Vie étudiante

Joie, soulagement et gratitude lors de la cérémonie de remise des diplômes de l’Université de Moncton


Les finissantes et finissants de l’Université de Moncton avaient le sourire aux lèvres et des étoiles dans les yeux. La cérémonie de remise des diplômes a renoué avec la tradition, pour le plus grand plaisir des personnes apprenantes. Le Moniteur Acadien en a interrogé quatre.

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Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien



C’est sous le soleil et une température estivale que population étudiante de l’Université de Moncton a fêté sa sortie d’une période tumultueuse marquée par la pandémie de Covid-19. Samedi dernier, à l’occasion d’une cérémonie fastueuse renouant avec la tradition pour l’installation officielle du recteur Denis Prud’homme, un nouveau chapitre s’est ouvert dans le grand livre de la vie des jeunes qui ont reçu leur diplôme.

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(Erica Aubé va changer d’orientation à la rentrée pour suivre une formation au CCNB de Campbellton. Gracieuseté)


« C’était en plein milieu de notre parcours, rappelle Erica Aubé. Auparavant, nous avions eu la chance de connaître l’aspect social à l’université, et de ne plus l’avoir tout d’un coup, c’était un choc. »

Ce sentiment de « deuil » est largement partagé par leurs consœurs et confrères, dont Marc-André Vienneau qui constate que le fait de ne pouvoir côtoyer les autres en présentiel « a enlevé un peu de la dimension humaine de l’université. » Ce fut un long moment hors du temps, dont certains ont cependant su tirer profit, malgré le défi qu’il représentait.

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(Maire-adjoint de Cap-Acadie, Marc-André Vienneau entre de plain-pied dans le marché du travail. Gracieuseté)


« C’est à ce moment-là que j’ai effectué mes deux mandats à la vice-présidence académique. Entre mes cours et mes réunions, je pouvais passer dix à douze heures en ligne par jour. C’était une grosse charge mentale. Étant une personne très occupée je dois avoir une bonne gestion de mon temps », rapporte Alain Lavoie.

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(Alain Lavoie poursuivra des études supérieures en maîtrise à la rentrée, toujours à l’Université de Moncton. Gracieuseté)


Le jeune homme de 22 ans, par ailleurs brillant athlète et initiateur des populaires soirées karaoké du jeudi soir au bar Le Coude, referme ce premier tome de ses aventures universitaires avec les plus grands honneurs. Le titulaire d’un baccalauréat de cinq ans en éducation primaire a obtenu une moyenne cumulative de 4,29 sur 4,30! C’est pourquoi sa famille, venue de Grand-Sault pour l’occasion, l’a bruyamment célébré comme lors du 15 août lorsque son nom quand il s’est levé pour aller chercher son diplôme.

« Je retiens surtout le bruit que ma famille a fait quand on a appelé mon nom. Elle avait apporté des objets comme pour le Tintamarre. C’était drôle », dit-il avec humilité.

« C’est une fois dans ta vie que tu as une cérémonie comme celle-ci. Pour nous qui étions étudiantes en musique c’était quelque chose de spécial car nous avons eu la chance de chanter l’hymne national, celui de l’université, et aussi en petite chorale du Département de musique pour l’installation du recteur », confie pour sa part Erica Aubé, titulaire d’un baccalauréat en musique générale.

MPA Small(Marie-Pier Arseneau enseignera la musique pendant un an à l’école Blanche-Bourgeois et à l’école Marguerite-Michaud. Gracieuseté)

« Je pense que cela clôture bien notre baccalauréat, et nous pouvons être fières de ce beau moment », renchérit son amie Marie-Pier Arseneau, baccalauréat en éducation musicale.

Marie-Pierre a de qui tenir sur le plan musical puisque sa mère est aussi sa professeure ! Monique Richard, qui enseigne l’éducation musicale au Département de musique de la Faculté des arts et des sciences sociales, est par ailleurs la directrice artistique du Chœur Louisbourg. La jeune femme, qui s’est brillamment illustrée dans des concerts classiques durant son parcours estudiantin, sera de nouveau à l’affiche de l’Été musical de Barachois.

Le marché du travail et des études complémentaires

Les années universitaires se referment pour Marc-André Vienneau. Le jeune maire-adjoint de Cap-Acadie quitte son alma mater avec deux diplômes en poche : un baccalauréat en sciences politiques (2021) et une maîtrise en administration publique. Il compte mettre à profit son double cursus, à la fois dans ses activités professionnelles mais aussi dans le cadre de son mandat municipal.

De son côté, Marie-Pier Arseneau dit ne pas en avoir fini avec les études, mais entre-temps elle a décidé de faire l’expérience du marché du travail. À la prochaine rentrée scolaire, elle enseignera la musique dans deux écoles primaires de la région : Blanche-Bourgeois à Cocagne et Marguerite-Michaud à Bouctouche.

« Je voulais faire une année de travail avant d’aller faire la maîtrise, probablement à Montréal », confie-t-elle. « Je veux transmettre le bonheur aux élèves à travers la musique, les faire vibrer et peut-être les aider à se découvrir comme artistes. Je vais aussi continuer à travailler ma voix », ajoute la soprano qui s’est brillamment illustrée dans des concerts classiques durant son parcours estudiantin. Marie-Pier Arseneau se produira, comme l’an dernier, à l’église historique de Barachois dans le cadre de la programmation de l’Été musical.

Erica Aubé prendra bientôt la route pour Campbellton afin de poursuivre d’autres études au campus du CCNB de cette ville du nord-ouest. Elle y suivra le programme « Techniques de réadaptation », qui a la particularité de n’être offert que les années impaires et débutera le 5 septembre prochain.

« Mon but est d’apporter ma touche musicale dans le milieu de la réadaptation en orthophonie, en ergothérapie, en physiothérapie et en audiologie », précise-t-elle. « Je change complètement d’orientation, mais c’est important pour moi de prendre ce que l’université de Moncton m’a enseigné pour l’appliquer à un autre domaine. La musique touche tout le monde. »

Avoir une cause à défendre

Alain Lavoie n’en a pas terminé lui non plus avec les études. Il reste à l’Université de Moncton pour enchaîner sur une maîtrise en orientation à la rentrée prochaine. Il continuera bien entendu à s’illustrer sur les terrains sportifs et à servir d’exemple aux autres. Il raconte que l’Université de Moncton l’a fait grandir et s’épanouir comme individu.

« J’y ai découvert qui j’étais. On peut y avoir la fierté de vivre en français et de s’y exprimer en français, continuer à promouvoir l’importance de la langue française et de faire rayonner l’Acadie. »

Marc-André Vienneau lui fait écho en soulignant qu’il est important de s’impliquer et de prendre la parole pour s’assurer que notre futur soit dans un bon état. L’élu municipal constate avec regret que les clivages politiques, la violence et la discrimination font tous les jours des ravages dans le tissu social. Au niveau qui est le sien, il entend dénoncer ces comportements négatifs et promouvoir une société positive, égalitaire et sécuritaire pour tous.

« L’éducation est la clé réelle du succès. C’est à la fin de ce parcours que je réalise encore la soif que j’ai pour apprendre et continuer à redonner à notre belle région grâce à mes apprentissages », révèle-t-il.

La communauté peut décidément compter sur ces jeunes et belles personnes, relève du monde à venir, pour prendre soin d’elle. C’est, en effet, lorsque l’on est jeune que les causes qui nous motivent s’enracinent au tréfonds de nous-même.

« Ma cause, c’est la Francophonie et l’Acadie. On dit que le secret du bonheur c’est de s’attacher à une cause, et pour moi l’Université m’a fait découvrir la mienne », conclut Alain Lavoie.