous sommes venus en touristes une dizaine de fois.»
Le couple a toujours travaillé dans le milieu de la restauration, mais Chris et Vincent n’ont jamais ouvert de café en France. C’est au Canada qu’ils voulaient le faire. Ils précisent toutefois que, s’agissant de la demande de visa, les démarches étaient beaucoup plus simples pour s’installer au Nouveau-Brunswick.

Pierre Boudreau a déjà ses habitudes au Globe Café où il se rend tous les deux jours. (Photo : Damien Dauphin)
Ils ont donc fait le tour de la province dans le cadre d’une visite exploratoire avant d’arrêter leur choix sur la capitale mondiale du homard.
«Par rapport à la mer qui n’était pas loin. C’est vraiment la grande région de Shediac à Moncton qui nous a plu le plus», indiquent-ils.
La création de leur entreprise n’a toutefois pas été un long fleuve tranquille. L’entreprise qui devait initialement leur fournir le matériel de cuisine a fait faillite. Ils n’ont jamais reçu une vitrine qui leur a coûté 5000 $. De plus, en raison de retards avec la construction de l’édifice, ils ont dû attendre un an avant de pouvoir ouvrir.
Un menu très addictif
À en juger par les commentaires recueillis auprès de leurs clients, la longue attente en valait largement la peine.

L’oud est le luth arabe que Zyriab a introduit en Europe au 9e siècle. L’instrument fait partie de la décoration du café qui porte son nom. (Photo : Damien Dauphin)
Ancien conseiller municipal de Moncton, Pierre Boudreau se rend quotidiennement à Shediac pour rendre visite à son épouse qui est hébergée à la résidence O bons soins. Il a déjà sa petite routine avec le Globe Café où il va tous les deux jours prendre un «rayon de soleil».
«Ils sont vraiment très gentils, ils ont toujours le sourire. J’aime me faire servir comme ça, je n’aime pas les grandes faces plates», témoigne-t-il alors que Vincent Foucher prend sa commande.
Andrée, une résidente de Miscou qui séjourne chez son frère à Shediac, a bien l’intention d’essayer la carte au grand complet.
«C’est très addictif, reconnaît-elle avec gourmandise. On essaie de varier, il faut goûter à tout ce qui est présenté. On n’a pas le choix de revenir.»
Un café multiculturel Place 1604…
Voilà un constat dont le Moniteur acadien ne saurait disconvenir. Le signataire de ces lignes étant lui-même de culture française orientée vers l’international, c’est sans hésiter qu’il a répondu à l’invitation d’un autre établissement tout nouveau. Cette fois-ci, c’est à Dieppe que ses pas l’ont conduit.
Jessica Gallant a rencontré Hussam Elgammal l’été dernier en marge du festival multiculturel Mosaïq. Musicien s’étant déjà produit à la salle La Caserne du Centre des arts et de la culture de Dieppe (CACD), l’Égyptien natif d’Alexandrie a connu la librairie La Grande Ourse dont il fut témoin de la fermeture à l’automne 2023.
Il s’est demandé de quelle façon l’espace laissé vacant pouvait être utilisé. L’idée d’ouvrir un café multiculturel a rapidement germé.
Attirée depuis toujours par les cultures du monde, notamment celles des mille et une nuits, Jessica Gallant a embarqué dans l’aventure.
«Je ne m’attendais pas à y travailler, soutient celle qui fut déjà barista autrefois. J’avais aimé l’expérience. Le service à la clientèle et le travail avec la machine à café me manquaient.»
… en hommage à un troubadour arabo-persan
Le Zyriab culture café tient son nom d’Abu Hassan Ali ben Nafi, dit Zyriab, un célèbre musicien est chanteur perse du 9e siècle. Il est considéré comme le père de la musique arabo-andalouse. Homme de lettres, astronome et géographe, c’est lui qui a introduit l’oud (luth arabe) à Cordoue, dans le sud de l’Espagne. De fait, deux de ces instruments font partie de la décoration de l’établissement qui rend aussi hommage aux racines égyptiennes de son fondateur.
Au niveau de la nourriture, Zyriab se concentre sur le Moyen-Orient et le nord de l’Afrique. Outre les cafés traditionnellement servis par chaque établissement, les clients peuvent y boire, au choix, un enab (thé glacé à l’hibiscus), un qamar al-din (jus d’abricot), ou encore une sahlab (boisson chaude au lait et au pudding).
Au niveau des collations, les noms invitent à un trek moyen-oriental : baklava, qalb aloz, knafeh, kibbeh et yasmeen maammoul sont au menu. Plaisirs culinaires garantis, mais pas uniquement: l’âme et l’esprit ne sont pas oubliés.
«Zyriab est un personnage qui avait déjà une dimension multiculturelle, explique Hussam. Né en Iran, il a séjourné en Iraq et a voyagé dans tout le Moyen-Orient et jusqu’en Espagne. Il aimait la musique et la nourriture. J’essaie de recréer cette expérience. Ce n’est pas seulement un café, mais un lieu pour consommer de l’art et de la culture »
Dès la deuxième semaine, il a observé des clients prendre des habitudes régulières dans son établissement. Avec le retour des beaux jours, une terrasse extérieure devrait au moins doubler la capacité d’accueil du Zyriab. Comme il fait face à la Place 1604, fortement achalandée à la belle saison, le succès devrait être au rendez-vous.
La grande ouverture officielle du Zyriab Culture Café aura lieu vendredi 11 avril à 18h