Actualités
Fermeture d’un bureau de vote à Cap-Acadie : un ancien conseiller municipal assurera le transport de ses concitoyens
Saviez-vous qu’avec sa superficie de 314 km2, la Ville régionale de Cap-Acadie était trois fois plus grande que la capitale française, Paris ? Or, ce vaste territoire issu de la réforme de la gouvernance locale est composé, à 92,5%, de celui de l’ancienne Communauté rurale de Beaubassin-est. Saint-André-LeBlanc, qui en est l’un des quartiers, perd son bureau de vote. Cette nouvelle a fait réagir un ancien élu local.
_______________________
Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien
Gilles Cormier n’est pas content. Résident de Saint-André-LeBlanc, il a siégé au conseil municipal de Beaubassin-est et a tenté de se faire élire maire de Cap-Acadie. À l’approche des élections provinciales, ce citoyen engagé se désole de voir sa communauté privée de son bureau de vote sur décision administrative. Mercredi 28 août, il l’a fait savoir à la directrice générale des élections, Kimberly Poffenroth.
«Permettez-moi de vous partager ma grande déception d’apprendre que le bureau de vote pour les électeurs de Saint-André-LeBlanc fut enlevé de notre communauté pour les élections provinciales qui s’en viennent cet automne», lui a-t-il respectueusement écrit.
Dans son courrier, M. Cormier a indiqué que plusieurs de ses voisins questionnaient la rationalité de cette décision, précisant au passage que le Centre communautaire de Saint-André-LeBlanc servait de bureau de vote pour tous les scrutins depuis des décennies. Selon lui, le taux de participation y est élevé.
«Aux dernières élections (provinciales NDLR) en 2020, ce sont au-delà de 60% qui ont exercé leur droit de vote à notre bureau de vote, ce qui suit ou même dépasse la norme provinciale», avance-t-il.
La directrice générale des élections n’a pas tardé à répondre à la «plainte» qu’elle a reçue. Dans sa réponse, Mme Poffenroth réfute le fait que le bureau de Saint-André-LeBlanc aurait été «enlevé» aux citoyens.
«Le fait qu'un bâtiment ait été utilisé lors d'une élection ne garantit pas qu'il sera utilisé pour les élections ultérieures, écrit-elle. Il n'est pas rare que l'emplacement des bureaux de vote change d'une élection à l'autre pour des raisons de disponibilité, d'accessibilité, ou autre.»
Les gens voteront à Cormier-Village
Elle précise que dans le cas de la nouvelle circonscription de Shediac-Cap-Acadie, les électeurs de Cormier-Village et de Saint-André-LeBlanc font partie du même regroupement géographique, ce qui était déjà le cas il y a quatre ans. Comme en 2020, ils voteront au même endroit le jour du scrutin. En effet, le bureau de vote de Cormier-Village avait été fermé suite à des incendies, et depuis, les citoyens qui en dépendaient votaient à Saint-André-LeBlanc. Ce bureau vient d’être réinstallé.
Gilles Cormier se réjouit de la réouverture du bureau de vote de Cormier-Village, mais soutient que cela n’aurait pas dû se traduire concomitamment par la fermeture de celui de Saint-André-LeBlanc.
«Je comprends bien que sur le papier il paraît plus convenable et plus facile de combiner ces deux bureaux de vote sous un même toit, mais sur le terrain, cela paraît bien moins réaliste», écrit-il.
En route pour le covoiturage
L’ancien conseiller municipal croit que la décision d’Élections NB risque de nuire à la participation citoyenne en dissuadant certains électeurs de se rendre au bureau de Cormier-Village. Parmi les raisons qu’il évoque, figure l’âge des résidents et les éventuels défis liés à leur mobilité. Toutefois, l’argument n’a pas convaincu Kim Poffenroth qui maintient sa décision.
«Comme vous le verrez sur la carte ci-jointe, la distance entre le bureau de vote choisi à Cormier-Village et la communauté de Saint-André-LeBlanc est de 5 kilomètres. Cela représente environ quatre minutes de route», fait valoir la directrice des élections.
«Nous soumettons respectueusement qu'il n'est pas déraisonnable de s'attendre à ce que les citoyens qui vivent en milieu rural aient à se déplacer pour obtenir certains services. Il n'est pas raisonnable de s'attendre à ce que des bureaux de vote soient ouverts dans toutes les communautés de la province», conclut-elle.
Gilles Cormier a acté cette fin de non-recevoir. Même s’il est déçu, il compte se dévouer pour que le taux de participation ne faiblisse pas le mois prochain. Il l’a annoncé publiquement sur son réseau social.
«Je me rendrai disponible pour amener les gens de notre communauté au bureau de vote voisin si quelques-uns n’avaient pas les moyens pour s’y rendre. Ce sera ma contribution pour encourager la participation à notre droit de vote pour mon petit coin.»