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3 Avril 2025
Des étudiants internationaux reproduisent les Nations-Unies à l’Université de Moncton
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Une quarantaine d'étudiants de l'Université de Moncton ont pris part à un exercice immersif de diplomatie internationale en simulant une session de l'Assemblée générale des Nations Unies. Ce projet, qui a permis aux participants d'endosser le rôle de diplomates, s'est tenu dans une salle chargée d'histoire, celle-là même où les chefs d'État et de gouvernement s'étaient réunis lors du Sommet de la Francophonie à Moncton en 1999.
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Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien
L'exercice a donné lieu à des discussions animées sur des thèmes d'actualité internationale. Les étudiants ont dû mener des négociations, formuler des propositions de résolution et défendre les intérêts du pays qu'ils représentaient — une nation qui n'était pas nécessairement la leur.
Étudiant de 4e année en management, le Camerounais Jules Castel représentait l’Afrique du Sud. Il avait également sélectionné l’Égypte et le Congo dans sa fiche de vœux. C’est le tirage au sort qui lui a assigné le pays de Nelson Mandela.
«J’ai déjà participé à des compétitions universitaires. Celle-ci était différente et nouvelle, elle m’attirait car je suis passionné de politique. J’avais déjà une idée de ce que j’allais faire», a-t-il déclaré pendant une courte pause.
Idem pour Bonté Guiyonto, Camerounaise, qui représentait la Jordanie, elle aussi par le fruit du hasard. L’étudiante de 2e année à la Fac de Droit a fait de belles interventions et préparé son sujet avec soin.
«En tant que pays frontalier avec les territoires occupés de la Palestine, ça me parlait particulièrement car des réfugiés palestiniens vont en Jordanie, notamment des enfants.»
Mme Guiyonto a appuyé une résolution en faveur de l’éducation des enfants. Elle envisage de passer le concours du barreau après l’obtention de son diplôme, mais n’exclut pas de travailler dans la diplomatie, peut-être pour l’Union africaine.
Les Talibans représentés par… une femme !
En plus de développer les compétences des étudiants en argumentation et en analyse politique, l’exercice de style les a confrontés à la complexité des relations internationales. Il s’agissait bien d’une simulation aux frontières de la politique-fiction car c’est une femme qui a endossé le rôle de déléguée de l’Afghanistan.
D’origine togolaise, Akoko Agossou s’est glissée dans la peau d’une diplomate que, dans la réalité, les Talibans n’enverraient jamais les représenter.
«Chacun de nous aurait bien voulu représenter son pays, mais c’est plus intéressant de défendre un autre, a concédé l’étudiante en administration des affaires. C’est vraiment intéressant de voir une femme représenter l’Afghanistan alors que là-bas, elles n’ont pas le droit de s’exprimer. C’est quelque chose qui m’a touchée.»
48 heures pour se préparer
Comme tous les autres, Akoko n’a disposé que d’un court laps de temps de 48 heures pour faire ses devoirs, mais elle l’a fait avec sérieux. La veille, une autre simulation concernait l’UNICEF et Aloko s’est investie et battue pour faire passer une résolution sur l’éducation numérique.

Akoko Agossou, Togolaise, a représenté l’Afghanistan et Bonté Guiyonto, d’origine camerounaise, la Jordanie. (Photo : Damien Dauphin)
«Les Talibans empêchent les filles d’accéder aux salles de cours. J’ai présenté une résolution visant à Intégrer le numérique dans le milieu scolaire, pas seulement en Afghanistan mais dans d’autres pays pour que les enfants qui n’ont pas accès aux salles de classe puissent quand même étudier avec les moyens qu’offre la technologie.»
Présidente de l’Association des étudiants internationaux du campus universitaire de Moncton, Jovial Orlachi Osundu a revêtu le costume de présidente de l’assemblée. Elle y a de nouveau fait la démonstration de son leadeurship naturel, et tire un bilan positif de l’expérience.
«Je pense que les jeunes s’intéressent aux enjeux géopolitiques et sont prêts à apprendre, tout en développant leurs compétences en art oratoire. C’était une première activité, et nous avons eu une quarantaine d’étudiants présents qui ont vraiment joué le jeu. Il faut maintenant qu’un espace puisse exister pour nourrir cette fougue, sinon ce serait une perte», a-t-elle affirmé.
Les étudiants canadiens invités mais absents
La diversité des participants a enrichi les débats. Pratiquement tous les étudiants impliqués étaient issus de l'international, apportant avec eux une multitude de perspectives. Ce brassage culturel a accentué l'intérêt de l'exercice et permis aux étudiants de mieux comprendre les dynamiques propres à la diplomatie mondiale.
Au terme de cette simulation, plusieurs participants ont exprimé leur enthousiasme face à cette immersion dans l'univers des négociations multilatérales, y voyant une précieuse occasion de renforcer leurs aptitudes en communication, en diplomatie et en pensée critique.
Aucun étudiant canadien n’a pris part à cette activité qui était ouverte à tous sur le campus. Jovial croit que c’est parce que l’initiative émanait d’étudiants internationaux et que, peut-être, les Canadiens aient pu croire qu’elle leur était réservée. Il n’en fut rien et elle espère que la participation sera encore plus diversifiée pour la prochaine édition.
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Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien
L'exercice a donné lieu à des discussions animées sur des thèmes d'actualité internationale. Les étudiants ont dû mener des négociations, formuler des propositions de résolution et défendre les intérêts du pays qu'ils représentaient — une nation qui n'était pas nécessairement la leur.
Étudiant de 4e année en management, le Camerounais Jules Castel représentait l’Afrique du Sud. Il avait également sélectionné l’Égypte et le Congo dans sa fiche de vœux. C’est le tirage au sort qui lui a assigné le pays de Nelson Mandela.
«J’ai déjà participé à des compétitions universitaires. Celle-ci était différente et nouvelle, elle m’attirait car je suis passionné de politique. J’avais déjà une idée de ce que j’allais faire», a-t-il déclaré pendant une courte pause.
Idem pour Bonté Guiyonto, Camerounaise, qui représentait la Jordanie, elle aussi par le fruit du hasard. L’étudiante de 2e année à la Fac de Droit a fait de belles interventions et préparé son sujet avec soin.
«En tant que pays frontalier avec les territoires occupés de la Palestine, ça me parlait particulièrement car des réfugiés palestiniens vont en Jordanie, notamment des enfants.»
Mme Guiyonto a appuyé une résolution en faveur de l’éducation des enfants. Elle envisage de passer le concours du barreau après l’obtention de son diplôme, mais n’exclut pas de travailler dans la diplomatie, peut-être pour l’Union africaine.
Les Talibans représentés par… une femme !
En plus de développer les compétences des étudiants en argumentation et en analyse politique, l’exercice de style les a confrontés à la complexité des relations internationales. Il s’agissait bien d’une simulation aux frontières de la politique-fiction car c’est une femme qui a endossé le rôle de déléguée de l’Afghanistan.
D’origine togolaise, Akoko Agossou s’est glissée dans la peau d’une diplomate que, dans la réalité, les Talibans n’enverraient jamais les représenter.
«Chacun de nous aurait bien voulu représenter son pays, mais c’est plus intéressant de défendre un autre, a concédé l’étudiante en administration des affaires. C’est vraiment intéressant de voir une femme représenter l’Afghanistan alors que là-bas, elles n’ont pas le droit de s’exprimer. C’est quelque chose qui m’a touchée.»
48 heures pour se préparer
Comme tous les autres, Akoko n’a disposé que d’un court laps de temps de 48 heures pour faire ses devoirs, mais elle l’a fait avec sérieux. La veille, une autre simulation concernait l’UNICEF et Aloko s’est investie et battue pour faire passer une résolution sur l’éducation numérique.

Akoko Agossou, Togolaise, a représenté l’Afghanistan et Bonté Guiyonto, d’origine camerounaise, la Jordanie. (Photo : Damien Dauphin)
«Les Talibans empêchent les filles d’accéder aux salles de cours. J’ai présenté une résolution visant à Intégrer le numérique dans le milieu scolaire, pas seulement en Afghanistan mais dans d’autres pays pour que les enfants qui n’ont pas accès aux salles de classe puissent quand même étudier avec les moyens qu’offre la technologie.»
Présidente de l’Association des étudiants internationaux du campus universitaire de Moncton, Jovial Orlachi Osundu a revêtu le costume de présidente de l’assemblée. Elle y a de nouveau fait la démonstration de son leadeurship naturel, et tire un bilan positif de l’expérience.
«Je pense que les jeunes s’intéressent aux enjeux géopolitiques et sont prêts à apprendre, tout en développant leurs compétences en art oratoire. C’était une première activité, et nous avons eu une quarantaine d’étudiants présents qui ont vraiment joué le jeu. Il faut maintenant qu’un espace puisse exister pour nourrir cette fougue, sinon ce serait une perte», a-t-elle affirmé.
Les étudiants canadiens invités mais absents
La diversité des participants a enrichi les débats. Pratiquement tous les étudiants impliqués étaient issus de l'international, apportant avec eux une multitude de perspectives. Ce brassage culturel a accentué l'intérêt de l'exercice et permis aux étudiants de mieux comprendre les dynamiques propres à la diplomatie mondiale.
Au terme de cette simulation, plusieurs participants ont exprimé leur enthousiasme face à cette immersion dans l'univers des négociations multilatérales, y voyant une précieuse occasion de renforcer leurs aptitudes en communication, en diplomatie et en pensée critique.
Aucun étudiant canadien n’a pris part à cette activité qui était ouverte à tous sur le campus. Jovial croit que c’est parce que l’initiative émanait d’étudiants internationaux et que, peut-être, les Canadiens aient pu croire qu’elle leur était réservée. Il n’en fut rien et elle espère que la participation sera encore plus diversifiée pour la prochaine édition.