
Opinion
7 Avril 2025
Le français : un frein aux échanges commerciaux ?
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À la veille du «jour de la libération» orchestré par le Président américain Donald Trump et de ses nouveaux tarifs douaniers maintenant annoncés, le Premier ministre et chef libéral, Mark Carney, avec son français parlé peu compréhensible, s’est engagé à écarter la loi 96 sur la langue française du Québec de toute négociation avec le gouvernement américain.
Le nouveau règlement québécois sur l’affichage commercial, qui prévoit une nette prédominance du français sur les façades des commerces, est dans la mire d’un récent rapport du Bureau du représentant américain au Commerce qui qualifie la loi 96 de «barrière» au commerce.
Le ministre québécois de la Langue française, Jean-François Roberge, a aussitôt répondu aux médias que les États-Unis ont signé un décret dictant que l’anglais était la langue officielle et commune aux États-Unis et donc, logiquement, ce même gouvernement américain devrait reconnaître qu’un gouvernement plus au Nord peut faire la même chose.
Cependant, Monsieur Roberge ne représente pas les francophones en situation minoritaire hors Québec et défend plutôt les intérêts de sa province. J’attends ainsi impatiemment une forme de communication, un signal radio, un signe de vie de nos ministres provinciaux du Nouveau-Brunswick qui sont chargés des dossiers des Langues officielles, de la Francophonie et de la Culture.
Par exemple, au Nouveau-Brunswick, les municipalités de Dieppe (arrêté Z-22), Tracadie, Memramcook, Kedgwick, et Beausoleil ont adopté des arrêtés qui obligent les entreprises à avoir des affiches bilingues et d’assurer la priorité au français.
Ces règlements municipaux au N.-B. sont-ils un frein ou une possible barrière au commerce pour les entreprises américaines? Cette question se pose car la Ville de Dieppe était auparavant confrontée à deux entreprises de panneaux-réclame (Pattison Outdoor et CBS Outdoor) qui contestaient la constitutionnalité de la loi municipale Dieppoise par suite de leur non-conformité.
À cet égard, Radio-Canada, le 15 juin 2012, rapportait que la Cour d’appel de l’Ontario déboutait (rejetait l’appel) de deux personnes qui contestaient la validité constitutionnelle d'un arrêté du Canton de Russell en Ontario qui est similaire à ceux des municipalités acadiennes.
La première décision dans la poursuite contre le Canton de Russell avait été rendue en 2010 par la Cour supérieure ontarienne qui rejetait les arguments d’un militant anglophone et d’un commerçant qui alléguaient que l'obligation d'afficher dans les deux langues brimaient leurs droits constitutionnels de libre expression.
Cette décision de la Cour d’appel de l’Ontario donna le coup de grâce juridique aux entreprises Pattison Outdoor et CBS Outdoor et nous pouvions ainsi dormir en paix jusqu’à maintenant.
Le chef libéral et Premier ministre du Canada peut-il confirmer qu’il va également protéger les intérêts des francophones et des Acadiens hors-Québec et assurer que les législations provinciales/arrêtés municipaux qui protègent le fait français et/ou les industries culturelles partout au Canada soient exclues d’éventuelles négociations avec les États-Unis?
Finalement, la responsabilité de veiller à la protection des bases législatives et moyens de protéger la langue française ainsi que nos entreprises culturelles et artistiques au Nouveau-Brunswick et ailleurs au pays incombe d’abord et avant tout à nos législateurs provinciaux et à nos fonctionnaires chargés de ces questions. Nous ne sommes peut-être pas le Québec, mais nous sommes autant fiers de qui nous sommes.
Mathieu Gérald Caissie
Fondateur du Cercle acadien de la langue française
Cocagne
Le nouveau règlement québécois sur l’affichage commercial, qui prévoit une nette prédominance du français sur les façades des commerces, est dans la mire d’un récent rapport du Bureau du représentant américain au Commerce qui qualifie la loi 96 de «barrière» au commerce.
Le ministre québécois de la Langue française, Jean-François Roberge, a aussitôt répondu aux médias que les États-Unis ont signé un décret dictant que l’anglais était la langue officielle et commune aux États-Unis et donc, logiquement, ce même gouvernement américain devrait reconnaître qu’un gouvernement plus au Nord peut faire la même chose.
Cependant, Monsieur Roberge ne représente pas les francophones en situation minoritaire hors Québec et défend plutôt les intérêts de sa province. J’attends ainsi impatiemment une forme de communication, un signal radio, un signe de vie de nos ministres provinciaux du Nouveau-Brunswick qui sont chargés des dossiers des Langues officielles, de la Francophonie et de la Culture.
Par exemple, au Nouveau-Brunswick, les municipalités de Dieppe (arrêté Z-22), Tracadie, Memramcook, Kedgwick, et Beausoleil ont adopté des arrêtés qui obligent les entreprises à avoir des affiches bilingues et d’assurer la priorité au français.
Ces règlements municipaux au N.-B. sont-ils un frein ou une possible barrière au commerce pour les entreprises américaines? Cette question se pose car la Ville de Dieppe était auparavant confrontée à deux entreprises de panneaux-réclame (Pattison Outdoor et CBS Outdoor) qui contestaient la constitutionnalité de la loi municipale Dieppoise par suite de leur non-conformité.
À cet égard, Radio-Canada, le 15 juin 2012, rapportait que la Cour d’appel de l’Ontario déboutait (rejetait l’appel) de deux personnes qui contestaient la validité constitutionnelle d'un arrêté du Canton de Russell en Ontario qui est similaire à ceux des municipalités acadiennes.
La première décision dans la poursuite contre le Canton de Russell avait été rendue en 2010 par la Cour supérieure ontarienne qui rejetait les arguments d’un militant anglophone et d’un commerçant qui alléguaient que l'obligation d'afficher dans les deux langues brimaient leurs droits constitutionnels de libre expression.
Cette décision de la Cour d’appel de l’Ontario donna le coup de grâce juridique aux entreprises Pattison Outdoor et CBS Outdoor et nous pouvions ainsi dormir en paix jusqu’à maintenant.
Le chef libéral et Premier ministre du Canada peut-il confirmer qu’il va également protéger les intérêts des francophones et des Acadiens hors-Québec et assurer que les législations provinciales/arrêtés municipaux qui protègent le fait français et/ou les industries culturelles partout au Canada soient exclues d’éventuelles négociations avec les États-Unis?
Finalement, la responsabilité de veiller à la protection des bases législatives et moyens de protéger la langue française ainsi que nos entreprises culturelles et artistiques au Nouveau-Brunswick et ailleurs au pays incombe d’abord et avant tout à nos législateurs provinciaux et à nos fonctionnaires chargés de ces questions. Nous ne sommes peut-être pas le Québec, mais nous sommes autant fiers de qui nous sommes.
Mathieu Gérald Caissie
Fondateur du Cercle acadien de la langue française
Cocagne