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Olivier Hussein et Jean-Marie Nadeau parmi les champions de la francophonie canadienne


Deux néo-brunswickois figurent dans le palmarès 2023 des dix personnalités les plus influentes de la francophonie canadienne. Le Moniteur Acadien a recueilli leur réaction.

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Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien



C’est au Bénin, où il effectue depuis deux mois une mission de coopération internationale, qu’Olivier Hussein a appris la nouvelle. Une belle surprise pour le Congolais d’origine, arrivé au Canada en 2009 comme réfugié, et naturalisé Canadien le 21 février 2018.

(Olivier Hussein est un modèle pour la jeunesse africaine expatriée au Canada. Crédit : Courtoisie)


«Cela me touche beaucoup de faire partie de ce palmarès», confie le résident de Dieppe en duplex depuis Porto-Novo, capitale politique de l’ancien Dahomey.

«Je suis fier de partager ce podium avec des gens très engagés, qui travaillent pour leur communauté et qui font rayonner la Francophonie avec passion à travers le Canada et à l’international», ajoute-t-il.

Olivier reconnaît humblement que d’autres membres de la diaspora africaine auraient très bien pu figurer à sa place dans le classement des dix francophones les plus influents du Canada en 2023. À titre d’exemple, il cite le nom de Jovial Osundu, présidente de l’Association des étudiantes et étudiants internationaux de l’Université de Moncton.

Futur diplomate ou homme politique

«Il s’est distingué par son bénévolat et son implication communautaire. Olivier porte les valeurs universelles du développement et des droits de la personne. Étant donné l’historique qu’on a et le racisme qui existe encore, sa nomination donne l’espoir à la jeunesse africaine de se voir égale en dignité avec n’importe qui», avance Phylomène Zangio, présidente de la Commission des droits de la personne du Nouveau-Brunswick, et proche amie d’Olivier Hussein.

Le jeune homme, qui offre pour le moment son expertise aux Béninois, relève qu’il est le seul coopérant néo-brunswickois au sein du programme dont il fait partie. Il croit que beaucoup de jeunes de la province ignorent qu’ils peuvent faire une différence à l’international et ne savent pas comment y participer. Il se propose de leur donner l’information à ce sujet.

Olivier Hussein caresse l’idée de devenir diplomate canadien un jour. Il n’exclut pas non plus l’éventualité de se lancer en politique pour faire avancer les sujets qui lui tiennent à cœur : l’immigration, la diversité, l’inclusion, l’environnement et, bien sûr, la francophonie.

«Je continuerai ce beau travail dans le respect et dans l’amour. Chaque geste que nous posons, chaque petite chose que nous faisons, ça compte», professe-t-il.

« Cette fois, c’est la bonne »

Le militant acadien Jean-Marie Nadeau partage l’hommage individuel qu’il reçoit avec le Comité Citoyen, les quelques 1400 signataires de sa pétition et la nation mi’kmaq qui soutient la démarche qu’il a lancée dans les colonnes du Moniteur Acadien le 8 février 2023. Il déclare qu’acadianiser le nom de l’Université de Moncton aurait un impact significatif dans l’ensemble du Canada

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(Jean-Marie Nadeau est bien décidé à ne pas raccrocher les gants et à poursuivre la lutte pour acadianiser le nom de l’Université de Moncton. Photo : Damien Dauphin)


«Ça vient confirmer que le changement de nom de l’Université de Moncton est un dossier canadien qui intéresse la francophonie canadienne. J’ai l’impression que notre démarche bénéficie d’un fort capital de sympathie à travers le pays, car le Canada français a besoin d’une Acadie forte, une Acadie pleinement acadienne», décrypte-t-il.

La co-porte-parole du Comité Citoyen, Lise Ouellette, abonde dans son sens et se réjouit du choix de Réseau.Presse. «La question du changement de nom de l’Université de Moncton est un événement majeur de l’année 2023 en Acadie, et c’est grâce à Jean-Marie Nadeau. Elle résonne à travers toute la francophonie canadienne, car l’affirmation identitaire est importante au niveau national.»

Jean-Marie Nadeau, qui a œuvré dans le milieu syndical pendant une quinzaine d’années, rappelle quelques «faits d’armes» dont il est très fier: président-fondateur de Radio Beauséjour, lanceur de l’idée du Congrès mondial acadien, et deux fois président de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB). Celui qui est né un 15 août a de l’énergie à revendre et n’a pas dit son dernier mot.

«Ça fait 12 fois qu’on essaie de changer de nom. On croit que cette fois-ci est la bonne, d’autant plus que c’est la première fois qu’il y a un mouvement populaire derrière cette demande», souligne-t-il.

Malgré la fin de non-recevoir que lui oppose le Conseil des gouverneurs de l’Université, le Comité citoyen demeure déterminé à revendiquer des consultations publiques. Et pour montrer le bon exemple, le comité lui-même change de nom (voir en dernière page) et lance une page Facebook aujourd’hui pour alimenter la discussion.

«Nous avons créé une équipe de médias sociaux. A l’avenir, nous serons beaucoup plus outillés pour éduquer la population et la sensibiliser, mais aussi lui permettre de s’exprimer sur le sujet. En fait, nous organisons le débat que l’Université nous refuse jusqu’à maintenant», relève Jean-Marie Nadeau. Parole d’Acadien.