Opinion
Ne laissons pas Higgs et Austin effacer l’Acadie
Lors de la récente démonstration tenue dans notre capitale provinciale, le 25 octobre dernier, pas moins de trois cents personnes s’y trouvaient en plus des représentants de nos confrères autochtones.
À cette occasion, j’ai rarement vu autant de solidarité et de fierté collectives en faveur de notre langue, notre culture et nos droits respectifs. Vraiment, la joie était intense car on aurait dit qu’on célébrait un autre 15 août, cette fois à Fredericton en octobre !
Il y a encore un autre fait qui m’a frappé. C’était de constater la présence de plusieurs élèves de l’École Sainte-Anne. Quand la jeunesse s’en mêle, il y a espoir.
Dans ce rassemblement patriotique, j’ai aussi été profondément touché par un texte écrit sur une pancarte. Le voici :
«Pour liquider un peuple, on commence par effacer sa mémoire.»
« On détruit ses livres, son histoire, sa culture.»
« Et l’autre lui écrit d’autres livres, une autre histoire, une autre culture…»
«Lentement, le peuple oublie ce qu’il est…»
« Le monde autour de lui l’oublie encore plus vite.»
Tout ceci pour dire que ces manifestations sont d’une grande valeur et nous sensibilisent à la vigilance, à la prudence et à l’engagement patriotique. Si nous restons passifs et indifférents, notre langue et notre culture disparaîtront de nos vies et ce sera celle d’un autre groupe qui la remplacera.
Il y a une stratégie qui me plaît énormément. Elle a été suggérée par monsieur Rino Morin Rossignol. Exigeons qu’on nous serve en français. Si ce n’est pas possible, disons merci et quittons les lieux. D’ailleurs, comment réagirait un anglophone si un francophone lui disait : «Je regrette, je ne comprends pas l’anglais.»
En tant que francophones, notre situation minoritaire se fragilise de plus en plus. Soyons-en conscients et soyons très vigilants.
Alcide F. LeBlanc
Moncton