Opinion

Encadrons l'Intelligence Artificielle


L'absence de discussions rigoureuses sur les défis posés par l'intelligence artificielle (IA) est profondément préoccupante. Je trouve le silence sur cette question alarmant. Nous devons commencer à y prêter attention et nos politiciens doivent se préparer aux changements sismiques que l'IA apportera à nos emplois, à notre économie, à notre santé mentale et à notre société.

L'IA n'est pas une simple avancée technologique, c'est une force de transformation qui remodèle nos vies. Des emplois qui semblaient autrefois sûrs risquent aujourd'hui d'être automatisés. Selon McKinsey, jusqu'à 800 millions d'emplois pourraient être déplacés par l'automatisation d'ici 2030. Il ne s'agit pas seulement d'une statistique, mais d'une dure réalité pour des millions de travailleurs qui risquent de se retrouver sans moyens de subsistance. Nous avons besoin de politiques solides pour gérer cette transition, y compris des programmes de reconversion et des filets de sécurité sociale.

En outre, l'impact de l'IA sur la santé mentale ne peut être sous-estimé. Les technologies basées sur l'IA sur le lieu de travail peuvent accroître le stress et l'anxiété, car les employés sont confrontés à la menace d'être remplacés. Les frontières floues entre les humains et les machines peuvent conduire à des sentiments d'aliénation et de déconnexion. Nous devons nous pencher sur ces problèmes de santé mentale et veiller à ce que des systèmes de soutien soient en place.

En outre, l'influence de l'IA s'étend au-delà de la main-d'œuvre. Elle peut exacerber les inégalités existantes. Ceux qui ont accès aux technologies de pointe auront un avantage significatif, ce qui creusera le fossé entre les nantis et les démunis. Cette disparité doit être désamorcée par des politiques inclusives garantissant un accès équitable aux avantages de l'IA.

Le QI potentiel d'une intelligence générale artificielle (AGI) est un autre aspect crucial qui mérite notre attention. Il pourrait être de 10 000 ou plus, alors que le QI humain se situe en moyenne autour de 100 et que les QI les plus élevés enregistrés se situent entre 160 et 200. Cette intelligence stupéfiante soulève de profondes questions : Comment pouvons-nous contrôler une entité aussi puissante ? Comment saurions-nous qu'elle ne nous contrôle pas subtilement ?

Les politiciens et les décideurs doivent reconnaître d'urgence que la révolution de l'IA n'est pas un scénario futuriste lointain, mais qu'elle se déroule aujourd'hui. Même si elle ne ressemble pas aux visions dystopiques dépeintes dans des films comme «Terminator», son pouvoir perturbateur est indéniable. Nous avons besoin d'un leadership tourné vers l'avenir qui anticipe ces défis et développe de manière proactive des stratégies pour atténuer les impacts négatifs tout en exploitant le potentiel positif de l'IA.

Nous ne pouvons pas nous permettre d'être des spectateurs passifs alors que l'IA remodèle notre monde. Il est temps d'y prêter attention et de se préparer aux profonds changements qui nous attendent. L'avenir n'est pas écrit, mais nos actions d'aujourd'hui détermineront si l'IA devient un outil de progrès ou une source de perturbation.



Maxime Daigle
Pointe-Sapin