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15 Octobre 2025
Un vétéran oublié reçoit la médaille de guerre 1939-1945 80 ans après la fin des hostilités
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Il y a des gens modestes qui font fi des récompenses et ne courent pas après les honneurs, même s’ils les méritent. C’est le cas d’Herman LeBlanc, qui a finalement été identifié et reconnu au bout de huit décennies.
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Damien Dauphin
Initiative de journalisme local
Né à Amherst (N.-É.) en 1926, Herman LeBlanc a passé son enfance et sa jeunesse à Memramcook, dans le secteur de College Bridge. Parvenu au grand âge de 99 ans, il réside actuellement au centre de santé des anciens combattants, à Moncton. C’est là qu’il a rencontré le vétéran centenaire de Memramcook, Roméo LeBlanc, qui y vit aussi.

Herman LeBlanc entouré des responsables de la filiale numéro 6 (Moncton) de la Légion royale canadienne, Paul Dupuis et Robert (Bob) Dupuis, et d’Étienne Gaudet. (Photo : Damien Dauphin)
À presque 102 ans, Roméo LeBlanc se tient toujours droit comme un mât et il impressionne. Après avoir fait la connaissance d’Herman, il en a parlé à son ami le conseiller municipal Étienne Gaudet, militaire à la retraite et responsable des anciens combattants de la Belle Vallée.
«Il y a un gars de Memramcook au Centre de santé, et chose curieuse, il n’a pas de médaille!» s’est étonné l’homonyme de l’ancien gouverneur général du Canada, lui aussi natif de Memramcook.
La médaille de la Seconde Guerre mondiale a été créée le 16 août 1945. Elle était décernée à tous les officiers et à tout le personnel non-officier des Forces armées et de la marine marchande en reconnaissance d'au moins 28 jours de service entre le 3 septembre 1939 et le 2 septembre 1945. Dans la marine marchande, il fallait avoir servi pendant 28 jours en mer.
Étienne Gaudet a mené l’enquête qui l’a amené à découvrir qu’après sa démobilisation, Herman LeBlanc n’avait pas sollicité la décoration à laquelle il avait droit. Les chemins de la vie l’ayant conduit hors de la région, à commencer par Montréal où il a rencontré sa future épouse, Doris, il avait alors bien d’autres choses en tête.
Le conseiller Gaudet s’est donné pour mission d’identifier tous les anciens combattants de sa communauté, vivants ou morts, et de faire en sorte que ceux-ci reçoivent les hommages – malheureusement souvent posthumes – qui leurs sont dus.
Le ministère des Anciens combattants ayant déterminé que M. Herman LeBlanc avait bel et bien droit à cette décoration, c’est nulle autre que l’ancienne titulaire de ce portefeuille ministériel, l’honorable Ginette Petitpas Taylor, qui la lui a remise samedi dernier à Moncton.
«Vous avez servi pendant la guerre, et en mettant un uniforme, vous vous êtes préparé à tout sacrifier, même votre propre vie, pour servir notre pays. Vous méritez la médaille de la guerre, et je suis ici aujourd’hui pour réparer cet oubli», a dit avec émotion la députée de Moncton-Dieppe.
L’élue fédérale a fait mention qu’il était de plus en plus rare de croiser des vétérans de la Deuxième Guerre mondiale. Elle s’est réjouie d’avoir eu ce privilège durant son mandat ministériel et, à travers Herman LeBlanc, leur a rendu un vibrant hommage.
«Ils ont traversé la Grande Dépression pour être poussés dans une guerre mondiale. Qu’ils y aient survécu ou non, ces gens sont les meilleurs de leur génération. Ils méritent d’être acclamés.»

L’ancienne ministre des Anciens combattants remet la médaille de la guerre 1939-1945 à Herman LeBlanc, qui a servi durant les derniers mois du conflit. (Photo : Damien Dauphin)
C’est avec un flegme très britannique qu’Herman LeBlanc a reçu sa médaille. Le presque centenaire s’est levé lorsque Étienne Gaudet a fait retentir l’hymne national et l’hymne royal. C’est cependant sa fille qui, en son nom, a adressé de brefs remerciements à l’ancienne ministre des Anciens combattants et à l’assistance.
Étienne Gaudet a donné un coup de chapeau à Roméo LeBlanc, dont la présence d’esprit a rendu possible cette décoration tardive.
«Sans lui, Herman serait passé sous le radar et nous n’aurions jamais su que la médaille ne lui avait pas été remise», a-t-il indiqué avec le sentiment du devoir accompli.
À la une : Ginette Petitpas Taylor, Roméo LeBlanc (101 ans), Herman LeBlanc (99 ans) et Étienne Gaudet. (Photo : Damien Dauphin)
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Damien Dauphin
Initiative de journalisme local
Né à Amherst (N.-É.) en 1926, Herman LeBlanc a passé son enfance et sa jeunesse à Memramcook, dans le secteur de College Bridge. Parvenu au grand âge de 99 ans, il réside actuellement au centre de santé des anciens combattants, à Moncton. C’est là qu’il a rencontré le vétéran centenaire de Memramcook, Roméo LeBlanc, qui y vit aussi.

Herman LeBlanc entouré des responsables de la filiale numéro 6 (Moncton) de la Légion royale canadienne, Paul Dupuis et Robert (Bob) Dupuis, et d’Étienne Gaudet. (Photo : Damien Dauphin)
À presque 102 ans, Roméo LeBlanc se tient toujours droit comme un mât et il impressionne. Après avoir fait la connaissance d’Herman, il en a parlé à son ami le conseiller municipal Étienne Gaudet, militaire à la retraite et responsable des anciens combattants de la Belle Vallée.
«Il y a un gars de Memramcook au Centre de santé, et chose curieuse, il n’a pas de médaille!» s’est étonné l’homonyme de l’ancien gouverneur général du Canada, lui aussi natif de Memramcook.
La médaille de la Seconde Guerre mondiale a été créée le 16 août 1945. Elle était décernée à tous les officiers et à tout le personnel non-officier des Forces armées et de la marine marchande en reconnaissance d'au moins 28 jours de service entre le 3 septembre 1939 et le 2 septembre 1945. Dans la marine marchande, il fallait avoir servi pendant 28 jours en mer.
Étienne Gaudet a mené l’enquête qui l’a amené à découvrir qu’après sa démobilisation, Herman LeBlanc n’avait pas sollicité la décoration à laquelle il avait droit. Les chemins de la vie l’ayant conduit hors de la région, à commencer par Montréal où il a rencontré sa future épouse, Doris, il avait alors bien d’autres choses en tête.
Le conseiller Gaudet s’est donné pour mission d’identifier tous les anciens combattants de sa communauté, vivants ou morts, et de faire en sorte que ceux-ci reçoivent les hommages – malheureusement souvent posthumes – qui leurs sont dus.
Le ministère des Anciens combattants ayant déterminé que M. Herman LeBlanc avait bel et bien droit à cette décoration, c’est nulle autre que l’ancienne titulaire de ce portefeuille ministériel, l’honorable Ginette Petitpas Taylor, qui la lui a remise samedi dernier à Moncton.
«Vous avez servi pendant la guerre, et en mettant un uniforme, vous vous êtes préparé à tout sacrifier, même votre propre vie, pour servir notre pays. Vous méritez la médaille de la guerre, et je suis ici aujourd’hui pour réparer cet oubli», a dit avec émotion la députée de Moncton-Dieppe.
L’élue fédérale a fait mention qu’il était de plus en plus rare de croiser des vétérans de la Deuxième Guerre mondiale. Elle s’est réjouie d’avoir eu ce privilège durant son mandat ministériel et, à travers Herman LeBlanc, leur a rendu un vibrant hommage.
«Ils ont traversé la Grande Dépression pour être poussés dans une guerre mondiale. Qu’ils y aient survécu ou non, ces gens sont les meilleurs de leur génération. Ils méritent d’être acclamés.»

L’ancienne ministre des Anciens combattants remet la médaille de la guerre 1939-1945 à Herman LeBlanc, qui a servi durant les derniers mois du conflit. (Photo : Damien Dauphin)
C’est avec un flegme très britannique qu’Herman LeBlanc a reçu sa médaille. Le presque centenaire s’est levé lorsque Étienne Gaudet a fait retentir l’hymne national et l’hymne royal. C’est cependant sa fille qui, en son nom, a adressé de brefs remerciements à l’ancienne ministre des Anciens combattants et à l’assistance.
Étienne Gaudet a donné un coup de chapeau à Roméo LeBlanc, dont la présence d’esprit a rendu possible cette décoration tardive.
«Sans lui, Herman serait passé sous le radar et nous n’aurions jamais su que la médaille ne lui avait pas été remise», a-t-il indiqué avec le sentiment du devoir accompli.
À la une : Ginette Petitpas Taylor, Roméo LeBlanc (101 ans), Herman LeBlanc (99 ans) et Étienne Gaudet. (Photo : Damien Dauphin)