Opinion

Le personnel infirmier du secteur public sauve aussi des vies!


Dans un texte d’opinion publié dans les médias anglophones et francophones, Dre France Desrosiers, directrice générale du réseau Vitalité, semble vouloir justifier les trois contrats entre le réseau et l’agence privée CHL en affirmant que ce personnel a sauvé des vies. Personne ne conteste cela. Ce qui cause problème, c’est le recours à ces agences privées dont les coûts sont de trois à six fois le taux horaire du personnel du secteur public.

Oui, il manquait de personnel, oui nous en avions besoin, oui nous étions en situation de crise. Ce que nous devons savoir, c’est pourquoi nous manquons de personnel, ce que nous aurions pu faire pour garder notre personnel et ce que nous pouvons faire pour attirer le personnel nécessaire dans notre système de santé.

La pandémie a été un facteur mais elle ne peut pas tout expliquer. Le nouveau président du Conseil d’administration du réseau Vitalité, un nommé, affirmait à La Matinale de Radio-Canada que c’était le résultat de 15 ans de mauvaise planification. Son explication justifie plus ce recours que de se faire dire que le personnel des agences privées sauve des vies. Après avoir été impliqué dans le dossier de la santé depuis une quinzaine d’années, je lance quelques pistes qui, je l’espère, seront étudiées par le vérificateur général dans une prochaine étude des contrats avec CHL:

● Dans les années 2013-15, nous avions le personnel infirmier nécessaire;
● Vers 2015, nous avons vécu la centralisation excessive au niveau du réseau Vitalité;
● Les ressources humaines locales ont été transférées au régional;
● Du personnel des hôpitaux se sont retrouvés sous FacilicorpNB puis sous Service NB;
● Les directions locales (d'hôpital, médicales et soins infirmiers) ont disparu et ont été remplacées par des gestionnaires régionaux (au niveau de la régie);
● Le sens d'appartenance à l’institution a été détruit;
● Les directives sont venues d’en haut et trop souvent ne collaient pas à la réalité vécue par le personnel au niveau local;
● Le climat toxique a fait l’objet d’une étude qui, comme d’autres dossiers, manque de transparence;
● Les avantages sociaux ont été remis en question par le ministre des finances Higgs;
● Nous avons eu le “tout est sur la table de Victor Boudreau” et sa privatisation de la gestion du Programme Extra-Mural terminée par Benoît Bourque;
● Le refus du PM Higgs de donner des bonis ou incitatifs pour la rétention du personnel;
● J’oubliais l’inaction du GNB de régler la discrimination causée par l’examen NCLEX-NB;
● Notre PM qui préfère payer une université américaine pour former plus de personnel que d’investir dans nos universités;
● Et j’en passe…

Il faut que le vérificateur général étudie ce dossier des agences privées mais aussi que le gouvernement et les réseaux soient transparents sans oublier la consultation du personnel qui a quitté le secteur privé pour ces agences.



Jacques Verge
Dieppe