Vie étudiante
Cofondatrice du comité des grands cœurs, Chantal Bourque est l’enseignante de l’année
Vendredi 24 mai, l’Association des enseignantes et des enseignants francophones du Nouveau-Brunswick (AEFNB) a tenu un rassemblement régional à l'école L'Odyssée de Moncton. À cette occasion, Chantal Bourque, enseignante à l'école Père-Edgar-T.-LeBlanc (PETL) de Grand-Barachois, a reçu le Prix de l’enseignante de l’année.
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Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien
«J’ai trouvé qu’elle méritait ce prix pour tout ce qu’elle fait pour la communauté. La raison première, c’est qu’elle met de la passion dans tout ce qu’elle fait avec le comité des grands cœurs. C’est elle qui gère le tout, mais à un moment donné, les élèves deviennent autonomes.»
Tels sont les mots de Charles Bordage, enseignant de 6e année, pour expliquer les raisons pour lesquelles il a soumis la candidature de sa collègue, Chantal Bourque. En effet, ainsi que le précise l’AEFNB, les récipiendaires sont mis en candidature par leurs paires.
«Les personnes nominées sont évaluées selon leur professionnalisme, leur engagement, leur leadership et leur style pédagogique», fait observer Myriam Russell, agente des communications de l’association.
Chantal Bourque est une enseignante qui préconise le développement des compétences de ses élèves afin de les préparer à devenir de bons citoyens. Par son approche entrepreneuriale, elle réussit à rendre les apprentissages authentiques en intégrant les objectifs de chaque matière à ses projets.
Elle développe les habiletés de ses élèves par ses microentreprises, que ce soit en mathématiques, en français ou autres matières. Chantal Bourque reflète la compassion et l’excellence dans le domaine de l’enseignement. C’est ainsi qu’elle a mis sur pied le comité des grands cœurs il y a cinq ans.
UN VOYAGE HUMANITAIRE AU CŒUR DE LA RÉGION
«Nous sommes dans un monde technologique où les jeunes sont souvent plus centrés sur eux-mêmes. Ma vision, et ma mission dans la classe, c’est d’intégrer mon enseignement en leur montrant que la communauté est importante. Je leur dis : dans dix ans, quand on va se voir, vas-tu te rappeler de la règle de grammaire que je t’ai enseignée ou des projets qu’on a faits?», dit Mme Bourque.
Directrice de l’école PETL, Denise Cormier ne tarit pas d’éloge au sujet de Mme Chantal. Elle vante son humilité naturellement, sa propension à toujours se rendre disponible pour aider ses élèves comme ses collègues. «Elle est tellement empathique et facile d’approche. De près comme de loin, je la regarde avec admiration.»
Mireille Pitre, directrice adjointe, souligne l’importante de développer les compétences des élèves. «Chantal va vraiment chercher la composante socio-affective. Elle va sensibiliser tout le monde à aider les personnes autour de nous, sans jugement. C’est comme un voyage missionnaire, humanitaire, mais ici.»
ENSEIGNER L’EMPATHIE
Pour Mme Bourque, une école est bien plus qu’une école : c’est une communauté d’appartenance. À l’échelle d’un village comme Grand-Barachois, où tout le monde se connaît, les gens tissent des relations quasi-familiales.
«Avec cette génération, on n’a plus le choix d’enseigner l’empathie. Tout au long de l’année, les élèves ont plusieurs occasions de vivre des moments inoubliables et qui leur donnent l’occasion de faire une différence dans la vie des gens», soutient Chantal.
Émilie, une de ses élèves, met l’emphase sur la gentillesse de son enseignante. «On aide les sans-abris, les foyers. C’est vraiment important pour nous autres, je suis contente qu’elle ait gagné.»
«Madame Chantal est vraiment une bonne madame, renchérit Zach Landry, qui a fait une mission aux Philippines, d’où sa mère est originaire, au nom du comité des grands cœurs (voir notre édition du 7 février 2024). Elle nous « teach » beaucoup de choses à propos de la pauvreté. Le comité des grands cœurs a fait une création pour moi et ma famille et les personnes aux Philippines qui sont en pauvreté.»
Assistante en éducation et cofondatrice du comité, Paula Lirette est la première à avoir sensibiliser sa collègue et amie à la situation critique de nombreuses personnes qui n’ont pas les moyens de vivre décemment. Elle estime que lorsque les élèves de Chantal Bourque terminent l’année scolaire qu’ils ont vécue avec elle, ils en ressortent avec des valeurs gravées en eux-mêmes.
«Pour moi, Chantal est l’enseignante de l’année toutes les années», conclut Charles Bordage.