L’Acadie dans l’histoire

Pascal Poirier (1852-1933)


Premier Acadien à être nommé au Sénat canadien, Pascal Poirier, né à Shédiac, au Nouveau-Brunswick, était le douzième et dernier enfant de Simon et d’Ozithe Poirier. Il fréquenta l’école publique locale puis entreprit des études classiques au Collège Saint-Joseph.

En 1872, il fut nommé maître de Poste de la Chambre des communes grâce à une recommandation du père Camille Lefebvre, directeur du Collège Saint-Joseph, et devint rapidement membre de l’Institut canadien-français d’Ottawa.

Très intéressé par la langue et l’origine de son peuple, il publia dès 1874 un essai intitulé Origine des Acadiens. L’année suivante, il fit jouer à Ottawa sa pièce Les Acadiens à Philadelphie. En 1876, il explora les Maritimes pendant plusieurs mois, prenant connaissance des conditions dans lesquelles évoluaient les Acadiens de ces provinces, avant d’être admis au Barreau du Québec.

Pendant les années qui suivirent, Poirier publia régulièrement des articles, comptes rendus et poèmes dans différentes revues, dont Les Nouvelles Soirées canadiennes et le Bulletin de recherches historiques. Lors d’un voyage à Paris, il obtint une subvention de l’Alliance française pour l’amélioration de l’enseignement du français au Cap-Breton.

En 1879, Poirier épousa Anne Lusignan, sœur d’Alphonse Lusignan, avocat et homme de lettres canadien-français. Pascal Poirier se trouva parmi les délégués acadiens au Congrès de la Saint-Jean-Baptiste à Québec en 1880 et participa à l’organisation de la première convention nationale acadienne à Memramcook l’année suivante.

Premier Acadien à être nommé au Sénat en 1885, il revint à Shédiac et fut admis au Barreau du Nouveau-Brunswick en 1886. Il pratiqua le droit à Shédiac et à Moncton. À titre de sénateur, Poirier réclama de nombreux droits pour les Acadiens en particulier et pour les travailleurs en général, s’intéressa à la conservation des lieux historiques ainsi qu’à l’organisation d’un service des archives, tout en continuant à publier des articles, des études et d’autres textes dans de nombreux journaux et revues.

Poirier fut également président de la Société nationale de l’Assomption de 1890 à 1904. Le 4 août 1902, la République française lui octroya le titre de chevalier de la Légion d’honneur.

En 1904, suite à des conflits avec les évêques irlandais, Poirier abandonna la présidence de la Société nationale de l’Assomption pour mieux poursuivre ses luttes partisanes, dont celles menées pour l’obtention d’un évêque acadien, ainsi que pour la nomination d’un premier sénateur acadien de Nouvelle-Écosse et celle du juge Pierre-Armand Landry à la Cour suprême du Nouveau-Brunswick.

Lorsque Ferdinand J. Robidoux publia le recueil des travaux des trois premières conventions nationales acadiennes en 1907, Poirier en rédigea l’introduction. Il fut également l’auteur d’une plaquette intitulée Institut canadien-français d’Ottawa. Réminiscences (1908) et d’une préface à la traduction d’Évangéline de Longfellow par Aristide Bollaert (1911). Entre 1913 et 1921, il reprit la présidence de la Société nationale de l’Assomption.

Son épouse, Anne, mourut le 11 novembre 1913. Il se remaria en secondes noces avec Mathilde Casgrain, nièce de l’abbé Casgrain et sœur du sénateur Joseph-Philippe Baby Casgrain, en 1917. Entre-temps, il fit des voyages aux Îles-de-la-Madeleine et au Labrador et en retira des études sur la colonisation, la langue et la situation des autochtones.

À partir du 15 septembre 1927, il commença à publier une série d’entrées linguistiques hebdomadaire dans L’Évangéline intitulée le Glossaire acadien, qui parut jusqu’en décembre 1932 (il s’arrêta au mot « réaliser »). Pascal Poirier mourut le 23 septembre 1933.


Source : Les Conventions Nationales Acadiennes Tome I (1881-1890), édition critique établie par Denis Bourque et Chantal Richard avec la collaboration d’Amélie Giroux, Collection Bibliothèque acadienne, © Institut d’études acadiennes, 2013, Université de Moncton.
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