Opinion

Le pont à Robichaud.


Nous étions plusieurs à aller virer au pont à Robichaud pour être témoin de son ouverture vendredi dernier! Les piétons auront droit de passage, sa structure est conçue pour les pires tempêtes, les navigateurs de petites embarcations pourront passer dessous afin explorer les baies, résidents et commerces du coins n’auront plus à faire de grand détour, trois, quatre fois par jour. Toutes et tous sont ravis et avec raison, car depuis la tempête de Dorian, en 2019, la communication routière était perturbée.

Ayant assisté jeudi dernier à une session offerte par le ministère des Ressources naturelles du NB, sur les risques d’inondation et d’érosion des côtes de Cap-Acadie, j’étais surpris de voir l’ampleur des effets dévastateurs prévus sur notre communauté. Depuis plus de trente ans, avec des données scientifiques, des tempêtes comme celles de Dorian et Fiona étaient prévues et on en prévoit d’autres, malheureusement!

Vous connaissez l’expression vaut : mieux prévenir que guérir, j’opte aujourd’hui pour l’expression : vaut mieux prévenir que reconstruire. Voyant les infrastructures routières et électriques, les propriétés privées et commerciaux le long des côtes de Cap-Acadie et Shediac, sommes-nous en mesure d’affronter des tempêtes comme celles des dernières années? Non, il ne faut pas se leurrer, des ponts comme celui de Robichaud, on en construira d’autres. Conséquemment, notre capacité de répondre aux urgences seront perturbés, nos économies seront affectées et notre population sera des plus vulnérables.

Toute adaptation se fait à long terme, il faut alors que les instances politiques à tous les niveaux s’y mettent aujourd’hui afin d’identifier les points les plus vulnérables de nos infrastructures et les améliorer en conséquence. Nous avons le devoir de nous préparer à affronter de pires tempêtes ayant assurément de grand vent, comme on a connu, et des marées de plus haut que la normale, comme on a connu. Si pire s’annonce, améliorer nos infrastructures serait moins dispendieux aujourd’hui que de les remplacer demain.

Célébrons l’ouverture du pont à Robichaud, et demandons à nos politiciens d’être connaissant des données scientifiques afin de laisser aux générations avenir un milieu sain dans lequel vivre et s’épanouir.

Ne vaut-il pas mieux prévenir que reconstruire?


Jean Bourgeois
Petit-Cap, NB