Communauté

Le Machu Picchu : Un site inca à découvrir


Normand A. Léger
Le Moniteur Acadien


Marcher entre 14 et 16 km par jour pendant 4 jours dans les montagnes à haute altitude du Pérou au-dessus du niveau des arbres dans les Andes est une expérience des plus intéressantes à couper le souffle pour une personne qui vie près du niveau de la mer et dans une région absente de montagnes.

Un séjour de 16 jours au Pérou en Amérique du Sud fin octobre – début novembre et de marcher le sentier des Incas, le plus populaire des sentiers menant au Machu Picchu, notre destination est un moment à faire battre le coeur et le cadeau au bout de notre randonnée pédestre.

Normand et le macchu picchu Medium
Normand avec le Machu Picchu en arrière-plan.


Le Machu Picchu (vieille montagne ou vieux sommet) est une ancienne cité inca du XVe siècle. Situé sur un promontoire rocheux qui unit les monts Machu Picchu et Huayna Picchu (le Jeune Pic) sur le versant oriental des Andes centrales, c’est un site historique parsemé de ruines. La culture des aliments se faisait sur des terrasses bien établies sur le front de la montagne avec les édifices étalés ici et là. Une canalisation bien établie de l’eau de la montagne offrait de l’eau fraiche aux résidents et pour les cultures.

Le Pérou impose des conditions et offre un nombre limité de permis quotidiens pour emprunter le sentier et aussi pour visiter le Machu Picchu. Un guide et une réservation à travers une agence sont des conditions. Seulement 200 laisser-passez sont accordés par jour pour débuter ce sentier dans la montagne qui suit une vieille voie des incas et qui exige quand même une forme physique assez rigoureuse. Le sentier passe par la jungle, des pics de montagnes, des vallées et parsemé d’anciennes ruines toutes aussi intéressantes les unes que les autres.

Membre d’un groupe de 8 personnes avec un guide et 16 porteurs, on a tous bien profité du trekking avec les vues imprenables, les alpacas, moutons, chevaux et brebis dans les montagnes, la végétation, les arbres, les ruisseaux, les sons des oiseaux, le soleil et les étangs. Simplement de suivre dans les pas des gens d’il y a plus de 500 ans et imaginer leur vie et les conditions de voyage posent plus de questions que de réponses. La haute altitude et le manque d’oxygène pour nos poumons font que le corps a plus de difficulté à maintenir un rythme physique exigeant. N’étant pas une compétition, les gens peuvent prendre leur temps de se rendre d’un site de campement à l’autre pour y passer la nuit. Les sentiers sont absents de rampes, donc la prudence est de mise dans ces marches parce qu’un faux-pas peut aboutir à une descente non prévue de plusieurs centaines de mètres en bas de la montagne.

Rainbow Mountain Medium
Rainbow Mountain


Étant un site de l’UNESCO protégé, il faut tout apporter avec soi et tout sortir aussi, dont la raison des porteurs. Ces gens de la région sont habitués et apportent sur leur dos les tentes, tables, tabourets, nourriture, gaz et réchaud, chaudrons et assiettes, les sacs à couchage et matelas et tout le nécessaire de camping pour trois soirs. Ils montent le tout en après-midi et démontent le matin suivant le petit-déjeuner. Ils dépassent les randonneurs à la course sur le sentier pour se rendre au prochain rendez-vous. Un cuisinier est présent et offre trois repas nutritifs par jour et digne d’un restaurant.

La marche en haute altitude est bien difficile pour nos corps habitués au niveau de la mer. Les sommets élevés peuvent affecter les gens d’une manière différente. Le groupe avait passé 4 jours dans les montagnes à Puno et le Lac Titicaca auparavant pour s’habituer en haute altitude. Faire du kayak sur le lac, visiter des îles flottantes, habiter dans une maison commune chez une famille locale et aider avec la sortie au pâturage des moutons et brebis et autres, quelles belles expériences qu’on n’oubliera pas de sitôt. Les poumons ont bien travaillé et le cœur a bien battu.

ruines parsemées Medium
(Les sentiers parsemés de roches inégales. Photo : Normand A. Léger)


Autre que l’altitude, les sentiers construits de roches inégales sont des défis pour nos bottes, nos pieds, chevilles et nos jambes. Le mental est aussi mis à l’épreuve parce que les montées se font par des milliers de marches en pierre, les unes aussi inégales que les autres. En regardant en avant, on doit hausser la tête et tout ce qu’on voit, ce sont des marches à monter avec notre manque d’air et d’énergie. En se donnant des étapes et évitant de toujours regarder en haut, on arrive à réussir avec des arrêts fréquents et des regards par arrière dans les belles vallées profondes qu’on vient de franchir.

ruines inca Medium
(Des ruines inca sur le sentier. Photo : Normand A. Léger)


Le point plus élevé de la marche a été de 4,300m au-dessus du niveau de la mer. C’était tout un accomplissement d’y arriver. Notre groupe s’est aussi rendu au Rainbow Mountain (arc-en-ciel). Cette montagne située dans les Andes est à 5 200 m d’altitude. Elle est connue pour son dégradé de couleurs qui lui confère le surnom de montagne aux 7 couleurs. Elle est située dans la région de Cusco, dans le sud du Pérou, pas très loin du Chili. Là aussi, il a fallu fournir un effort incroyable pour la découvrir. Y arriver en vaut la peine, la couleur jaune est donnée par le souffre, la couleur rouge est de l’oxyde de fer et la couleur verte correspond à du sulfate de cuivre.

sentiers roches inégales Medium

Avant le départ, on peut se demander si on sera capable de marcher 14-16km pendant quatre jours de suite sans difficulté et la majorité du temps en ascendant. Est-ce que les jambes et les genoux vont tenir le coup sur ces roches inégales. Il faut s’aider avec des bâtons de marche.

sentiers roches inégales 2 Medium

De voir le Machu Picchu le quatrième jour du haut de la montagne encore à deux heures de l’endroit était tout un cadeau. On est passé plusieurs minutes à admirer le site et prendre des photos d’occasions, sachant notre périple arrivant vers sa fin. Cependant, il fallait encore pousser les limites de notre corps pour y arriver suivant une monté apique en grimpant comme des singes avec les mains et les pieds sur les roches comme sur une échelle.

Faire ce périple vaut la peine, ce n’est pas pour tout le monde. À 71 ans, j’avais des doutes au départ, mais j’ai réussi. Notre guide a été incroyable et nous appuyait. Il m’a indiqué que j’avais été son plus âgé randonneur de toutes ses années de service. Notre groupe était composée de deux de mes filles, deux femmes chacune de l’Angleterre et de l’Espagne et une de l’Irlande.

Prendre sa photo du sommet avec le Machu Picchu en arrière était mon point culminant. Vivre cette expérience avec deux de mes enfants était tout à fait incroyable.


Le Machu Picchu et le lac Titicaca

Selon Wikipédia, le Machu Picchu aurait été une des résidences de l’empereur Pachacútec et le lieu aurait été utilisé comme un sanctuaire religieux.

Cette cité de pierre en haut de la montagne est un nid de mystères pour les historiens. Le peuple inca a bâti le Machu Picchu aux environs de 1450. On pense que les Incas, qui n’avaient pas de langage écrit, n’y ont vécu une centaine d’années avant que les Espagnols ne s’emparent de leur empire. Certains spécialistes supposent que les structures que l’on trouve sur cette montagne du Pérou servaient de temple où vivaient les prêtres incas. Du point de vue technique, les scientifiques modernes sont émerveillés par les immenses constructions de pierre disséminées parmi les ruines. Aucun mortier n’a été utilisé et les Incas ne disposaient évidemment d’aucun instrument moderne. Pourtant, la qualité du travail est stupéfiante.

Alors que les habitants de la région connaissaient l’existence du Machu Picchu, il a fallu attendre le début du XXe siècle pour que des étrangers le découvrent lorsque l’explorateur américain Hiram Bingham publia sa découverte. Aujourd’hui, le Machu Picchu fait l’objet d’une lente restauration.

Abandonnée lors de l’effondrement de l'Empire inca et avant la fin de sa construction, Machu Picchu, la ville sacrée oubliée durant des siècles, est considérée comme une œuvre maîtresse de l’architecture inca. Ses caractéristiques architecturales et le voile de mystère que la littérature a tissé sur le site ont en fait une des destinations touristiques les plus prisées de la planète.
Depuis 1983, le site est sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO. Le site se trouve dans l’Est de la cordillère des Andes, aux limites de la forêt amazonienne situé au Pérou (province d'Urubamba), à 130 kilomètres de Cuzco. À 2 438 mètres d’altitude, les ruines sont sur la crête entre deux montagnes. C’est le Huayna Picchu qui surplombe le site. Les 172 constructions s’étendent approximativement sur 530 mètres de long et sur 200 mètres de large.

On peut accéder au Machu Picchu par différents chemins de randonnée. Le plus emprunté, le chemin de l'Inca, est soumis à un contrôle strict et ne peut être parcouru qu'avec une agence de voyages.
Le village le plus proche du Machu Picchu est Aguas Calientes, à 400 mètres en contrebas. Depuis ce village, un service de bus emprunte régulièrement la route Hiram Bingham vers le Machu Picchu, que coupe un sentier piéton plus direct. Aucune route ne dessert Aguas Calientes : les visiteurs du Machu Picchu doivent marcher ou utiliser la ligne de chemin de fer qui traverse le village, au départ d’Ollantaytambo.

La cité de Machu Picchu est bâtie sur des roches d'origines magmatiques appartenant au pluton granitique du Machu Picchu. La région a été peuplée par les montagnards des régions de Vilcabamba et de Cusco, toujours à la recherche de nouvelles terres cultivables.

Les vallées avoisinantes formaient une région densément peuplée et qui avait augmenté de façon spectaculaire sa production agricole à partir de la période inca en 1440. Les Incas construisirent là de nombreux centres administratifs, les plus importants étant Patallacta et Quente, et des complexes agricoles avec des cultures en terrasses. Machu Picchu dépendait de ces complexes pour son alimentation mais leur production était insuffisante, nécessitant des importations depuis d’autres provinces. La communication entre les régions était rendue possible grâce au réseau formé par les huit chemins incas qui allaient à Machu Picchu. La petite cité se différenciait des populations voisines par la singulière qualité de ses grands édifices.


Le lac Titicaca

Le lac Titicaca, situé dans la cordillère des Andes, est traversé par la frontière entre la Bolivie (46 %) et le Pérou (54%). C'est le plus grand lac d'Amérique du Sud en volume d'eau et en longueur. Il est aussi considéré comme le plus haut lac navigable du monde (altitude : 3 812 m).

C'est par ce lac qu'est née la culture aymara avant la colonisation et la christianisation. Les principales villes riveraines sont Puno au Pérou et Copacabana en Bolivie. En raison de son étendue et de sa localisation à la frontière de deux états-nations, le lac Titicaca est une voie de communication indispensable pour les peuples andins.

Les riverains du lac Titicaca ont longtemps utilisé des balsas (radeaux) faits de faisceaux de roseaux assemblés de façon très hydrodynamique pour pêcher ou circuler le long des rives. On y retrouve des îles flottantes et des barques traditionnelles en jonc totora.

femmes artisanat Medium
(Des femmes qui s’occupent d’artisanats sur une Ile flottante du lac Titicaca. Photo : Normand A Léger)