Culture
19 Décembre 2025
Fernand le Père Noël
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Si, déjà passée la mi-décembre, la magie de Noël vous laisse toujours de glace, un nouveau documentaire, tourné à Tracadie, pourrait tout changer. Disponible depuis le 15 décembre dernier, le film Fernand le Père Noël raconte l’histoire touchante d’un homme à la santé fragile qui s’est donné pour mission de faire plaisir aux autres. La semaine dernière, François-Pierre Breau, réalisateur et scénariste du film, a raconté son aventure cinématographique sur les ondes de PLUS 90.
Hubert Théberge
Le Moniteur Acadien
Dès l’ouverture, c’est la douceur enveloppante de la voix de Fernand Breau qui lance le spectacle et qui nous accroche instantanément: «ça fait des années que je fais le père Noël et j’adore ça. Je trouve ça important». En seulement 10 minutes, le documentaire nous connecte directement à ce qu’il a de plus spécial à la fête de Noël: l’émerveillement.
On ne sait pas quel âge a Fernand. En fait, le film ne nous apprend pas grand-chose de son passé, mais le personnage nous rappelle vaguement quelqu’un. Un grand-père, un oncle ou un ami de nos parents qui savait vraiment nous écouter lorsque nous étions enfants. C’est dans ce ton apaisant que réside la magie de Fernand.
Pour le réalisateur, François-Pierre Breau, c’était important d’immortaliser l’histoire du «vrai» père Noël de Tracadie. «Fernand, c’est mon père et il a toujours fait beaucoup pour la communauté. Il a une approche tellement humaine avec les enfants et c’était important de documenter ça».
Entre pôle Nord et dialyse
Derrière le ton berceur de Fernand, on devine la détermination mais aussi la fatigue. Le film nous fait accompagner monsieur Breau à l’un de ses rendez-vous de dialyse, l’obligeant à se rendre à l’hôpital trois jours par semaine. «Je n’ai plus de rein: sans la dialyse vous n’auriez plus de popa», confie Fernand.
Selon monsieur Breau, il doit le privilège d’être encore en vie à l’amour qu’il reçoit lorsqu’il fait le père Noël. Son fils abonde dans le même sens: « Mon père a fait une attaque du cœur il y a 13 ans et c’est justement cette année-là qu’il a commencé à faire le père Noël. Il ne l’a pas dit, mais je pense qu’il y avait un lien».
Les fidèles lutins
Les Breau sont une unie famille de cinq enfants qui gravitent tous autour de Fernand. «On se sent tellement chanceux d’avoir encore notre père, c’est ma sœur qui lui fait sa barbe de père Noël et qui l’habille. Mon autre frère fait le lutin. On est tous proches grâce à lui. Finalement, le film est surtout un film sur la famille.»
Tout au long de Fernand le Père Noël, François-Pierre balance savamment l’allégresse des fêtes avec l’urgence de profiter des précieux moments avec son père. À l’époque du tournage, le réalisateur ne savait pas si son père allait avoir la chance de pouvoir visionner le film.
« Le film a été tourné l’an passé et, sincèrement, avec la santé fragile de Fernand, je ne savais pas si j’allais pouvoir l’écouter avec lui. Mais depuis il a eu une opération et suit des traitements chaque semaine. Il se dit presque «fringant». Ç’a été spécial de voir le film avec lui cette année.»
Sœur de François-Pierre, Brigitte Breau a composé la bouleversante chanson Miracle ambulant qui accompagne le générique du film. À l’image de Fernand, la chanson est déconcertante par sa simplicité et son impact émotif. «Les anges du ciel doivent se demander où est-ce que t’es. Toi t’es icitte entrain de « gambler » pour une autre année».
Le réalisateur a partagé que la chanson de Brigitte a un peu donné le ton au film. «Dans le fond, quand on a compris qu’il ne restait peut-être pas beaucoup de temps à notre père, on a décidé de faire quelque chose pour l’immortaliser. Ma sœur a écrit une chanson et moi j’ai décidé de faire le film. Finalement, c’est un peu la chanson qui a convaincu la productrice Christine Aubé d’aller de l’avant avec le film parce qu’elle a pu l’entendre en spectacle. Tout s’est bien enligné par la suite.»
Telle une vitrine d’un magasin de jouets, le film condense surprises, magie et nostalgie. Fernand nous y transmet sa gratitude envers la vie. La vie qui lui a donné un sursis et la joie qu’éprouve Fernand à simplement vivre. Le court documentaire offre une expérience humaine saisissante. À voir au coin du feu, juste avant le coucher ou même pendant votre pause de travail, sur le site de l’Office national du film, onf.ca.
Hubert Théberge
Le Moniteur Acadien
Dès l’ouverture, c’est la douceur enveloppante de la voix de Fernand Breau qui lance le spectacle et qui nous accroche instantanément: «ça fait des années que je fais le père Noël et j’adore ça. Je trouve ça important». En seulement 10 minutes, le documentaire nous connecte directement à ce qu’il a de plus spécial à la fête de Noël: l’émerveillement.
On ne sait pas quel âge a Fernand. En fait, le film ne nous apprend pas grand-chose de son passé, mais le personnage nous rappelle vaguement quelqu’un. Un grand-père, un oncle ou un ami de nos parents qui savait vraiment nous écouter lorsque nous étions enfants. C’est dans ce ton apaisant que réside la magie de Fernand.
Pour le réalisateur, François-Pierre Breau, c’était important d’immortaliser l’histoire du «vrai» père Noël de Tracadie. «Fernand, c’est mon père et il a toujours fait beaucoup pour la communauté. Il a une approche tellement humaine avec les enfants et c’était important de documenter ça».
Entre pôle Nord et dialyse
Derrière le ton berceur de Fernand, on devine la détermination mais aussi la fatigue. Le film nous fait accompagner monsieur Breau à l’un de ses rendez-vous de dialyse, l’obligeant à se rendre à l’hôpital trois jours par semaine. «Je n’ai plus de rein: sans la dialyse vous n’auriez plus de popa», confie Fernand.
Selon monsieur Breau, il doit le privilège d’être encore en vie à l’amour qu’il reçoit lorsqu’il fait le père Noël. Son fils abonde dans le même sens: « Mon père a fait une attaque du cœur il y a 13 ans et c’est justement cette année-là qu’il a commencé à faire le père Noël. Il ne l’a pas dit, mais je pense qu’il y avait un lien».
Les fidèles lutins
Les Breau sont une unie famille de cinq enfants qui gravitent tous autour de Fernand. «On se sent tellement chanceux d’avoir encore notre père, c’est ma sœur qui lui fait sa barbe de père Noël et qui l’habille. Mon autre frère fait le lutin. On est tous proches grâce à lui. Finalement, le film est surtout un film sur la famille.»
Tout au long de Fernand le Père Noël, François-Pierre balance savamment l’allégresse des fêtes avec l’urgence de profiter des précieux moments avec son père. À l’époque du tournage, le réalisateur ne savait pas si son père allait avoir la chance de pouvoir visionner le film.
« Le film a été tourné l’an passé et, sincèrement, avec la santé fragile de Fernand, je ne savais pas si j’allais pouvoir l’écouter avec lui. Mais depuis il a eu une opération et suit des traitements chaque semaine. Il se dit presque «fringant». Ç’a été spécial de voir le film avec lui cette année.»
Sœur de François-Pierre, Brigitte Breau a composé la bouleversante chanson Miracle ambulant qui accompagne le générique du film. À l’image de Fernand, la chanson est déconcertante par sa simplicité et son impact émotif. «Les anges du ciel doivent se demander où est-ce que t’es. Toi t’es icitte entrain de « gambler » pour une autre année».
Le réalisateur a partagé que la chanson de Brigitte a un peu donné le ton au film. «Dans le fond, quand on a compris qu’il ne restait peut-être pas beaucoup de temps à notre père, on a décidé de faire quelque chose pour l’immortaliser. Ma sœur a écrit une chanson et moi j’ai décidé de faire le film. Finalement, c’est un peu la chanson qui a convaincu la productrice Christine Aubé d’aller de l’avant avec le film parce qu’elle a pu l’entendre en spectacle. Tout s’est bien enligné par la suite.»
Telle une vitrine d’un magasin de jouets, le film condense surprises, magie et nostalgie. Fernand nous y transmet sa gratitude envers la vie. La vie qui lui a donné un sursis et la joie qu’éprouve Fernand à simplement vivre. Le court documentaire offre une expérience humaine saisissante. À voir au coin du feu, juste avant le coucher ou même pendant votre pause de travail, sur le site de l’Office national du film, onf.ca.
