C’est avec une messe bien particulière que, jeudi 22 août, en la fête de la Vierge Marie, Reine, quelques dizaines de fidèles de l'église Saint-Henri de Barachois ont fêté le jubilé de diamant de l’abbé Louis-Joseph Boudreau, c.s.c. Le prêtre est officiellement retraité depuis le 1er août.
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Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien
Louis-Joseph Boudreau est né à Barachois le 1er juin 1939. Enfant, il demeurait non loin de l’église actuelle qui n’existait pas encore mais qui jouxte l’église historique où il servait la messe avec le père Edgar T. LeBlanc. Celui qui a donné son nom à l’école locale et fut le curé de Barachois de 1926 jusqu’à sa mort le 30 juin 1962 était son mentor.
Les fidèles présents à la messe d’action de grâce ont chaleureusement applaudi leur curé jubilaire à la fin de la célébration. (Photo : Damien Dauphin)
«Je réalise qu’il est le fil conducteur qui m’a conduit à ma vocation. J’ai voulu suivre son exemple», a révélé le père Boudreau.
Initialement, le natif de la communauté qui fait désormais partie de Cap-Acadie se destinait à l’enseignement. Il a fait quelques années d’études à Rome. Fatigué, il avait demandé un congé de six mois à son supérieur qui l’a envoyé se reposer en paroisse. Il y est resté.
«Ce fut pour moi une découverte que j’ai vécue avec mes confrères de Sainte-Croix qui m’ont épaulé», s’est-il souvenu.
Ordonné prêtre le 23 août 1964, il fut au cours des 18 dernières années le curé de l’Unité pastorale Saint-Esprit qui regroupe les paroisses de Barachois, de Cap-Pelé, de Haute-Aboujagane et de Shemogue.
«Il aime bien faire les choses, et il est respectueux des idées des autres. Il fait facilement des liens d'amitié avec les gens, et tient ces amitiés à cœur», a confié Dianne Léger qui a beaucoup côtoyé le prêtre en tant que membre d’une équipe liturgique et bénévole en catéchèse.
L’abbé Boudreau a relaté au Moniteur Acadien qu’il avait passé dix ans à Pubnico, dans la province voisine. Il a qualifié ce séjour chez les Acadiens de Nouvelle-Écosse «d’expérience exceptionnelle». L’unité pastorale Saint-Esprit était sa dernière affectation.
Au moment de prendre sa retraite et de s’installer au Faubourg du Mascaret à Moncton, où il s’attend à prêter main forte à d’autres prêtres retraités qui y résident déjà, le père Boudreau reconnaît que «l’Église d’aujourd’hui est fatiguée, elle a vieilli». Pour autant, il ne perd pas espoir en un avenir radieux.
«Avec l’aide qui nous vient d’autres parties du monde, je souhaite qu’on puisse retrouver le souffle qui est là mais qui est difficile à contrôler.»
Missionnaire montfortain originaire d’Haïti, le père Jackson Fabius est l’un de ces hommes qui reviennent christianiser un monde occidental qui a délaissé ses racines. Arrivé en Acadie en 2022, il a d’abord servi à Bouctouche. Il prend désormais la relève du père Boudreau à Cap-Acadie.
«Les gens sont sympas, a-t-il constaté. Comme je viens d’une île, la mer m’appelle beaucoup et nous avons ce point commun avec l’Acadie. Je me sens bien ici.»
Le père Boudreau a eu un mot de reconnaissance pour chacun après la messe. (Photo : Damien Dauphin)
Dianne Léger ne dément pas cette sympathie éprouvée par la communauté locale. «Le père Jackson a été bien accueilli par les paroissiens. Il semble approchable et ouvert à travailler en équipe.»
Le mot de conclusion revient à Louis-Joseph Boudreau, pour qui la crise des vocations est un appel à innover et à rejoindre les générations qui n’assistent plus à la messe dominicale.
«À Cap-Pelé, ce qui me réjouit, c’est la communauté philippine qui a sa propre messe le dimanche soir et à laquelle on retrouve des enfants et des adolescents. Ils ont une foi qui ressemble à celle que nous avions autrefois. Il faudra réapprendre avec eux à découvrir quels sont les appels, et surtout développer des valeurs qui ont été oubliées chez nous.»