Dans une série d’exercices de démocratie participative, la Ville de Dieppe a lancé plusieurs consultations auprès de sa population. Les résidents sont invités à donner leur avis sur divers enjeux et peuvent même répondre à des sondages en ligne.
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Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien
Au début du mois dernier, la Ville de Dieppe a ouvert ses portes à la population afin de recueillir ses commentaires en vue de définir ses orientations stratégiques pour les cinq à dix prochaines années.
Jacques Giguère habite à Memramcook où il a fait construire une « maison verte ». Il a résidé à Dieppe pendant 30 ans et sera le candidat du Parti Vert dans Dieppe-Memramcook lors des prochaines élections. (Photo : Damien Dauphin)
Il y avait quatre stations avec chacune un thème bien précis au sujet duquel le public pouvait partager ses idées avec la municipalité. L’une concernait l’identité de la communauté, une autre la vision pour l’avenir, et les deux dernières abordaient les enjeux à surmonter et les initiatives à mettre en place.
Le directeur général de la Ville de Dieppe, Marc Melanson, a invité le grand public à saisir l’occasion de partager sa vision. «La participation des résidents à la mise à jour du plan stratégique de notre municipalité permettra de mieux nous préparer à affronter ensemble les défis, et d’orienter nos actions futures de manière cohérente et responsable», dit-il.
Le député local, le libéral Richard Losier, s’est livré à cet exercice démocratique en tant que simple citoyen comme un autre. Il a salué l’initiative de la municipalité. «Il est important de communiquer. Quand les gens sont impliqués, ils comprennent la situation et les projets et cela leur permet de mieux les absorber.»
Le député de Dieppe, Richard Losier, et l’ancien conseiller municipal Jean Gaudet ont donné leur avis en tant que simples citoyens. (Photo : Damien Dauphin)
Sans grande surprise, le caractère acadien et francophone de la ville a dominé les contributions sur l’identité de la collectivité. Certaines personnes ont toutefois souligné son caractère bilingue bien que majoritairement francophone. «La langue française est notre force», pouvait-on lire sur l’un des post-it.
La transversalité de certains sujets a eu pour effet que certaines notes exprimaient essentiellement la même idée sur plusieurs stations. Parmi les initiatives proposées, figurent l’enterrement des lignes électriques, la piétonnisation du centre-ville, la création de petits commerces de proximité, le développement d’un vrai réseau de transport en commun à prix abordable. Ces idées rejoignent celles de Jacques Giguère, le candidat écologiste aux prochaines élections provinciales.
Après avoir vécu à Dieppe pendant trente ans, il s’est établi à Memramcook dans le but d’y faire construire une maison conforme aux valeurs qu’il promeut. Il pense que Dieppe peut décider de devenir une ville moderne et se doter de nouveaux quartiers éco-responsables avec des maisons net zéro où chaque propriété produit autant d’énergie qu’elle en consomme. Un modèle qui suppose de se défaire du standard nord-américain de l’étalement urbain où chacun, dit-il, a une voiture et magasine dans les grandes surfaces avec des paniers gigantesques.
«C’est un modèle d’après-guerre qu’on applique encore aujourd’hui dans une situation où on fait face au pire enjeu que l’humanité ait connu, celui des changements climatiques», énonce-t-il. Il pense que la municipalité devrait imposer un cahier des charges aux entrepreneurs du bâtiment et offrir des incitatifs aux gens qui accèdent à des propriétés écoénergétiques afin d’en atténuer le coût. «C’est le moment d’essayer autre chose. On a besoin d’une ville plus conviviale à l’échelle humaine.»
La consultation a pris fin le 28 avril mais, depuis, la Ville de Dieppe en a lancé une autre. Elle invite à présent ses résidents à participer à l’élaboration de son nouveau plan directeur des parcs et espaces verts. L’objectif avoué est d’identifier une vision pour la planification et les aménagements des différents parcs actuels et futurs.
La population peut répondre au sondage en ligne, disponible sur le site Internet de la ville, jusqu’au 20 mai. Sachant que lors de la précédente consultation, certains ont pris fait et cause pour la protection des arbres – notamment matures – qu’ils souhaitent ne pas voir coupés en raison de projets de lotissement, on n’a pas fini d’entendre parler du patrimoine sylvestre à Dieppe.