Opinion

Combattons ensemble l’assimilation


Si on est le moindrement attentif, on se rend compte que l’assimilation est très sournoise et se déguise sous diverses formes.

Bien avant l’arrivée de la Saint-Valentin, accompagnés de nos deux petits-enfants de la 3e et 4e année scolaire, nous sommes sortis à la recherche de cartes pour les amis de leurs classes respectives.

Évidemment, nos deux petits-enfants fréquentent fièrement une école francophone du sud-est. Nous préférons les cartes avec un contenu français. D’abord, nous avons commencé dans des pharmacies et des magasins de grande chaîne à Dieppe. Notre recherche s’est soldée par un échec. Avec ses enfants, un couple francophone entreprend de semblables recherches. N’en trouvant pas, ce couple acheta des cartes anglaises tandis qu’avec l’appui et la patience de nos deux petits-enfants, nous avons persévéré et sommes allés dans au moins dix autres endroits. Même constatation que la première expérience. Une jeune enseignante nous a suggéré de les imprimer à partir de l’Internet.

Enfin, à force d’efforts, nous avons trouvé dans un autre magasin des cartes un peu hors mode et elles étaient rédigées en français! Lors de notre questionnement auprès de la préposée à la clientèle, à Dieppe, celle-ci nous a dit : «Cela fait huit ans que nous en commandons et nous en avons eu une seule fois!» Comme nous, cette jeune femme semblait outrée par ce fait.

Comment expliquer ce phénomène assimilateur en plein cœur de la plus grande ville francophone du Nouveau-Brunswick où se situent six écoles primaires francophones? Sans le moindre doute, tout le Nouveau-Brunswick, comme le sud-est, doit vivre de semblables expériences. Cela démontre que la langue française n’a pas trop d’importance ni de valeur. D’ailleurs, commandez en français un café, on nous répond parfois : « I don’t understand French!»

Nos écoles, qui se veulent de plus en plus être au cœur de leurs communautés, devront peut-être se saisir de ces honteuses occasions et faire valoir le fait français partout dans notre province. Voilà donc un noble défi lancé à l'ensemble du personnel enseignant et même à tous les francophones de notre province qui se disent avec fierté qu’ils vivent dans une province officiellement bilingue. Mais pour combien de temps?

Oui, l’assimilation est omniprésente. Tous et chacun, nous devons mener ensemble un combat courageux. En passant, quel journal achètent-ils et lisent-ils ?



Alcide F.LeBlanc
Moncton