Opinion

L’impact de notre cathédrale


Originaire de la Péninsule acadienne, Tioneb trouvait les gens de Moncton prétentieux lorsqu’il les entendait parler de leur cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption comme monument de la reconnaissance acadienne. Selon lui, le grand tintamarre de Caraquet qui a, depuis les années 1970, inspiré d’autres tintamarres ailleurs en Acadie, lui paraissait comme un moment sans précédent de la reconnaissance acadienne. J’ai bien écrit que Tioneb « trouvait », parce que depuis sa visite guidée qu’il a faite à la cathédrale l’Assomption, il pense tout autrement.

En découvrant l’histoire de ses verrières et de ses colonnes avec leurs éléments décoratifs, Tioneb n’en revient pas. Il estime tout d’un coup que cette cathédrale est beaucoup plus qu’une église catholique. Grâce au spectacle immersif à 360 degrés avec des bornes interactives pour décoder les grandes verrières (œuvre de Ginette Pellerin et de Pauline Bourque), il voit l’initiateur de ce monument inauguré en 1940, l’archevêque Mgr Melanson, comme un personnage tout aussi important dans l’histoire de l’Acadie que Longfellow avec son poème Évangéline, Mgr Richard avec son drapeau acadien, et Valentin Landry avec son journal l’Évangéline. « Je n’en reviens pas, dit Tioneb, de voir comment deux des grandes verrières, entre autres, illustrent les grands moments forts de l’histoire religieuse, laïque ou civique du peuple acadien. »

Tioneb comprend maintenant la raison de Parc Canada de reconnaître cette cathédrale comme un grand monument de la reconnaissance acadienne. Ironie du sort, c’est que Tioneb ne se serait jamais rendu la visiter, si des amis ontariens de passage à Moncton ne le lui avaient pas fortement recommandé.


Benoit Duguay
Moncton