Éditorial
Savoir reconnaître ses erreurs
Damien Dauphin
Rédacteur en chef
damien@moniteuracadien.ca
Ce n’est pas être faible d’admettre que l’on s’est trompé. C’est même un signe de grandeur et de maturité, et ce d’autant plus si l’on saisit l’occasion pour corriger ce qui doit l’être.
À l’heure qu’il est, bien des personnes au Sud-Est et dans le comté de Kent s’inquiètent, à juste titre, que la Commission sur la délimitation des circonscriptions électorales et la représentation ait livré un rapport préliminaire dont le contenu entre en contradiction avec la cartographie qui vient d’entrer en vigueur à la faveur de la réforme municipale.
Dans les deux cas qui nous préoccupent, les propositions formulées sont en défaveur des communautés francophones et acadiennes. D’un côté, il y a le projet d’amalgamer quatre bourgades de Cap-Acadie, précédemment incluse dans Beaubassin-est, à la circonscription majoritairement unilingue anglophone de Tantramar. De l’autre, la proposition a pour objet de rattacher Champdoré à une extrémité de Moncton.
Nous soutenons que les contre-propositions formulées par la Commission des services régionaux de Kent sont le fruit d’une réflexion sensée qui respecte les municipalités concernées ainsi que leurs liens historiques, géographiques, culturels et commerciaux. Le Moniteur Acadien invite donc les commissaires à se les réapproprier afin de modifier leur document.
Concernant Cap-Acadie, où nous avons de nombreux lecteurs, nous ne pouvons que prier ces mêmes commissaires de ne pas faire preuve d’une certaine psychorigidité en se retranchant derrière le quotient électoral. La loi est certes ce qu’elle est, mais dans des circonstances aussi extraordinaires, il convient de l’appliquer avec souplesse. Les résidents de Tantramar eux-mêmes ne comprennent probablement pas, si l’on a pris la peine de les en informer, pourquoi on leur adjoindrait les petites communautés acadiennes à l’extrême sud-est de la province.
Entre le bon sens et le cri du cœur, la Commission a certainement les moyens de corriger le tir d’ici le mois de mars. Ce faisant elle épargnerait à la province une bataille judiciaire dont nul n’a besoin car, il semble évident que si elle s’en tenait aux données du rapport préliminaire, la contestation serait portée devant les tribunaux.