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Construire demain : l’odyssée d’une maison 100% écologique à Memramcook


Jacques Giguère et Monique Niles ont plus qu’une simple fibre écologique : ils vivent selon les valeurs qu’ils défendent. Aux confins de Memramcook, ils se sont construits pendant près de trois ans une maison «verte», durable et éco-responsable, dans laquelle ils vivent en harmonie avec la nature. Lancé par un architecte américain, ce concept novateur nous ramène aux principes fondamentaux et ancestraux de la construction des maisons. Pour autant, il n’implique pas de renoncer au confort moderne.

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Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien


Sur les terres arides du Nouveau-Mexique, où les étendues désertiques se mêlent à l'horizon infini, une révolution écologique a pris racine. C’est à Taos qu’une idée révolutionnaire a vu le jour pour concrétiser le rêve d’une vie autosuffisante en une réalité tangible. Ce concept, connu sous le nom d’«Earthship», est l’œuvre visionnaire de l’architecte Michael Reynolds. Aujourd’hui, cette idée a trouvé écho bien au-delà des frontières américaines, jusqu’aux paisibles paysages du Nouveau-Brunswick, où un couple de militants écologistes a entrepris un voyage transformatif.

Leur démarche procède d’une longue réflexion en amont. Jacques Giguère et sa conjointe Monique Niles se demandaient jusqu’où la société pouvait continuer à surconsommer et détruire les ressources naturelles sans en subir les conséquences. «À chaque année, la journée où on a consommé toutes les ressources naturelles de la planète arrive plus tôt. Mais au fait, qu’est-ce qu’on consomme ? Où va donc cette énergie? On ne se rend pas compte à quel point le confort nord-américain nous a amenés dans une surconsommation tous azimuts», ont-ils pointé.

De fil en aiguille, le constat les a confrontés à une réalité terrible que beaucoup d’entre nous ne connaissent pas ou choisissent délibérément de ne pas voir. «Au Canada, nous consommons en électricité l’équivalent de la centrale de Point Lepreau, simplement pour garder nos appareils fermés. On pense que la technologie va nous simplifier la vie et nous sauver, mais au fond, c’est le contraire qui est en train de se produire», avertit Jacques Giguère.

Après avoir résidé à Dieppe pendant trente ans, ils étaient tannés de vivre dans le bruit et la cacophonie des tondeuses le samedi. Le couple a donc pris la décision de «sortir de la ville» où il se désole de voir les espaces verts diminuer comme une peau de chagrin. Ils ont recherché un type d’habitation correspondant à leurs valeurs: vivre en harmonie avec la nature tout en réduisant la quantité d’énergie consommée. Ayant appris l’existence de l’Earthship de Michael Reynolds, ils sont partis suivre une formation d’un mois au Nouveau-Mexique dans le but de confirmer ou d’infirmer leurs impressions.

«Quand on achète une voiture, on se rend chez le concessionnaire et on essaie différents modèles, puis on choisit ce qui nous correspond. On fait la même chose avec une maison: on la visite. Mais des maisons comme ça, il n’y en a pas chez nous! Alors, nous nous sommes inscrits au stage pour en avoir le cœur net en vivant dans différents modèles et en travaillant à la construction.»

Recycler les pneus et les bouteilles

Pendant un mois, ils ont étudié les principes de conception, les techniques de construction et les idéaux philosophiques qui sous-tendent ces habitats écologiques. Le stage s’est révélé être une expérience décisive, renforçant leur conviction que les «Earthships» pourraient bien être la solution pour un avenir durable au Nouveau-Brunswick. L’essai les avait convaincus. Il ne leur restait plus qu’à le transformer.

Pneus Small
Près de 1000 pneus ont été recyclés pour construire la maison. Certains sont visibles sur les murs du garage. Photo : Damien Dauphin)

Inspirés par le modèle de Reynolds, ils ont utilisé des matériaux recyclés tels que des pneus usagés, des bouteilles en verre et des canettes métalliques pour bâtir les fondations et ériger les murs de leur future demeure. Un modèle qu’ils estiment gagnant-gagnant pour eux-mêmes comme pour la planète.

«Ce qu’on aimait beaucoup dans le concept, c’était de réutiliser des matériaux en fin de vie et de leur en donner une deuxième dans la construction d’un bâtiment. On réduit l’empreinte carbone pour faire la maison qui, elle-même, a une empreinte beaucoup plus faible pour fonctionner», dit Monique.

Avant de commencer les travaux, ils sont allés voir leurs futurs voisins et leur ont montré les plans de leur projet. «Vous allez voir arriver des pneus, ne paniquez pas. Nous allons juste construire une maison hors normes», leur ont-ils annoncé.

Lorsque la construction a démarré, les 992 pneus pris pour moitié au dépotoir à Moncton et pour l’autre, dans un garage, ont attiré l’attention de leurs voisins et des passants. «J’ai vu tous ces pneus en allant me promener et ça m’intriguait, témoigne Danielle Brisset. Curieuse de nature, j’avais envie d’aller voir ce qui se passait mais je n’ai pas osé les déranger.»

Entraide communautaire

Pourtant, la résidente de Memramcook aurait très bien pu satisfaire sa curiosité, car le public était le bienvenu sur le terrain de cette initiative hors du commun. Pendant trois ans et demi, du démarrage à l’emménagement, le couple a consacré chaque fin de semaine et chaque jour de congé à son projet colossal. La magie du bouche-à-oreille a attiré les gens qui sont venus mettre la main à la pâte ou simplement regarder ce qu’il se passait. Le processus est le reflet de l’entraide telle qu’elle existait autrefois entre voisins, comme par exemple quand on construisait une grange. Par la suite, ils sont allés eux-mêmes aider des gens qui entreprenaient des projets analogues en Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard.

Sur son chantier, Jacques a montré à son voisin Guillaume comment faire du béton. «Des fois, huit personnes travaillaient en même temps, il faut donc prévoir du travail supplémentaire, a-t-il indiqué. Il ne faut pas laisser les gens poireauter à ne rien faire alors qu’ils viennent pour t’aider. D’autres ne venaient que par curiosité. Ça fait partie du processus de construction. On n’est pas là pour faire un job mais pour avoir du plaisir, pour construire et partager nos connaissances.»

Des connaissances que nos ancêtres possédaient mais qui ont été graduellement diluées par les impératifs de la modernité. Pour construire sa maison, le couple a tenu compte de son environ et mis en pratique des savoirs ancestraux. «Malheureusement, dans l’industrie, on fait les choses rapidement, constatent-ils à regret. On prend un terrain, on y met le plus de maisons possibles et on se fiche complètement de la course du soleil. Ça s’arrête là. Si toutes les rues étaient est-ouest, il y aurait toujours une fenestration côté sud, mais ça ne se passe pas comme ça.»

Soleil et pluie au service de la maison

Alimentée par des panneaux solaires, la maison produit toute l’énergie dont elle a besoin pour le chauffage, l’éclairage et les appareils ménagers. Autour de la maison, la couche de pneus remplis de terre crée une barrière thermique. Le sol en ardoise, posé de manière à emmagasiner la chaleur du soleil, permet de maintenir une température agréable même en plein hiver. Les grandes baies vitrées orientées plein sud captent la lumière et la chaleur du soleil au lieu de la renvoyer vers l’extérieur. Le poêle à bois est davantage un élément chaleureux de décoration qu’un soutien nécessaire: il ne requiert qu’une corde et demie de bois par an. Prévue pour les problèmes exceptionnels, une génératrice n’a servi qu’une fois en trois ans.

Panneaux solaires Small
Les panneaux photovoltaïques produisent l’électricité de la maison qui n’est pas raccordée au réseau d’Énergie NB. L’ensoleillement étant au plus bas en décembre et en janvier, et lorsque les conditions hivernales sont mauvaises, une génératrice est disponible en cas de nécessité absolue. Pour le moment, elle n’a servi qu’une seule fois. (Photo : Damien Dauphin)

«Ce qui nous a le plus étonnés, à partir du moment où nous avons emménagé, c’est la performance de la maison. En hiver, quand il fait -30 à l’extérieur, il fait 17 dans la maison avec aucun système de chauffage, et nous n’avons même pas besoin d’allumer le poêle car c’est le soleil qui la chauffe. A partir de moment où on comprend les phénomènes naturels de la terre et qu’on les applique au bâtiment, on peut faire des gains incroyables», ont-ils observé.

Mais ce qui distingue vraiment cette maison, c’est son système de gestion de l’eau. Plus durable, la toiture en tôle permet de récupérer l’eau de pluie et de la neige fondue qui est répartie dans trois réservoirs géants où, ensuite, elle est filtrée et purifiée. Le couple fait observer l’importance de ne pas avoir un toit en bardeau d’asphalte qui contient du goudron et contaminerait l’eau. Ils ont posé du cèdre naturel là où il n’y a pas de tôle. «C’est un peu plus cher, mais l’investissement le vaut.»

Une maison très peu dispendieuse

Mesurée au pied carré, la maison leur a coûté la moitié du prix d’une maison ordinaire. Cela dit, comme il s’agit de construction personnalisée selon la vision qu’en ont les propriétaires, le prix total dépend de ce qu’ils veulent dans leur habitation. Hors assurance habitation, la maison de Jacques et Monique leur coûte 2500$ en charges annuelles, incluant les taxes, le prix du propane et du changement des filtres à eau.

Citerne Small
Jacques Giguère explique à sa première cohorte de visiteurs comment il récupère l’eau de pluie pour tous les besoins hydrauliques de la maison. L’une des trois citernes est raccordée à un philtre pour rendre l’eau potable. Lorsque les réservoirs sont pleins, le mécanisme de récupération est fermé. Un millimètre de pluie génère 250 ml d’eau dans la citerne. (Photo : Damien Dauphin)

«Les gens critiquent l’augmentation des coûts mais ne se posent pas la question de comment les réduire. Quand on achète un appareil électrique, on ne calcule jamais le coût d’utilisation. C’est quand on a une panne d’électricité qu’on se rend compte à quel point on est dépendant. Avons-nous vraiment besoin de tout ça?», demande Jacques.

Le 30 juillet dernier, au théâtre du Monument-Lefebvre, Jacques Giguère était le conférencier invité de la causerie du mardi. Il y a fait le récit de l’aventure domiciliaire qu’il a entreprise avec sa conjointe, et invité le public à venir visiter leur maison. Un premier groupe l’a fait dimanche 4 août, le deuxième y est allé une semaine plus tard. Jean Gaudet s’est rendu à la première visite.

«Quand nous avons fait construire sur la rue des Copains, nous avons adopté des pratiques environnementales qui commençaient à se faire valoir, a-t-il relaté. L’orientation au soleil, les arbres du côté du vent prédominant, les fenêtres plus étanches aux variations climatiques, mais rien de l’approche et l’ampleur que Jacques et Monique ont entrepris autant pour la construction que pour le fonctionnement à long terme.»

Une maison qui prend soin de ses habitants

Nadine Duguay-Lemay avait déjà visité la maison l’année dernière. La serre orientée plein sud, où les propriétaires font pousser des fruits et des légumes grâce à un astucieux système d’irrigation, était son «coup de cœur». Elle y retournée le 11 août, cette fois en compagnie de son conjoint, Richard Lemay. Celui-ci a noté l’autosuffisance de la maison et s’est déclaré inspiré par la conception de la chambre d’amis.

Bouteilles et serre Small
L’eau récupérée permet aussi d’alimenter une serre explosée plein sud dans laquelle des légumes sont cultivés à pleine terre. Autour de la porte, on distingue les bouteilles en verre. (Photo : Damien Dauphin)

«Quand Jacques et Monique disent que la maison prend soin d’eux, nous comprenons entièrement le concept. Pour notre part, nous sommes dans une démarche de faire construire une maison passive, ou encore une maison qui en comprend des éléments mais en plus petit format, style micromaison. Nous avons en tête des éléments écologiques bien précis que nous désirons adopter et nous recherchons des contracteurs.»

À ce jour, aucune entreprise ne se spécialise dans le type de construction sur mesure réalisé par Jacques et Monique. En revanche, certaines entreprises peuvent bâtir des maisons «net zéro» qui produisent autant d’énergie qu’elles en consomment.

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Détail du sol en ardoise à l’intérieur de la maison. Il contribue à maintenir la maison au chaud en hiver. (Photo : Damien Dauphin)

«On ne sait pas encore si on va viser le net zéro car ce n’est pas la même chose, ajoute Nadine, mais une maison passive nous fera épargner beaucoup en énergie et utilisera des éléments simples pour maximiser les éléments naturels qui nous entourent. C’est ardu de trouver ce que nous cherchons, car souvent nous tombons sur un terrain qui répond à nos critères mais où il y a des restrictions en matière de construction, notamment en termes de dimensions minimales.»

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La vie rurale sans aucune concession : la maison contient tous les éléments constitutifs du confort moderne, comme en témoigne la cuisine équipée. (Photo : Damien Dauphin)

Nadine et Richard poursuivent leurs recherches et sont décidés à faire preuve de patience. Sur le long terme, ils envisagent de léguer la terre qu’ils achèteront à Conservation de la nature Canada, à moins que leurs enfants ne veuillent prendre leur relève.

Dans leur maison organique géographiquement située dans le district rural du Sud-Est, avec une vue imprenable sur la rivière qui serpente sur leur horizon, Jacques Giguère et Monique Niles goûtent paisiblement à la douceur de vivre que leur procure la tranquillité d’esprit de leur demeure. Ils ont un terrain de 7 acres avec des pommiers, des arbres non fruitiers et jardin à débroussailler. Ils ne savent pas encore ce qu’ils vont faire avec, mais ils sont convaincus d’une chose: leur maison durera beaucoup plus longtemps que les maisons ordinaires bâties en série.


À la une : Conçue comme un organisme vivant, la maison de Jacques et Monique est une longère qui épouse l’environnement et utilise les ressources naturelles de la planète pour prendre soin de ses habitants.


L’auto-construction, un modèle très peu répandu et pas fait pour tout le monde

La maison de Jacques Giguère, candidat du Parti vert dans la circonscription de Dieppe-Memramcook, est un phare d’innovation et de durabilité dans un monde en quête de nouvelles directions. Il en existe au moins une de ce style dans chaque province canadienne. Au Nouveau-Brunswick, il y en a une autre dans la région de Saint-Jean. M. Giguère reconnaît que ce modèle, qui requiert une somme de travail individuel que peu de gens sont disposés à consentir, ne peut être généralisé.

Salle de bain Small
Présents à chaque étape du processus de construction, Jacques et Monique connaissent leur maison par cœur. Ils savent comment sont raccordés les tuyaux de leur salle de bain. (Photo : Damien Dauphin)

«Nous connaissons la maison de fond en comble car nous étions présents à chaque étape. S’il arrive quelque chose, nous savons où ça se produit. Par exemple, le plombier a fait une erreur avec l’un des tuyaux dans la salle de bain. Il a branché l’eau potable dans la toilette. Nous avons surconsommé de l’eau potable à cause de ça, et quand nous nous en sommes rendus compte, j’ai défait le mur et inversé les tuyaux qui étaient parallèles.»

Pour financer un tel projet, il faut aussi avoir un capital initial. C’est donc beaucoup plus difficile pour des jeunes qui démarrent dans la vie active. En outre, les institutions bancaires rechignent devant une opération qui ne correspond pas à leur cahier des charges habituel.

«Pour une banque, un projet de construction s’étale sur deux à six mois. Quand tu as un projet comme celui-là, tu ne sais pas combien de temps ça va prendre. Un an, deux ans, peut-être trois. C’est le premier obstacle qu’on rencontre avec l’auto-construction. La banque veut une date finale mais dans un projet comme celui-ci, tu ne peux pas la donner. La solution, c’était de réhypothéquer notre maison.»

Jacques déclare qu’il a donc joué le rôle du contracteur. Au fur et à mesure de l’avancement des travaux, Monique et lui puisaient dans leur nouveau prêt hypothécaire pour payer les frais. De cette façon, ils ont pu prendre leur temps et progresser tranquillement, à leur rythme, en ayant un endroit ou habiter en attendant la fin des travaux et de pouvoir s’installer dans leur havre de paix.


Une maison faite de pneus et de bouteilles : mode d’emploi

Révoqué par ses pairs en raison de ses idées marginales, l’inventeur du concept, Michael Reynolds, a eu une révélation: construire une maison à partir de pneus de véhicules. Selon son raisonnement, «ils sont indigènes à la planète, ils sont pratiquement indestructibles, imperméables, ont une grande empreinte et font fondamentalement la meilleure brique du monde».

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Invité des Causeries du mardi au Monument-Lefebvre le 30 juillet 2024, Jacques Giguère explique au public le système au moyen duquel la maison ne dépasse pas 23o en été et ne descend pas en dessous de 17o en hiver. (Photo : Damien Dauphin)

En général, les maisons sont conçues comme un grand U ou une série de U parallèles les uns aux autres, la partie ouverte du U étant orientée vers le soleil. Il n'y a pas de fondation, de poutre de nivellement ou de pieux pour soutenir le bâtiment. Les pneus sont suffisamment larges pour supporter la charge et ne nécessitent pas de semelle. Les murs du bâtiment sont recouverts d'un mélange de torchis qui recouvre les pneus et donne une belle finition naturelle.

Le toit incliné permet de récupérer l'eau de pluie pour les habitants. Les citernes sont conçues pour capter jusqu'à la dernière goutte d'eau, y compris la neige, qui pourrait tomber pendant la saison des pluies. L'eau est ensuite acheminée par gravité (ou pompée) vers un système de filtration et un réservoir sous pression pour fournir de l'eau pour boire, se laver ou faire la vaisselle.

Compte tenu de la masse thermique élevée, de la conception visant à capter autant que possible la chaleur du soleil et du fait que le bâtiment est partiellement recouvert de terre, cette maison n'a besoin que de peu, voire d'aucun système de chauffage mécanique. L'importante masse thermique des murs emmagasine la chaleur de la journée et la restitue la nuit.

De plus, le toit très isolé et le côté nord abrité par la terre garantissent une perte de chaleur minimale dans l'environnement. Le rayonnement solaire capté sur la façade sud permet non seulement de conserver la chaleur de la maison, mais aussi d'assurer le renouvellement de l'air par les fenêtres ouvrantes, ce qui garantit une bonne qualité de l'air à l'intérieur.

Étant donné qu'aucun système de chauffage mécanique n'est nécessaire, les besoins en électricité du bâtiment sont extrêmement faibles, et l'électricité peut être facilement fournie par des panneaux solaires photovoltaïques, des éoliennes ou des microcentrales hydroélectriques, en fonction de ce qui est disponible.