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2 Juillet 2025
Le barbier John LeBlanc, 85 ans, a oublié la retraite
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À Richibucto, un barbier âgé de 85 ans n’est toujours pas prêt à accrocher ses ciseaux car il continue d’exercer son métier avec passion.
Evérard Maillet
Le Moniteur Acadien
Toujours vigoureux, affable et jouissant d’une bonne santé, John LeBlanc n’a pas l’intention de baisser les bras ni de se tourner les pouces dans une berceuse. En réalité, couper les cheveux de ses nombreux clients qui proviennent de partout dans Kent et de plus loin lui apporte joie et bonheur.
Pourtant, John n’a pas eu la vie facile. Dès son jeune âge, il devait composer avec de sérieux problèmes de surdité. En fait, la réduction de sa capacité à entendre les sons s’avérait épineuse sur les bancs de l’école.
«J’avais beaucoup de misère à comprendre parce que j’entendais dur et à cause de ça je n’ai pas pu aller longtemps à l’école. Même que mon enseignante avait contacté ma mère pour lui dire que son garçon n’entend pas et que je ne pouvais presque pas lire ni écrire. J’avais alentour de 12 ans», se souvient le coiffeur pour hommes.

Le barbier LeBlanc nous montre son calumet, un cadeau d’un client et ami d’Elsipogtog. (Photo : Evérard Maillet)
Encore un jeune garçon, le futur barbier allait néanmoins se trouver en emploi, notamment au port de Richibucto.
«J’étais le ‘water boy’ (porteur d’eau) et je gagnais 1,25 $ l’heure», dit-il avec un sourire en coin. Plus tard, puisque John était pratiquement illettré, son médecin lui suggéra de suivre un cours de barbier parce qu’il semblait posséder les aptitudes, voire une belle attitude, pour réussir.
«Le docteur a lui-même téléphoné au ‘technical school’. J’ai été accepté et j’ai complété mon cours», explique-t-il. Cependant, il devait au préalable acquérir de l’expérience à côté d’un autre barbier pour l’obtention de son diplôme en tant que barbier immatriculé.
«C’était nécessaire si je voulais plus tard ouvrir ma ‘shop’ et j’ai travaillé à Campbellton pendant trois ans, où j’ai aussi rencontré ma future femme, Poly-Ann. Après ça, on a déménagé à Richibucto», précise l’octogénaire.
«À l’ouvrage je suis obligé de porter mon ‘hearing aid’ (appareil auditif) et même d’augmenter le volume au plus fort si je veux parler et rire avec mes clients», a mentionné M. LeBlanc sur un ton d’humour.
Ses heures de travail sont parfois fort occupées. «Je peux avoir une dizaine de clients, ou même plus, dans une journée. «Beaucoup d’eux autres sont devenus de bons amis, comme par exemple un autochtone d’Elsipogtog qui m’a donné en cadeau une ‘peace pipe’ (calumet de la paix)», explique-t-il.
En raison du coût de la vie, ce gentil barbier a dû ajuster ses tarifs. “Quand j’ai commencé à couper les cheveux je chargeais une piastre pour les adultes et 75 cennes pour les enfants”, dit-il.
Les tendances des coupes masculines ont aussi changé au fil des années et John se rappelle surtout du style Beatles. «Les jeunes aimaient les cheveux longs en ce temps-là et on ne voyait pas les oreilles! Pour un bout de temps il y a avait aussi la mode ‘brush cut’ mais aujourd’hui c’est beaucoup les cheveux plus courts», soutient le barbier John LeBlanc.
Encore vaillant et alerte, John LeBlanc s’adonne quotidiennement à son activité pédestre. “Tous les jours je marche à faire le tour de la belle ville de Richibucto. J’aime ça et en même temps c’est important pour ma santé, à mon âge.” Parmi ses autres passe-temps, le barbier LeBlanc aime la pêche à la ligne, particulièrement celle du bar rayé.
A savoir s’il planifie une retraite bien méritée dans un avenir rapproché, ce bon vivant n’y pense même pas! «Aussi longtemps que je pourrai, je continuerai à couper les cheveux, quatre jours par semaine! Pis j’aime ça vivre à Richibucto. J’aime la tranquillité, la mer et voir les bateaux entrer au quai!»
Evérard Maillet
Le Moniteur Acadien
Toujours vigoureux, affable et jouissant d’une bonne santé, John LeBlanc n’a pas l’intention de baisser les bras ni de se tourner les pouces dans une berceuse. En réalité, couper les cheveux de ses nombreux clients qui proviennent de partout dans Kent et de plus loin lui apporte joie et bonheur.
Pourtant, John n’a pas eu la vie facile. Dès son jeune âge, il devait composer avec de sérieux problèmes de surdité. En fait, la réduction de sa capacité à entendre les sons s’avérait épineuse sur les bancs de l’école.
«J’avais beaucoup de misère à comprendre parce que j’entendais dur et à cause de ça je n’ai pas pu aller longtemps à l’école. Même que mon enseignante avait contacté ma mère pour lui dire que son garçon n’entend pas et que je ne pouvais presque pas lire ni écrire. J’avais alentour de 12 ans», se souvient le coiffeur pour hommes.

Le barbier LeBlanc nous montre son calumet, un cadeau d’un client et ami d’Elsipogtog. (Photo : Evérard Maillet)
Encore un jeune garçon, le futur barbier allait néanmoins se trouver en emploi, notamment au port de Richibucto.
«J’étais le ‘water boy’ (porteur d’eau) et je gagnais 1,25 $ l’heure», dit-il avec un sourire en coin. Plus tard, puisque John était pratiquement illettré, son médecin lui suggéra de suivre un cours de barbier parce qu’il semblait posséder les aptitudes, voire une belle attitude, pour réussir.
«Le docteur a lui-même téléphoné au ‘technical school’. J’ai été accepté et j’ai complété mon cours», explique-t-il. Cependant, il devait au préalable acquérir de l’expérience à côté d’un autre barbier pour l’obtention de son diplôme en tant que barbier immatriculé.
«C’était nécessaire si je voulais plus tard ouvrir ma ‘shop’ et j’ai travaillé à Campbellton pendant trois ans, où j’ai aussi rencontré ma future femme, Poly-Ann. Après ça, on a déménagé à Richibucto», précise l’octogénaire.
«À l’ouvrage je suis obligé de porter mon ‘hearing aid’ (appareil auditif) et même d’augmenter le volume au plus fort si je veux parler et rire avec mes clients», a mentionné M. LeBlanc sur un ton d’humour.
Ses heures de travail sont parfois fort occupées. «Je peux avoir une dizaine de clients, ou même plus, dans une journée. «Beaucoup d’eux autres sont devenus de bons amis, comme par exemple un autochtone d’Elsipogtog qui m’a donné en cadeau une ‘peace pipe’ (calumet de la paix)», explique-t-il.
En raison du coût de la vie, ce gentil barbier a dû ajuster ses tarifs. “Quand j’ai commencé à couper les cheveux je chargeais une piastre pour les adultes et 75 cennes pour les enfants”, dit-il.
Les tendances des coupes masculines ont aussi changé au fil des années et John se rappelle surtout du style Beatles. «Les jeunes aimaient les cheveux longs en ce temps-là et on ne voyait pas les oreilles! Pour un bout de temps il y a avait aussi la mode ‘brush cut’ mais aujourd’hui c’est beaucoup les cheveux plus courts», soutient le barbier John LeBlanc.
Encore vaillant et alerte, John LeBlanc s’adonne quotidiennement à son activité pédestre. “Tous les jours je marche à faire le tour de la belle ville de Richibucto. J’aime ça et en même temps c’est important pour ma santé, à mon âge.” Parmi ses autres passe-temps, le barbier LeBlanc aime la pêche à la ligne, particulièrement celle du bar rayé.
A savoir s’il planifie une retraite bien méritée dans un avenir rapproché, ce bon vivant n’y pense même pas! «Aussi longtemps que je pourrai, je continuerai à couper les cheveux, quatre jours par semaine! Pis j’aime ça vivre à Richibucto. J’aime la tranquillité, la mer et voir les bateaux entrer au quai!»