
Culture
12 Avril 2022
De meilleurs jours sur le plan linguistique?
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Jean-Marie Nadeau
(Premièrement, merci au Moniteur acadien de m’offrir cette autre possibilité d’écrire des chroniques régulièrement).
Un sondage nous apprenait la semaine dernière que 95% des francophones et 73% des anglophones du Nouveau-Brunswick appuyaient la loi sur les langues officielles. Avec de tels scores, on serait en droit d’avoir un gouvernement en harmonie avec cette adhésion populaire massive pour les langues officielles. Malheureusement, tel n’est pas le cas!
La source du problème de ce gouvernement quant à son peu d’enthousiasme dans le dossier linguistique émane directement du chef de ce gouvernement, soit le Premier ministre Blaine Higgs lui-même. On dirait qu’il ne s’est pas encore affranchi de ses vieux réflexes anti-bilingues du temps qu’il briguait la chefferie du Confederation of Regions dans les années 90. Le Parti progressiste conservateur a manqué à ses principes en élisant Higgs comme leur chef, car Higgs ne passe pas positivement le test linguistique tel que porté par son propre parti.
Il n’est pas surprenant de voir Higgs accueillir avec joie et enthousiasme les deux transfuges du People’s Alliance. Très peu de nous sont convaincus que ces deux transfuges se soient convertis soudainement, par une opération du Saint-Esprit, aux vertus de la dualité linguistique du Nouveau-Brunswick. Pire, ils se sont faits eux-mêmes un point d’honneur pour dire le contraire, comme quoi ils ne rejettent pas leurs croyances linguistiques véhiculées jusqu’à maintenant.Comment l’acadien Claude Williams, président de ce parti pourtant patriote, et Daniel Allain, ministre acadien peu patriote, peuvent-ils accepter que leur parti accepte de transgresser leurs propres règles linguistiques en accueillant à bras ouverts ces deux tristes individus. Il y a des Jean-Maurice Simard et des Jean Gauvin qui doivent se tourner dans leur tombe!Le ministre Allain est naïf de croire qu’il saura servir de chaperon linguistique pour ses deux nouveaux collègues de travail.Par ailleurs l’on salue favorablement la sortie du Parti progressiste conservateur de l’ex-militant Mathieu Caissie!
Tout porte à croire que nous n’aurons pas cette année une nouvelle loi sur les langues officielles, telle que l’exige l’actuelle loi. Notre Premier ministre compte réagir en juin seulement au rapport des deux commissaires sur la question qu’il a lui-même nommé, rapport déposé en décembre dernier. Ça manque de classe et de respect.Et pourtant, si on se fie au dernier sondage, l’horizon serait favorable à l’introduction d’une telle nouvelle loi actuellement.
Soyons clairs! Même si le gouvernement acceptait l’intégralité des recommandations du rapport des commissaires, on n'atteindra pas l’égalité réelle telle qu’on le souhaite.Là où ce rapport fait un peu montre d’audace, c’est qu’il propose la constitution à la fois d’un Comité permanent des langues officielles de l’Assemblée législative et la création d’un ministère des Langues officielles.De telles instances seraient nettement mieux pour la protection et la promotion des langues officielles, plutôt que le statu quo où c’est le Premier ministre qui a ces responsabilités. Avec le Nouveau-Brunswick que l’on connaît, on n’est pas à l’abri d’avoir d’autres Higgs comme Premier ministre à l’avenir.
Il faut par ailleurs se réjouir que ce rapport prône la dualité linguistique dans les foyers de soins. C’était le moins que l’on puisse souhaiter à nos aînés qui ont mené jusqu’à aujourd’hui ces batailles pour l’égalité linguistique.
Quant à la santé, ce rapport ne réussit pas à faire du Réseau de la santé Vitalité une véritable institution francophone homogène selon la loi, à mon sens. Prétendre que ce Réseau est homogène francophone est de la fumisterie, tant de par son code de conduite interne trop restrictif que par la définition qu’en donne la Loi sur les Régies régionales de la santé comme telle. On reviendra sur cette question!
Mauvaise nouvelle: tant que l’on voudra continuer à vivre en français dans cette province, ça restera des questions de persévérance et de combat. Mais réjouissons-nous, car il fait bon malgré tout de vivre actuellement comme acadien et acadienne à part entière, comme dirait la Sagouine.
(Premièrement, merci au Moniteur acadien de m’offrir cette autre possibilité d’écrire des chroniques régulièrement).
Un sondage nous apprenait la semaine dernière que 95% des francophones et 73% des anglophones du Nouveau-Brunswick appuyaient la loi sur les langues officielles. Avec de tels scores, on serait en droit d’avoir un gouvernement en harmonie avec cette adhésion populaire massive pour les langues officielles. Malheureusement, tel n’est pas le cas!
La source du problème de ce gouvernement quant à son peu d’enthousiasme dans le dossier linguistique émane directement du chef de ce gouvernement, soit le Premier ministre Blaine Higgs lui-même. On dirait qu’il ne s’est pas encore affranchi de ses vieux réflexes anti-bilingues du temps qu’il briguait la chefferie du Confederation of Regions dans les années 90. Le Parti progressiste conservateur a manqué à ses principes en élisant Higgs comme leur chef, car Higgs ne passe pas positivement le test linguistique tel que porté par son propre parti.
Il n’est pas surprenant de voir Higgs accueillir avec joie et enthousiasme les deux transfuges du People’s Alliance. Très peu de nous sont convaincus que ces deux transfuges se soient convertis soudainement, par une opération du Saint-Esprit, aux vertus de la dualité linguistique du Nouveau-Brunswick. Pire, ils se sont faits eux-mêmes un point d’honneur pour dire le contraire, comme quoi ils ne rejettent pas leurs croyances linguistiques véhiculées jusqu’à maintenant.Comment l’acadien Claude Williams, président de ce parti pourtant patriote, et Daniel Allain, ministre acadien peu patriote, peuvent-ils accepter que leur parti accepte de transgresser leurs propres règles linguistiques en accueillant à bras ouverts ces deux tristes individus. Il y a des Jean-Maurice Simard et des Jean Gauvin qui doivent se tourner dans leur tombe!Le ministre Allain est naïf de croire qu’il saura servir de chaperon linguistique pour ses deux nouveaux collègues de travail.Par ailleurs l’on salue favorablement la sortie du Parti progressiste conservateur de l’ex-militant Mathieu Caissie!
Tout porte à croire que nous n’aurons pas cette année une nouvelle loi sur les langues officielles, telle que l’exige l’actuelle loi. Notre Premier ministre compte réagir en juin seulement au rapport des deux commissaires sur la question qu’il a lui-même nommé, rapport déposé en décembre dernier. Ça manque de classe et de respect.Et pourtant, si on se fie au dernier sondage, l’horizon serait favorable à l’introduction d’une telle nouvelle loi actuellement.
Soyons clairs! Même si le gouvernement acceptait l’intégralité des recommandations du rapport des commissaires, on n'atteindra pas l’égalité réelle telle qu’on le souhaite.Là où ce rapport fait un peu montre d’audace, c’est qu’il propose la constitution à la fois d’un Comité permanent des langues officielles de l’Assemblée législative et la création d’un ministère des Langues officielles.De telles instances seraient nettement mieux pour la protection et la promotion des langues officielles, plutôt que le statu quo où c’est le Premier ministre qui a ces responsabilités. Avec le Nouveau-Brunswick que l’on connaît, on n’est pas à l’abri d’avoir d’autres Higgs comme Premier ministre à l’avenir.
Il faut par ailleurs se réjouir que ce rapport prône la dualité linguistique dans les foyers de soins. C’était le moins que l’on puisse souhaiter à nos aînés qui ont mené jusqu’à aujourd’hui ces batailles pour l’égalité linguistique.
Quant à la santé, ce rapport ne réussit pas à faire du Réseau de la santé Vitalité une véritable institution francophone homogène selon la loi, à mon sens. Prétendre que ce Réseau est homogène francophone est de la fumisterie, tant de par son code de conduite interne trop restrictif que par la définition qu’en donne la Loi sur les Régies régionales de la santé comme telle. On reviendra sur cette question!
Mauvaise nouvelle: tant que l’on voudra continuer à vivre en français dans cette province, ça restera des questions de persévérance et de combat. Mais réjouissons-nous, car il fait bon malgré tout de vivre actuellement comme acadien et acadienne à part entière, comme dirait la Sagouine.