Opinion
Un nouveau nom pour une nouvelle Acadie
Si j’étais le Conseil de l’Université de Moncton :
1. J’aurais accepté à la suite de la pétition de plus de mille Acadiens, dont la plupart sont d’anciens diplômés de l’Université, de mettre en branle un processus de modification du nom de l’Université. Non pas précisément parce que l’appellation Moncton réfère au lieutenant-général Monckton, acteur important de la déportation et de la répression des Acadiens au milieu du 18e siècle. Plutôt, pour m’inscrire dans la croissance de l’assurance identitaire de la société acadienne du Nouveau-Brunswick notée depuis les années 1960, croissance dont l’Université est en grande partie responsable. Aussi, par respect pour le mandat régional et provincial de l’Université. Un nouveau nom pour une nouvelle Acadie.
2. J’aurais accompagné ce processus de changement de nom d’une vaste campagne de réflexion, de sensibilisation, de financement auprès des diverses communautés qui constituent l’univers de l’Université : la communauté acadienne du Nouveau-Brunswick, les communautés acadiennes des provinces atlantiques, les Québécois, la francophonie canadienne et internationale. J’aurais fait du processus de changement de nom, non une dépense, mais un investissement dans la redéfinition et la reconnaissance de sa mission auprès de divers publics francophones. Un investissement pour une meilleure reconnaissance.
3. J’aurais proposé comme nouveau nom : l’Université de la nouvelle Acadie (UNA). Cela ne créerait pas de confusion avec Acadia University et n’aurait pas la prétention, en raison du qualificatif à Acadie, d’être l’unique institution universitaire acadienne. Nouvelle Acadie réfère à la fois à l’histoire, la volonté des Français de créer au nord du fort Beauséjour une nouvelle Acadie, et à l’avenir, l’Acadie d’aujourd’hui riche de ses compétences et de ses diversités. L’Université de la nouvelle Acadie pour l’avenir.
Joseph Yvon Thériault, sociologue
Professeur retraité de l’Université du Québec à Montréal