Opinion

Quel désordre !


Après avoir passé un mois à Ottawa pour étudier la politique, les politiciens et le fonctionnement de notre système, je vous écrirai chaque semaine pour vous donner mon point de vue sur ce que je considère comme des problèmes dans notre pays, sur ce que je vois qui doit être reconnu et sur la façon de résoudre les problèmes qui semblent toujours être à l'origine de nombreux problèmes au sein de notre démocratie représentative. J'ai voyagé dans plus de cinquante pays, possiblement soixante-dix, pendant des périodes allant de quatre à huit mois. J'ai passé une grande partie de mes voyages à étudier les cultures, la politique et l'histoire de ces pays, en compagnie de leurs habitants.

Je l’ai fait parce que j’ai toujours été obsédé par le fait de comprendre pourquoi je voyais les humains parfois être bons les uns envers les autres et parfois manquer d’éthique. J’ai récemment publié un livre intitulé Reforming Democracy (Réformer la démocratie) pour expliquer mes conclusions et proposer comment mettre en place des freins et contrepoids, tels que de nouvelles lois. Nous avons besoin de lois pour tenir les politiciens et les gouvernements responsables, comme nous l’avons dans la conception de notre système judiciaire. Au Canada, nous avons ce qu’on appelle un «gouvernement responsable».

Au Canada, le "gouvernement responsable" signifie que le pouvoir exécutif, dirigé par le Premier ministre et le Cabinet, doit avoir le soutien de la majorité de la Chambre des communes pour gouverner. Cela garantit la responsabilité, car le gouvernement doit maintenir la confiance par des votes clés comme celui sur le budget. Il doit démissionner ou convoquer des élections s'il perd un vote de confiance. Le Premier ministre est généralement le chef du parti majoritaire et choisit les membres de son cabinet parmi les députés élus, qui doivent soutenir publiquement les décisions du gouvernement, reflétant ainsi leur responsabilité collective. Ce système est à la base du fonctionnement démocratique du système parlementaire canadien.

Il s'agit là d'une lacune importante : nous n'avons aucun moyen de leur demander des comptes, si ce n'est en manifestant et en votant lors des prochaines élections. Là encore, il faut réformer ce système. J'ai plus ou moins milité sur de nombreux fronts pendant vingt-sept ans et je n'ai voté à aucune élection depuis également vingt-sept ans. J'ai accepté le fait que le système était défectueux, qu'il ne pouvait pas corriger les comportements humains immoraux, que le système judiciaire ne pouvait pas non plus y remédier et que la religion ne pouvait pas non plus le faire.
Dans une démocratie comme le Canada, lorsque les politiciens mentent ou exagèrent, ils sapent le système de plusieurs manières essentielles. Tout d'abord, cela érode la confiance du public, essentielle au maintien d'un processus démocratique sain. Un manque de confiance peut conduire les citoyens à se désillusionner de la politique et à se désengager de la participation. Les informations trompeuses conduisent également à des décisions mal informées de la part du public et des fonctionnaires, ce qui peut aboutir à des politiques inefficaces ou nuisibles. En outre, les mensonges et les exagérations peuvent accroître la polarisation de la société, creuser les fossés et rendre plus difficile l'obtention d'un consensus. Dans l'ensemble, ce type de comportement compromet la responsabilité et l'intégrité du système politique, qui repose sur l'honnêteté et la transparence pour fonctionner efficacement.

J'espère que vous suivrez ce que j'ai appris et proposé en citant des exemples de notre pays actuel, polarisé et divisé, chaque semaine.



Max Daigle
Pointe-Sapin