Vie étudiante

La Fédération étudiante du campus universitaire de Moncton est en pleine évolution


Le 15 février, la Fédération des étudiantes et étudiants du campus de l’Université de Moncton (FÉÉCUM) a fait peau neuve. L’annonce officielle de tous les changements que cela implique fut faite au bar Le Coude, cœur du Centre étudiant.

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Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien



«Comme vous pouvez le voir, la FÉÉCUM a perdu un accent aigu pour devenir la Fédération étudiante du campus universitaire de Moncton (FÉCUM), un nom «non genré» qui se veut au goût du jour et surtout axé et orienté vers l’inclusion» a lancé son président Jean-Sébastien Léger.

Selon lui, il s’agit de l’ouverture d’un nouveau chapitre. Celui-ci opère un changement structurel, symbolique et historique, même si ce n’est pas la première fois que la fédération étudiante change de visage depuis sa création le 19 février 1969.

L’évolution de la nouvelle FÉCUM est le fruit d’un long travail d’analyse, pour lequel des consultants externes ont orienté la Fédération dans sa réflexion. L’ensemble de ses politiques a été révisé, et elle s’est dotée de nouveaux règlements administratifs.

«Le nouveau nom est le symbole du renouveau de la fédération et de tout le travail qui a été entrepris autour de la structure de gouvernance. Il signifie que nous avons atteint nos objectifs.»

L’annonce est l’aboutissement d’un processus entamé il y a cinq ans. La Fédération cherchait à améliorer sa gouvernance et son mode de fonctionnement. Rome ne s’étant pas faite en un jour, ce développement fut semé d’embûches. À deux reprises, une tentative de mise à jour de l’institution n’a pas rencontré le succès escompté.

«On a appris de ces échecs et de toutes les propositions qui avaient été formulées, reconnaît Jean-Sébastien Léger. Le résultat d’aujourd’hui est le fruit d’essais, d’échecs et d’apprentissages que nous avons faits pour, d’une part, mieux écouter notre population étudiante, mais aussi nous assurer que nous remplissons notre mandat en tant que fédération.»

Le président est conscient que la Fédération a un devoir : celui d’offrir un espace de collaboration aux associations étudiantes, et d’en inclure les membres dans sa prise de décision. À travers des sondages et des rencontres entre étudiants, ceci se traduira par une consultation accrue des parties prenantes. Pour Jean-Sébastien, la Fédération doit être à l’écoute de ses membres en allant les rencontrer, et non en attendant que ceux-ci viennent lui parler. Il estime qu’il faudra peut-être attendre une année avant de ressentir les premiers effets des changements de haut niveau.

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(La traditionnelle coupe de gâteau a suivi l’annonce officielle au bar Le Coude, où les boissons ont été servies gratuitement jusqu’à 13h. Crédit : Damien Dauphin)


Des élections en mars

Un nouvel exécutif entrera en fonction le 1er avril 2023. La période de mise en candidature débute demain et prendra fin le 3 mars. La campagne électorale durera deux semaines, du 4 au 19 mars. Enfin, les opérations de vote auront lieu les 20 et 21 mars. Pour la première fois, tout le conseil d’administration sera élu par l’ensemble de la population étudiante.

Tous les étudiants à temps plein et à jour de leur cotisation sont électeurs. Si la personne qui prendra la présidence sera élue directement, en revanche ce sont les membres du conseil d’administration qui choisiront, en leur sein, les titulaires des deux vice-présidences (interne et académique). La durée d’un mandat demeure fixée à un an. Jean-Sébastien Léger admet que cela peut sembler court, mais croit qu’il faut relativiser.

«Ça passe vite, mais beaucoup de choses peuvent être accomplies en l’espace d’un an.»

Celui qui est le dernier président de la FÉÉCUM et, de facto, le premier de la nouvelle FÉCUM, estime que la nouvelle structure sera plus crédible du fait de son nouveau mode de gouvernance très contemporain.

Le nom de l’Université

Le Moniteur Acadien a interrogé des étudiants sur la proposition de Jean-Marie Nadeau de changer le nom de l’Université de Moncton. Si ce projet aboutissait, alors l’identité de la Fédération étudiante changerait elle aussi, une fois encore. Il rencontre un écho plus que favorable chez les frères Maxime et Danik Savoie.

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(Maxime et Danik Savoie ont lu Le Moniteur Acadien et pris position en faveur du projet de changement de nom de l’Université de Moncton. Crédit : Damien Dauphin)


«L’Université de l’Acadie c’est un nom qui aurait sa place, dit Danik. C’est certain que d’autres noms sont possibles, mais si on choisissait un nom de personne je verrais plutôt un personnage historique comme Beausoleil Broussard plutôt qu’une personne contemporaine.»

Son frère Maxime va encore plus loin en étant d’avis que dans le contexte actuel, la ville de Moncton sera appelée à changer de nom dans un avenir plus ou moins rapproché. En toute logique, l’Université devrait suivre le mouvement, voire l’anticiper. Il s’aligne sur la proposition initiale de Jean-Marie Nadeau.

«Je pense que le nom d’Université de l’Acadie est fort et rassemble le peuple, et c’est de ça dont on a besoin si on veut continuer à prospérer comme université», croit-il.

Quant au président de la FÉCUM, il reconnaît diplomatiquement que le questionnement est valable, voire légitime à l’aube du soixantième anniversaire de la fondation de l’Université.

«Je dirais que c’est même important de se questionner sur la place qu’a l’université en général. Ça inclut peut-être le questionnement sur le nom de l’institution dans la communauté. Pour le reste, la Fédération participera aux étapes institutionnelles lorsqu’elles auront lieu», a commenté Jean-Sébastien Léger.