Opinion

Tensions politiques à Fredericton


Comme on le sait tous, l’honorable ministre de l’Éducation, Dominic Cardy, a récemment quitté son poste. Il a probablement posé ce geste avant d’être remercié. Le même jour, par le truchement des médias, il en a profité pour nous décrire comment il voyait notre premier ministre. Pour tout dire, ce n’était nullement élogieux et les malaises sont profondément palpables. J’oserais ajouter que plusieurs personnes me semblaient d’accord avec le contenu de ses critiques!

Depuis cet événement, on sait que monsieur Cardy a été exclu du caucus des conservateurs. Une telle approche est-elle vraiment démocratique? Les gens de sa circonscription qui l’ont élu n’auront donc plus de voix lors des discussions et des orientations qui se dérouleront dans le caucus.

D’après mon humble opinion, il me semble que dans une véritable démocratie, un député, une fois élu à la législature provinciale ou à la chambre des communes, doit être à l’écoute de l’ensemble de sa circonscription, non seulement aux électeurs qui l’ont appuyé, mais à toutes les personnes peu importent leurs allégeances. En excluant ainsi monsieur Cardy, ce dernier sera dans l’impossibilité de présenter les préoccupations de sa circonscription.

En plus des critiques sévères exprimées par ce député envers monsieur Higgs, la population acadienne s’inquiète véritablement et profondément de sa survivance culturelle et linguistique. Souvent, lors d’une simple rencontre sociale entre quatre ou cinq individus, si l’un du groupe est unilingue anglophone, toute la conversation se déroule surtout en anglais. Est-ce que cet individu ne pourrait pas un bon jour nous blâmer de notre propre extinction linguistique et même nous reprocher qu’on ne l’a nullement aidé à devenir un peu l’un des nôtres ? En d’autres mots, il est peut-être temps de nous affirmer sur le plan linguistique sans quoi nous serons jugés très sévèrement par ceux et celles qui perdront leur langue et leur culture.

Permettez-moi de poser quelques questions à notre premier ministre! 1) Quand allez-vous enfin réagir au rapport des commissaires sur les langues officielles? 2) Par hasard, auriez-vous peur de froisser monsieur Kris Austin qui est devenu l’un des membres de votre équipe ministérielle ? 3) Comme la plupart d'entre nous, ne voyez-vous pas en ce nouveau ministre un loup déguisé sous la forme d’une brebis?


Alcide F. LeBlanc
Moncton