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Dr Serge Saint-Amant : “La maladie fait partie de la vie”


Affligé sérieusement de la maladie de Parkinson depuis plusieurs années, le docteur Serge Saint-Amant, de Saint-Antoine, garde néanmoins le moral et ne s’inquiète pas outre mesure en ce qui a trait à son malaise médical qui perdure. “La maladie fait partie de la vie”, dit-il en toute sagesse. Malgré ses tremblements gravement intenses et invalidants, cet homme de grande foi accepte néanmoins d’affronter courageusement son état de santé précaire qui a véritablement changé le cours de sa vie, ce qui l’empêche d’accomplir plusieurs tâches manuelles.

En dépit de ses difficultés de communication, Dr Saint-Amant, 70 ans, accepte volontiers et sans réticence de nous résumer, en bref, son parcours de vie. C’est d’abord la maladie qui l’obligea de mettre fin à sa pratique médicale et de prendre prématurément sa retraite en 2014.
En raison de ses troubles de la parole, ce professionnel de la santé, lors de l’entrevue, me suggère de compléter ses réponses verbales en me référant à son livre “Ma Vie en Partage’ qui a été publié en 2017.

Dr. Saint Amant
(Les docteurs Serge Saint-Amant et Roseline Belliveau. Dr Serge Saint-Amant se disait d’abord un Acadien d’adoption. “Mais aujourd’hui je suis fier de m’affirmer Acadien”, dit-il avec un sourire en coin. En plus d’avoir visité plusieurs pays, ce gentil médecin de conviction est allé en mission dans quelques pays africains. Photo : Evérard Maillet)

Sensibilisé aux besoins des personnes aînées, Dr Saint-Amant, toujours souriant, humble et courtois, est celui qui a fait construire la Résidence Au Bénaise, à Saint-Antoine, où il demeure avec son épouse, Docteure Roseline Belliveau.

Evérard Maillet

MONITEUR ACADIEN (MA) – Quel est votre lieu de naissance?
DR SERGE SAINT-AMANT (SSA) - Je suis né à Notre-Dame-du-Lac, au Québec, en 1953. J’ai trois frères et je suis l’aîné de la famille. J’ai remplacé l’épellation de mon nom de St-Amant par Saint-Amant parce que je considérais que St-Amant, c’était bon pour les noms de rue, pas pour les noms propres!
MA – Je présume que vous étiez doué à l’école.
SSA – Je n’étais extraordinairement doué. Je devais passer de longues heures à étudier chaque soir pour réussir à me maintenir dans les premiers de la classe. Je m’arrangeais quand même pour obtenir mes meilleures notes à Noël et en fin d’année scolaire, car en ces occasions, on décernait des prix!
MA – Parlez-nous en bref de vos premiers emplois pendant vos années d’âge scolaire.
SSA – Mon premier emploi d’été rémunéré fut celui de travailler aux foins, à dix cents de l’heure. J’avais environ dix ans. Mais j’avais droit à une collation, de la liqueur douce et des ‘chips’! J’ai aussi travaillé dans un moulin à scie.
Alors que j’étais étudiant en médecine, j’ai travaillé durant un été comme infirmier dans un foyer de soins puis l’année suivante dans un hôpital de soins psychiatriques, à Québec.
MA – Parlez-nous de vos études en médecine.
SSA – D’abord, au Cégep de Trois-Rivières, je m’étais inscrit en sciences pures dans le but de devenir chimiste. Finalement, je me suis tourné vers le domaine de la médecine et j’ai obtenu mon doctorat en médecine à l’Université Laval. (Dr Saint-Amant est également diplômé de l’Institut de médecine tropicale en Belgique et un certificat en missiologie de l’Université Saint-Paul d’Ottawa).
MA – Vous avez également pratiqué la médecine ailleurs qu’au Canada?
SSA – En effet. J’ai œuvré à titre de médecin missionnaire en Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo et en Haïti.
MA – Votre épouse Dre Roseline Belliveau (cardiologie) est une Acadienne originaire de Scoudouc. Comment l’avez-vous rencontrée?
SSA – J’ai connu Roseline, alors résidente, le premier jour de mon externat à l’Hôtel-Dieu de Québec, en 1975. Nous nous sommes fréquentés pendant moins d’un an. J’avais 22 ans et nous nous sommes mariés à l’église de son village natal, en 1976. Sa mère était une maîtresse d’école.
MA – C’est donc Roseline qui vous a convaincu de pratiquer la médecine en Acadie?
SSA – Et je suis bien heureux d’être venu vivre en Acadie! (Il a d’ailleurs exercé sa profession médicale à Shédiac et à Saint-Antoine).
MA – Pourquoi avez-vous donné le nom de Bénaise à cette magnifique résidence pour personnes âgées?
SSA – Quand je suis arrivé en Acadie comme Québécois, on me reprochait de parler en grandeur! Alors j’ai choisi une belle expression acadienne. Bénaise, être à l’aise!