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L’école Claudette-Bradshaw a été inaugurée le matin de l’éclipse solaire


Lundi 8 avril fut une belle journée pour les élèves de l’école Claudette-Bradshaw à Moncton. Il faisait beau et ils ont pu rentrer chez eux beaucoup plus tôt en raison de l’éclipse du soleil dans l’après-midi. Auparavant, ils ont assisté à l’inauguration officielle de leur établissement.

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Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien


Avec le temps, celle qui était surnommée «la petite fille de Parkton» était devenue la dame de cœur du Grand Moncton. Le 8 avril 2024, Claudette Bradshaw aurait soufflé ses 75 bougies. C’est cette date symbolique qui fut retenue par le District scolaire francophone Sud (DSFS) pour couper le ruban inaugural de l’école nommée en son honneur, la 38e école francophone du district.

Doug Small
(Doug Bradshaw, au premier plan à gauche, sourit en compagnie des élèves qui ont le bonheur de faire leur scolarité dans l’établissement nommé en l’honneur de son épouse. Photo : Damien Dauphin)

Impliquée dans de nombreuses causes sociales telles que l’alphabétisation et le logement abordable, Claudette Bradshaw était en avance il y a un demi-siècle en ce qui a trait à des enjeux contemporains. Avec son mari Doug, elle avait fondé Moncton Headstart en 1974. Elle fut la première Acadienne à occuper un portefeuille ministériel au niveau fédéral.

«Notre école transmet ce qu’on reconnaît comme l’ABC des valeurs que portait Mme Bradshaw : l’altruisme, la bienveillance et la compassion», a dit au microphone le directeur, Michel Landry.

«Imaginez une école qui permette aux enfants de découvrir leurs passions, a-t-il poursuivi. Imaginez une société où chaque élève aurait une bonne estime de soi, une fierté de ses origines et le courage de se réaliser. Imaginez une école aussi accueillante que l’était Mme Claudette Bradshaw. Voilà pourquoi le nom est si bien choisi.»

Au nom de sa famille, Nick Bradshaw a adressé des remerciements pour l’honneur posthume fait à la première Acadienne à occuper un portefeuille ministériel fédéral.

«Ma mère serait touchée de vous voir si nombreux. Elle avait un grand amour pour les personnes mais surtout pour les enfants», a-t-il dit en substance.

«Votre soutien et votre confiance ne sont pas pris à la légère, lui a répondu le président du Conseil d’éducation, Michel Côté. Nous nous engageons à honorer sa mémoire en veillant à ce que cette école soit un lieu où la bienveillance, la dignité et le respect mutuel fleurissent.»

M. Côté a souligné le début d’un nouveau chapitre. «Un chapitre où chaque élève aura l’occasion de bâtir son avenir à l’intérieur d’une école moderne en recevant une éducation de qualité.»

Nouvelles écoles : la portion congrue pour les francophones

Il a déclaré que l’avenir était prometteur, mais qu’il n’était pas exempt de défis majeurs à relever. Le ministre de l’Éducation et de la Petite enfance, Bill Hogan, en a cité quelques-uns. La croissance démographique rapide de la province, notamment dans le Grand Moncton, exerce des pressions sur les écoles.

«L’école Claudette-Bradshaw a contribué à réduire la surpopulation dans d’autres écoles de la région», a relevé M. Hogan.

Selon Michel Landry, la capacité d’accueil de l’école est de 630 élèves. Actuellement, il y en a 611 qui vont de la maternelle à la 5e année. Lors de l’exercice de planification réalisé en juin 2023, le nombre d’élèves s’élevait à 514. À la rentrée de septembre, ce chiffre a bondi à 565.

Si l’école Claudette-Bradshaw n’est pas encore à pleine capacité, ses responsables se demandent comment ils feront pour accueillir davantage d’enfants.

«S’il y a avait une trentaine d’élèves supplémentaires qui débarquaient, nous serions en mesure de les accueillir. Mais s’il s’agissait d’une centaine, nous ne saurions plus quoi faire», a admis M. Landry.

En raison du manque d’espace dans les écoles du DSFS, Michel Côté croit qu’il faudra y installer une quarantaine de roulottes au cours des cinq prochaines années pour répondre à l’afflux de nouveaux élèves. Pour ne pas en arriver là, il a rappelé que le District réclame la construction de six nouvelles écoles. Par ailleurs, huit projets de rénovation ou d’agrandissement d’écoles existantes devraient bénéficier de fonds gouvernementaux.

L’actuel gouvernement conservateur semble vouloir réserver la part du lion aux écoles anglophones. Fredericton a récemment annoncé la construction de quatre nouvelles écoles d’expression anglaise. De leur côté, les francophones doivent se contenter de la portion congrue : seule l’école Saint-Henri, à Moncton, recevra des fonds pour doubler sa capacité d’accueil.

Le Club Optimiste offre 100.000 $

En attendant, l’heure était à la fête à l’école Claudette-Bradshaw où se côtoient des enfants de plus de quarante nationalités différentes. Sur scène, un petit défilé multiculturel a souligné cette belle diversité. Michel Landry espère que ces jeunes auront bientôt de quoi jouer dehors.
«La construction d’une nouvelle école ne vient pas avec des structures de jeux. On est en campagne financière depuis bientôt 18 mois pour aller chercher les 600 000 $ qu’il nous faut», a-t-il révélé.

Le directeur de l’école a tenu à reconnaître l’appui précieux d’un important contributeur. Le Club Optimiste Moncton-Dieppe, représenté par son président, Jeannot Poitras, va prochainement doubler son don au conseil scolaire et verser une contribution de 100 000 dollars.

Par ailleurs, un tirage 50/50 en ligne rapporte quelques centaines de dollars par semaine. Toutefois, l’idée d’organiser quelque chose de plus gros fait son chemin.

«Un membre du comité de parents se penche sur la partie organisationnelle d’une chasse à l’as, a confié M. Landry. Cependant, vu l’engouement qu’il y a eu à Petit-Rocher, on n’est pas certain d’avoir la main d’œuvre nécessaire pour pouvoir faire ça à temps plein si on se rendait à 40 ou 50 tirages.»

Avis aux bénévoles!