Opinion

Des limites au courroux


Dans toute communauté, il incombe à chacun une certaine responsabilité de veiller à la sécurité et au mieux-être de l’ensemble des membres. On ne laisse pas une situation inacceptable s’intensifier et perdurer sans en appeler à la mobilisation et à prendre action.

Ne devrait-il pas en être ainsi pour la communauté élargie à l’échelle de la planète? Pourquoi laisse-t-on s’éterniser des conflits horribles et injustifiables comme la guerre entre la Russie et l’Ukraine et le conflit entre Israël et le Hamas? Pourquoi tous les autres pays de la planète ne se mobilisent-ils pas pour forcer les belligérants à mettre fin à ces abominations avant qu’elles ne dégénèrent en un conflit mondial? Ni l’ONU ni l’OTAN ne constitue une protection adéquate des droits et libertés des citoyens de la Terre. Leurs membres ne s’entendent pas sur les questions de justice internationale ni sur les moyens de la faire respecter.

La réponse simple est que d’entre tous les défis auxquels ils sont confrontés, la plupart des pays du monde donnent priorité à leurs propres intérêts politiques et économiques; le mieux-être, voire la vie même, des citoyens de la Terre y est facilement sacrifié. Habituellement, un pays donné ne manifestera le courage de s’opposer ouvertement aux activités belligérantes dans le monde que si sa démarche ne met pas en danger ses relations économiques et politiques internationales. Et le Canada n’y fait pas exception.

Loin de moi de débattre à savoir qui sont les victimes et qui sont les coupables dans ce conflit. Bien d’autres l’ont déjà fait. Je maintiens cependant qu’il y a une différence claire et nette entre se défendre et se venger. La vengeance, qui se limite rarement au principe de «œil pour œil, dent pour dent» n’est jamais justifiable, en aucune circonstance. Et surtout, on n’inflige pas à la population entière d’un État la pénalité imposée pour un délit commis par un groupe de terroristes qui s’y terre, comme c’est actuellement le cas dans la bande de Gaza, où le nombre des victimes innocentes parmi les Palestiniens est rendu effarant. Et le massacre n’a pas encore atteint son paroxysme, puisque le Premier ministre israélien Netanyahou n’a aucunement l’intention d’abandonner son projet de vengeance - il l’a lui-même défini tel quel -, qui consiste à anéantir le Hamas, peu importe le coût en termes de destruction et de perte de vies humaines parmi la population civile. Le courroux a-t-il des limites?

Que puis-je faire en tant que citoyen de notre village global?



Cyrille Sippley
Saint-Louis-de-Kent