
Opinion
31 Mars 2025
Le pouvoir de gouverner
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Le nouveau Premier ministre du Canada, Mark Carney, vient de déclencher des élections générales nationales. Le parti conservateur et le parti libéral étant presque à égalité dans les sondages, il est difficile de prédire lequel récoltera une majorité d'élus.
Depuis toujours, on a entretenu le concept que, dans les États démocratiques, seul le parti ayant obtenu une majorité de sièges lors des élections détient le pouvoir de gouverner, d’où l’impression erronée d’un grand nombre d’électeurs d’avoir «perdu leur vote et leur crainte d’être laissés pour compte quand le parti qu’ils ont appuyé se retrouve dans l’opposition.
À mon avis, il s’agit là d’une fausse conception de la démocratie et du mandat de gouvernance qui incombe aux candidats et aux candidates élus, tous partis confondus. Sinon, à quoi serviraient les députés dans l’opposition autre qu’à réchauffer les bancs?
Que le privilège de nommer les gérants des divers ministères revienne au parti qui compte le plus grand nombre d’élus, cela s’entend, quoiqu’il ne s’agisse pas nécessairement là de la meilleure formule pour déterminer la composition de la Chambre. Mais de là à affirmer que c’est ce parti qui forme le gouvernement, c’est, à mon avis, entretenir et transmettre une fausse conception de la démocratie. En fait, tous les députés élus forment le gouvernement, un mandat qui leur est conféré par l’ensemble des électeurs du pays, ou de la province, selon le cas. Lors de l’étude d’un projet de loi en Chambre, tous les députés ont leur mot à dire et au moment d'un scrutin, le vote des membres des partis d’opposition compte au même titre que celui des autres membres de la Chambre.
Cette confusion relative au pouvoir de gouverne est due en partie au nom d’«opposition» que l’on attribue au(x) parti(s) qui se trouve(nt) en situation minoritaire quant au nombre d’élus, insinuant que le rôle principal de ce ou ces derniers est de s’opposer aux efforts de gouvernance du parti en situation majoritaire. C’est malheureusement ce qui se produit la plupart du temps, parfois au détriment des intérêts de la population.
Si chaque député des partis de l’opposition entretenait une perception juste de son rôle et de son pouvoir à la Chambre des Communes, sans doute déploierait-il encore plus d’énergie et d’ingéniosité à faire avancer les dossiers à l’étude afin de rendre compte de sa redevabilité à ses commettants. Et les travaux à la Chambre s’en trouveraient considérablement bonifiés à l’avantage de l’ensemble de la population.
Ainsi, l’expression «perdre son vote» disparaîtrait de notre vocabulaire, puisque chaque élu exercerait l’influence qu’il se doit sur la destinée du pays en fonction du pouvoir de gouverner qui lui a été légitimement conféré.
Cyrille Sippley
Saint-Louis-de-Kent
Depuis toujours, on a entretenu le concept que, dans les États démocratiques, seul le parti ayant obtenu une majorité de sièges lors des élections détient le pouvoir de gouverner, d’où l’impression erronée d’un grand nombre d’électeurs d’avoir «perdu leur vote et leur crainte d’être laissés pour compte quand le parti qu’ils ont appuyé se retrouve dans l’opposition.
À mon avis, il s’agit là d’une fausse conception de la démocratie et du mandat de gouvernance qui incombe aux candidats et aux candidates élus, tous partis confondus. Sinon, à quoi serviraient les députés dans l’opposition autre qu’à réchauffer les bancs?
Que le privilège de nommer les gérants des divers ministères revienne au parti qui compte le plus grand nombre d’élus, cela s’entend, quoiqu’il ne s’agisse pas nécessairement là de la meilleure formule pour déterminer la composition de la Chambre. Mais de là à affirmer que c’est ce parti qui forme le gouvernement, c’est, à mon avis, entretenir et transmettre une fausse conception de la démocratie. En fait, tous les députés élus forment le gouvernement, un mandat qui leur est conféré par l’ensemble des électeurs du pays, ou de la province, selon le cas. Lors de l’étude d’un projet de loi en Chambre, tous les députés ont leur mot à dire et au moment d'un scrutin, le vote des membres des partis d’opposition compte au même titre que celui des autres membres de la Chambre.
Cette confusion relative au pouvoir de gouverne est due en partie au nom d’«opposition» que l’on attribue au(x) parti(s) qui se trouve(nt) en situation minoritaire quant au nombre d’élus, insinuant que le rôle principal de ce ou ces derniers est de s’opposer aux efforts de gouvernance du parti en situation majoritaire. C’est malheureusement ce qui se produit la plupart du temps, parfois au détriment des intérêts de la population.
Si chaque député des partis de l’opposition entretenait une perception juste de son rôle et de son pouvoir à la Chambre des Communes, sans doute déploierait-il encore plus d’énergie et d’ingéniosité à faire avancer les dossiers à l’étude afin de rendre compte de sa redevabilité à ses commettants. Et les travaux à la Chambre s’en trouveraient considérablement bonifiés à l’avantage de l’ensemble de la population.
Ainsi, l’expression «perdre son vote» disparaîtrait de notre vocabulaire, puisque chaque élu exercerait l’influence qu’il se doit sur la destinée du pays en fonction du pouvoir de gouverner qui lui a été légitimement conféré.
Cyrille Sippley
Saint-Louis-de-Kent