Opinion
Chanter le mépris des Acadiens
À ceux qui entonnaient le God Save The king à la Chambre des communes, suite au récent vote issu du député fédéral René Arsenault pour un serment ''optionnel" au monarque canadien.
Si personne d'autres, l'histoire malmenée des Acadiens nous rappelle les ''promotions" de quelques-uns de ces principaux acteurs britanniques du génocide acadien (1755-1764) :
Charles Lawrence : simple lieutenant-gouverneur, il a enfin obtenu en 1756, le poste de gouverneur de la Nouvelle-Écosse tandis que
Jeffrey Amherst devint commandant général en Amérique du Nord et gouverneur de Virginie avec des commissions militaires supplémentaires et 20 000 acres à New York et le poste de gouverneur sinécure de l’île de Guernesey.
William Shirley, gouverneur du Massachusetts, devint gouverneur des Bahamas.
Robert Monckton fut fait gouverneur et commandant en chef de la province de New York, accepta une riche concession de terre sur l’île Saint-Vincent, dans les Antilles, et devint gouverneur de Berwick-upon-Tweed.
Jonathan Belcher, juge en chef, devint grand maître des francs-maçons de la Nouvelle-Écosse.
William Augustus, duc de Cumberland, celui que les Écossais appelait ''Butcher Cumberland" qui, 2e fils et le préféré du roi George II, n’avait pas seulement orchestré le génocide des Acadiens dans des conditions abominables, mais avait imaginé la solution définitive à l'endroit des Acadiens, se retira à Windsor et Londres pour voir naître le 1er avril 1764 dans ses écuries, ''Eclipse", le plus célèbre cheval de course du XVIIIe siècle, resté invaincu en compétition.
John Winslow, le seul à n’être pas Britannique, n’a rien obtenu. Pourtant, tout ce qu’il souhaitait c’était d’avoir ardemment son propre régiment et une réputation de bon caractère pour la postérité. Il paraît que c’était pourquoi il aurait écrit dans son journal le 5 septembre 1755 : ''That part of duty I am now upon is what though necessary is very disagreable to my natural make and temper".
David Le Gallant
Mont-Carmel (Î.-P.-É.)