Opinion
Le Nouveau-Brunswick devrait investir dans les talents internationaux
Les étudiants internationaux jouent un rôle crucial dans l'économie et la vie culturelle du Nouveau-Brunswick, mais ils sont confrontés à des défis importants qui méritent une attention particulière.
En 2023, le Canada accueillait environ 900 000 étudiants étrangers, qui contribuent de manière significative à l'économie locale. Par exemple, au Nouveau-Brunswick, un étudiant international dépense environ 28 000 $ par an, soutenant ainsi les institutions éducatives et les entreprises locales. Cette contribution se reflète dans les revenus des établissements et l'emploi local.
Malgré leur contribution économique importante, les étudiants étrangers rencontrent de nombreux défis, tels que des restrictions sur l'emploi, des barrières linguistiques et un accès limité aux ressources de soutien. Le travail rémunéré devient souvent nécessaire pour faire face au coût de la vie, ce qui peut compromettre la poursuite et la réussite de leurs études.
Ayant été élue pour la 2e fois à la présidence de l'Association des Étudiants Internationaux du Campus Universitaire de Moncton, j'ai rencontré des étudiants confrontés à ces difficultés. Certains doivent abandonner leurs études ou prolonger leur parcours en raison de la nécessité de travailler tout en maintenant un bon rendement académique.
Chaque année, les étudiants étrangers apportent une contribution significative à l'économie canadienne. En plus des investissements directs dans les établissements postsecondaires, une proportion croissante d'entre eux travaille pendant leurs études, principalement pour financer leurs frais. Cependant, le manque d'aide financière disponible signifie que chaque augmentation des coûts se traduit souvent par un besoin accru de travail, impactant ainsi leurs chances de succès académique.
Pour attirer et retenir les talents internationaux, le Nouveau-Brunswick pourrait investir dans leur éducation de manière ciblée. D'après Statistique Canada, une grande partie des inscriptions d'étudiants internationaux se concentre dans des domaines tels que le commerce, suivi des programmes en ingénierie, et les sciences de la santé. Il serait donc judicieux de mettre en place des bourses d'études et des subventions d'aide financière spécifiquement pour ces programmes clés.
En alignant ces initiatives avec les objectifs d'immigration francophone de la province, le Nouveau-Brunswick pourrait non seulement soutenir ces étudiants mais aussi renforcer sa position en tant que destination d'études de choix. Un environnement d'apprentissage inclusif, soutenu par des mesures financières adaptées, renforcerait la réputation internationale de la province et contribuerait à établir un secteur postsecondaire solide pour l'ensemble de sa population, attirant ainsi davantage d'étudiants et de talents à long terme.
Au cours de la dernière année, les étudiants internationaux ont été victimes de plusieurs mesures restrictives, telles que l'augmentation des exigences financières pour les demandes de permis d'études, passant de 10 000 $ à 20 635 $, ce qui impose une pression supplémentaire sur eux. De plus, ils ont été les boucs émissaires de la crise du logement dans plusieurs régions du pays. Pour répondre à ces défis, il serait pertinent de faire correspondre les politiques de soutien aux objectifs d'immigration francophone du Nouveau-Brunswick, afin d'attirer et de retenir les talents internationaux tout en abordant les problèmes spécifiques qu'ils rencontrent.
La diminution du nombre d'étudiants internationaux pourrait entraîner des conséquences négatives sur l'économie locale et la diversité culturelle, privant la province d'une population jeune et dynamique prête à contribuer à son développement, ainsi que d'un secteur postsecondaire solide pour l'ensemble de sa population. Le Nouveau-Brunswick gagnerait donc continuer à promouvoir et à investir dans ces talents internationaux pour garantir une croissance forte et durable.
Bien entendu, il est important de reconnaître que tous les étudiants internationaux ne resteront pas au Nouveau-Brunswick après leurs études, et certains pourront choisir de retourner dans leur pays d'origine. Cependant, tout comme les étudiants du Nouveau-Brunswick quittent la province pour diverses raisons, une proportion significative des étudiants internationaux pourrait choisir de rester s'ils bénéficient d'un soutien adéquat. Par conséquent, la province aurait tout intérêt à mieux prendre soin de ceux qui souhaitent s'installer ici après l'obtention de leur diplôme, en investissant dans des mesures de soutien adaptées pour ceux qui choisissent de rester et de contribuer au développement local.
Jovial Orlachi Osundu
Présidente de l’AÉÉICUM