Le 16 février, devant une salle comble au centre JK Irving, à Grand-Bouctouche, le Réseau de santé Vitalité et la Commission de services régionaux de Kent, en collaboration avec la coalition locale de Planète Jeunesse Kent et ses partenaires, ont effectué le lancement du projet pilote Planète Jeunesse dans la région de Kent. Cette initiative de collaboration communautaire vise à adapter le modèle de prévention islandais qui a démontré son efficacité dans la réduction de la consommation de substances chez les jeunes.
Evérard Maillet
Le Moniteur Acadien
Cette importante coalition dans Kent regroupe des intervenants en santé publique, en santé mentale, en gouvernance locale, en justice et en sécurité publique, ainsi que des partenaires communautaires du milieu scolaire, des représentants de la GRC, du groupe piROUetTE de l’école MFR et du Centre de ressources familiales.
Le gouvernement provincial s’est engagé à investir 255 000 $ par année pendant la durée de ce projet de cinq ans. Quatre sites pilotes ont été sélectionnés : Saint John, Woodstock, le comté de Kent et la Péninsule acadienne. Un site Web a été créé : Planète Jeunesse (gnb.ca). Il contient de l’information sur le projet pilote au Nouveau-Brunswick.
«Nous sommes heureux de voir les communautés se rassembler pour la mise en œuvre du projet pilote Planète Jeunesse Nouveau-Brunswick, qui vise à aider nos jeunes à devenir plus résilients et à atteindre leur plein potentiel. Ce projet est un investissement à long terme dans la prochaine génération et il offre à celle-ci un avenir plus sain», déclare Sherry Wilson, ministre responsable des services de santé mentale et de traitement des dépendances.
Ce modèle de prévention vise en effet à développer un environnement favorable autour du jeune pour agir sur les facteurs du risque, tel l’isolement ou le stress, et renforcer les facteurs de protection, en favorisant, à titre d’exemple, l’accès à des activités familiales, scolaires et parascolaires qui procurent du bien-être.
RÉACTIONS DE PARTENAIRES
Dans sa mission d’assurer ou faciliter la prestation de services obligatoires aux collectivités, la Commission de services régionaux de Kent (CSR-Kent) mise d’autant plus sur l’objectif d’agir sur l’environnement social des jeunes pour encourager les comportements sains. “Nous offrons des services communautaires au bénéfice des jeunes qui sont sous-sollicités mais qu’on a besoin de leur apport et de leur implication dans leur développement”, explique le premier dirigeant de la CSR, Paul Lang.
Réduire le taux de consommation chez les jeunes, et ce, en travaillant avec les jeunes, est l’une des priorités de la Commission dans Kent. «Planète Jeunesse Kent est un projet de cinq ans, donc à long terme. Les communautés et les partenaires nous appuient dans ces importantes démarches», évoque M. Lang sur un ton affirmatif.
Pour sa part, la directrice régionale de la Santé publique, Réseau de Santé Vitalité, garde bon espoir que le projet Planète Jeunesse se traduira par un vif succès dans Kent. « C’est la base de la santé publique. C’est vraiment de pouvoir permettre aux jeunes un accès à des environnements sains. C’est important de les exposer à diverses activités, que ce soit les sports, les arts, la musique, la lecture ou autres. En fait, c’est de bâtir des opportunités afin que les jeunes puissent s’engager dans des domaines qu’ils aiment faire », explique Nancy Bastarache, ajoutant que c’est effectivement le travail d’une équipe de partenaires qui va pouvoir aider à développer ces opportunités favorables aux jeunes.
Du côté de la Gendarmerie Royale du Canada, l’agent des programmes communautaires, Jean-François LeBlanc, estime que la dépendance aux substances peut s’avérer nocive à la santé, autant physique que mentale. «Ça peut mener à des vols d’objets qui sont ensuite vendus pour acheter d’autres drogues et ce n’est pas seulement un problème au Nouveau-Brunswick, mais partout autour du monde», soutient-il. C’est pourquoi l’agent LeBlanc voit d’un bon œil le projet Planète Jeunesse Kent.
“Par ailleurs, on constate qu’il y a une augmentation de crimes par rapport à des menaces sur internet et les médias sociaux. Il peut s’agir de cas de harcèlement, d’intimidation, des photos inappropriées, la pornographie juvénile et autres. C’est pourquoi on doit informer davantage nos jeunes à propos des choses qui sont illégales », soutient l’agent LeBlanc.
(Jean-François LeBlanc, agent des programmes communautaires de laGRC; Nancy Bastarache, directrice régionale de la Santé publiqued du Réseau de santé Vitalité; Carole Gallant, directrice régionale des services de santé mentale et traitement des dépendances pour enfants et jeunes; Dr Yves Léger, médecin-hygiéniste en chef par intérim; l’honorable Sherry Wilson, ministre responsable des Services de santé mentale et de traitement des dépendances; Rino Lang, vice-président adjoint – services professionnels, Réseau de santé Vitalité; Paul Lang, premier dirigeant, Commission de services régionaux de Kent; Chanelle DaPonte, conseillère en développement communautaire, Santé publique, Réseau de santé Vitalité; Stéphanie Caissie, coordonnatrice en inclusion sociale et développement communautaire, Commission de services régionaux de Kent. Photo : Courtoisie)
Le bien-être des jeunes à la loupe
Selon un sondage qui a été réalisé en 2023 auprès de 187 élèves de la 10e année de trois écoles dans la région de Kent pour évaluer leur niveau de bien-être et leurs habitudes de vie, les constats suivants sont ressortis:
- Seulement 27 % des filles interrogées ont dit que leur santé mentale est bonne ou très bonne.
- Dans l’ensemble, 22 % des jeunes interrogés ont dit avoir fumé des cigarettes électroniques chaque -jour.
- En moyenne, 25 % des élèves sondés ont dit avoir été ivres au cours des 30 derniers jours.
- Au total, 48 % des élèves ayant pris part au sondage ont révélé qu’en moyenne ils passent trois heures ou plus par jour sur les médias sociaux.
La prochaine étape consistera à mettre en œuvre les activités du plan d’action de la coalition locale pour la création de projets par ou pour les jeunes. La coalition locale travaillera aussi en collaboration avec Planet Youth, un organisme de conseil en recherche islandais, qui offrira ses recommandations.
Ce projet pilote fait partie des engagements pris dans le cadre du Plan provincial de la santé intitulé Stabilisation des soins de santé : Un appel à l’action urgent.
En 2017, les coûts attribuables à l’usage de substances au Nouveau-Brunswick ont totalisé plus de 1 milliard de dollars dans les systèmes de soins de santé, sociaux et judiciaires, selon le Groupe de travail scientifique sur les coûts et les méfaits de la consommation de substances au Canada (2020).
(Équipes santé mentale. Photo : Courtoisie)