Opinion
Le français disparait à Shediac
En réponse à la question de Jean-Guy Leblanc: "et si on arrêtait de parler Anglais?" publié dans le Moniteur Acadien mercredi 14 août 2024, j'ajoute la question suivante:
"doit-on arrêter d'écrire en français?"
Ayant demeurée toute ma vie dans la région de Shédiac, je trouve qu'il se fait rare dernièrement d'obtenir du service en français et cela, partout: dans les pharmacies, les banques, les magasins, les restaurants et autres.
Lors d'un déménagement, toujours dans la région de Shédiac, j'ai dû me rendre à la Banque de Montréal pour commander des livrets de chèques avec de nouvelles coordonnées. Lorsque j’ai soumis ma nouvelle adresse à la caissière anglophone, elle m’a répondu: "Oh, I don't need it. It's on file here."
Devais-je être surprise de recevoir par la poste, deux semaines plus tard, des chèques avec l’adresse en anglais? "Street" au lieu de rue, "New Brunswick" au lieu de Nouveau-Brunswick, "Shediac" au de Shédiac. J’ai retourné ces chèques immédiatement à la banque en lui demandant de faire la correction. De nouveau, c’est une anglophone qui m’a servie. Cinq semaines plus tard, aucun chèque d'entré, hélas!
Voici un autre incident : comme je ne recevais aucun service en français à la pharmacie Shoppers, j’ai fait transférer mon dossier à la pharmacie Jean Coutu, alléchée à la perspective de recevoir finalement du service en français. Mais soudain, hélas! les beaux jours d'été étaient finis.
Nouveaux employés anglophones!
D’accord Jean-Guy, il ne faut pas avoir peur de déranger les anglophones. Mais où sont les francophones, les bilingues? Il y en a très peu derrière les comptoirs, non seulement dans ma région, mais aussi ailleurs.
Voyez, j'écris Shédiac avec un accent aigu. C’est un petit geste pour dénoncer l'anglicisme Shediac sans accent aigu et pour expressément démontrer ma fierté acadienne.
Être une acadienne francophone en premier lieu et une canadienne francophone en deuxième lieu n'est pas toujours évident ! Surtout aujourd'hui, dans un monde où le pluralisme bat son plein et que l'assimilation est à son comble.
Juliette Pellerin
Shédiac