
Vie étudiante
19 Juin 2025
Un cours de création littéraire aboutit à la publication d’un recueil de nouvelles
- Partager
Treize talentueux élèves de 11e et 12e année, scolarisés à l’école Mathieu-Martin, ont pris part à un cours optionnel de création littéraire. Lancé en 2023, l’exercice s’est matérialisé sous la forme d’un recueil de nouvelles intitulé Regards.
_______________________
Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien
Christine Aubé Savoy est originaire de Montmagny. Après des études en enseignement à l’Université du Québec à Trois-Rivières, elle a œuvré comme monitrice de langue dans plusieurs écoles primaires du Nouveau-Brunswick.
C’est sa fille, inscrite au cours de création littéraire de Justin Guitard à l’école L’Odyssée, qui lui a donné l’élan. À son arrivée à l’école Mathieu-Martin, où aucun programme similaire n’existait, Mme Aubé Savoy a décidé de lancer un cours à sa façon, en y intégrant souplesse, créativité et ambition.
Elle avait en tête la publication d’un recueil collectif, projet soutenu financièrement par Place aux compétences. Pour mener l’idée à bien, elle a fait appel à La Plume d’oie, la maison d’édition qui avait publié son propre ouvrage Hommage à ma p’tite Isabelle en 2004.
Mme Aubé Savoy explique que le sujet est choisi démocratiquement par les élèves eux-mêmes. Ils lancent des idées, les discutent, et les éliminent au fur et à mesure jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que deux à départager. Pour coller à l’actualité récente, on peut dire que l’exercice qui débouche sur un consensus ressemble à s’y méprendre à un conclave. Regards est le thème que la troisième cohorte a choisi.
« C’est juste un thème, mais il y a tellement de possibilités. Chacun explore sa version, fruit de son imagination. »
Un survol de plusieurs genres littéraires
« Ce recueil est une œuvre collective d’une grande maturité, où chacun des quatorze textes propose une exploration originale du thème Regards », souligne l’éditrice.
Les nouvelles flirtent en effet avec plusieurs genres littéraires, dont le fantastique, le polar, le thriller, le roman social et le drame psychologique.
« Les auteurs de la troisième cohorte du cours de création littéraire démontrent non seulement leur talent d’écriture, mais aussi leur capacité à exprimer avec profondeur les nuances de l’âme humaine. C’est une lecture riche, émotive et intelligente, qui mérite d’être saluée », ajoute-t-elle.
Dans le cadre d’un partenariat avec l’Université de Moncton, Benoit Doyon-Gosselin, professeur de littérature, est venu enseigner certains concepts de nouvelle littéraire aux élèves participants.
Quant à Christine Aubé Savoy, elle enseigne la nouvelle littéraire comme telle. « Quelquefois, je leur donne une histoire et je leur demande d’imaginer la fin. » L’enseignante corrige les fautes de grammaire de ses élèves et fait des suggestions d’amélioration. Le vocabulaire des jeunes auteurs est riche, et les mots sont choisis avec soin.
Celle qui dirige le cours se prête elle-même au jeu de l’écriture sur le thème choisi, et son récit conclut le recueil. Le lancement s’est déroulé à l’école Mathieu-Martin le 4 juin, et tous les auteurs ont dédicacé l’ouvrage aux membres du public présents.
Des récits aux dénouements inattendus

Passionnée par les arts, Coralie Gingras s’oriente dans le domaine musical mais n’exclut pas d’écrire à nouveau un jour. (Photo : Damien Dauphin)
Finissante de 12e année, Coralie Gingras a intitulé sa nouvelle À fleur de peau. Elle y évoque deux amies qui ne sont pas celles que le lecteur s’imagine de prime abord.
« J’aime beaucoup écrire, mais je ne sais pas si j’en ferais une carrière, a-t-elle déclaré lors de la séance de signatures. Mais si j’ai l’inspiration, maintenant que j’ai vu quel était le processus pour faire un livre, c’est quelque chose qui m’intéresserait. » Après le secondaire, l’étudiante passionnée par les arts compte poursuivre des études musicales.
Liam Couturier, dont l’équipe a remporté le tournoi d’improvisation La Gougoune dorée en 2023, est l’auteur de la nouvelle intitulée Présence brûlante. En quelques pages, son récit déroule des scènes dignes d’un film noir et se conclut sur une chute inattendue qui fait écho à des préoccupations contemporaines.
« Je me sentais souvent observé moi-même, mais je ne savais pas pourquoi. C’est ça qui m’a donné l’inspiration. C’était amusant de créer une histoire en sachant que ça allait être publié », a-t-il indiqué.
Il envisage à présent d’écrire de la poésie ou d’autres types de textes, différents de la nouvelle.
Un travail méthodique
Passionnée par les livres, en particulier les romans policiers et les biographies historiques, c’est tout naturellement qu’Ophélie Thériault a choisi ce cours. Elle s’est mise méthodiquement au travail pour écrire son récit, dont la fin est, elle aussi, surprenante.
« J’ai travaillé sur le projet à la maison et à l’école. J’ai trouvé plus facile de commencer avec un plan. J’ai d’abord écrit le début, puis la fin, et ensuite le milieu », a-t-elle expliqué.

Ophélie Thériault a dédicacé le recueil à sa mère, Geneviève Doucet, qui en a acheté pour ses sœurs et son père. (Photo : Damien Dauphin)
Sa mère, Geneviève Doucet, était présente lors du lancement du recueil.
« J’ai été l’une des personnes chanceuses de pouvoir lire son texte en primeur. J’ai été peu surprise, car je savais qu’Ophélie avait un talent d’écrivaine. Sous la direction de Mme Aubé, sa 12e année lui a permis de s’épanouir au niveau de son style d’écriture. Je ne savais pas de quoi parlait son texte. Lorsque je l’ai lu, je l’ai trouvé très touchant. Le fait que ce soit publié, c’est un souvenir qui va être gravé ad vitam æternam. »
En 2023, le recueil de la première cohorte avait été lancé en un temps record, mais l’année dernière, l’échéancier a été repensé, ce qui a permis un rythme plus fluide. Entre-temps, la PDG de La Plume d’oie, Micheline Pelletier, a fermé sa maison d’édition après trois décennies d’activité. Toutefois, elle a souhaité publier le troisième recueil à titre personnel.
Les élèves conservent leurs droits d’auteur et pourront, s’ils le souhaitent, republier leur texte par la suite.
_______________________
Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien
Christine Aubé Savoy est originaire de Montmagny. Après des études en enseignement à l’Université du Québec à Trois-Rivières, elle a œuvré comme monitrice de langue dans plusieurs écoles primaires du Nouveau-Brunswick.
C’est sa fille, inscrite au cours de création littéraire de Justin Guitard à l’école L’Odyssée, qui lui a donné l’élan. À son arrivée à l’école Mathieu-Martin, où aucun programme similaire n’existait, Mme Aubé Savoy a décidé de lancer un cours à sa façon, en y intégrant souplesse, créativité et ambition.
Elle avait en tête la publication d’un recueil collectif, projet soutenu financièrement par Place aux compétences. Pour mener l’idée à bien, elle a fait appel à La Plume d’oie, la maison d’édition qui avait publié son propre ouvrage Hommage à ma p’tite Isabelle en 2004.
Mme Aubé Savoy explique que le sujet est choisi démocratiquement par les élèves eux-mêmes. Ils lancent des idées, les discutent, et les éliminent au fur et à mesure jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que deux à départager. Pour coller à l’actualité récente, on peut dire que l’exercice qui débouche sur un consensus ressemble à s’y méprendre à un conclave. Regards est le thème que la troisième cohorte a choisi.
« C’est juste un thème, mais il y a tellement de possibilités. Chacun explore sa version, fruit de son imagination. »
Un survol de plusieurs genres littéraires
« Ce recueil est une œuvre collective d’une grande maturité, où chacun des quatorze textes propose une exploration originale du thème Regards », souligne l’éditrice.
Les nouvelles flirtent en effet avec plusieurs genres littéraires, dont le fantastique, le polar, le thriller, le roman social et le drame psychologique.
« Les auteurs de la troisième cohorte du cours de création littéraire démontrent non seulement leur talent d’écriture, mais aussi leur capacité à exprimer avec profondeur les nuances de l’âme humaine. C’est une lecture riche, émotive et intelligente, qui mérite d’être saluée », ajoute-t-elle.
Dans le cadre d’un partenariat avec l’Université de Moncton, Benoit Doyon-Gosselin, professeur de littérature, est venu enseigner certains concepts de nouvelle littéraire aux élèves participants.
Quant à Christine Aubé Savoy, elle enseigne la nouvelle littéraire comme telle. « Quelquefois, je leur donne une histoire et je leur demande d’imaginer la fin. » L’enseignante corrige les fautes de grammaire de ses élèves et fait des suggestions d’amélioration. Le vocabulaire des jeunes auteurs est riche, et les mots sont choisis avec soin.
Celle qui dirige le cours se prête elle-même au jeu de l’écriture sur le thème choisi, et son récit conclut le recueil. Le lancement s’est déroulé à l’école Mathieu-Martin le 4 juin, et tous les auteurs ont dédicacé l’ouvrage aux membres du public présents.
Des récits aux dénouements inattendus

Passionnée par les arts, Coralie Gingras s’oriente dans le domaine musical mais n’exclut pas d’écrire à nouveau un jour. (Photo : Damien Dauphin)
Finissante de 12e année, Coralie Gingras a intitulé sa nouvelle À fleur de peau. Elle y évoque deux amies qui ne sont pas celles que le lecteur s’imagine de prime abord.
« J’aime beaucoup écrire, mais je ne sais pas si j’en ferais une carrière, a-t-elle déclaré lors de la séance de signatures. Mais si j’ai l’inspiration, maintenant que j’ai vu quel était le processus pour faire un livre, c’est quelque chose qui m’intéresserait. » Après le secondaire, l’étudiante passionnée par les arts compte poursuivre des études musicales.
Liam Couturier, dont l’équipe a remporté le tournoi d’improvisation La Gougoune dorée en 2023, est l’auteur de la nouvelle intitulée Présence brûlante. En quelques pages, son récit déroule des scènes dignes d’un film noir et se conclut sur une chute inattendue qui fait écho à des préoccupations contemporaines.
« Je me sentais souvent observé moi-même, mais je ne savais pas pourquoi. C’est ça qui m’a donné l’inspiration. C’était amusant de créer une histoire en sachant que ça allait être publié », a-t-il indiqué.
Il envisage à présent d’écrire de la poésie ou d’autres types de textes, différents de la nouvelle.
Un travail méthodique
Passionnée par les livres, en particulier les romans policiers et les biographies historiques, c’est tout naturellement qu’Ophélie Thériault a choisi ce cours. Elle s’est mise méthodiquement au travail pour écrire son récit, dont la fin est, elle aussi, surprenante.
« J’ai travaillé sur le projet à la maison et à l’école. J’ai trouvé plus facile de commencer avec un plan. J’ai d’abord écrit le début, puis la fin, et ensuite le milieu », a-t-elle expliqué.

Ophélie Thériault a dédicacé le recueil à sa mère, Geneviève Doucet, qui en a acheté pour ses sœurs et son père. (Photo : Damien Dauphin)
Sa mère, Geneviève Doucet, était présente lors du lancement du recueil.
« J’ai été l’une des personnes chanceuses de pouvoir lire son texte en primeur. J’ai été peu surprise, car je savais qu’Ophélie avait un talent d’écrivaine. Sous la direction de Mme Aubé, sa 12e année lui a permis de s’épanouir au niveau de son style d’écriture. Je ne savais pas de quoi parlait son texte. Lorsque je l’ai lu, je l’ai trouvé très touchant. Le fait que ce soit publié, c’est un souvenir qui va être gravé ad vitam æternam. »
En 2023, le recueil de la première cohorte avait été lancé en un temps record, mais l’année dernière, l’échéancier a été repensé, ce qui a permis un rythme plus fluide. Entre-temps, la PDG de La Plume d’oie, Micheline Pelletier, a fermé sa maison d’édition après trois décennies d’activité. Toutefois, elle a souhaité publier le troisième recueil à titre personnel.
Les élèves conservent leurs droits d’auteur et pourront, s’ils le souhaitent, republier leur texte par la suite.