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À Moncton, l’ambassadeur de France a remis la Légion d’honneur à trois vétérans centenaires


Le 6 juin 1944, Horace Byford, George Cooper et Russell Kaye étaient tout juste âgés de 20 ans. Tous trois ont participé au Débarquement des forces alliées sur les plages de Normandie, la plage Juno étant celle du contingent canadien. Quatre-vingts ans plus tard, la France les a reconnus en leur décernant la plus haute distinction : la Légion d'honneur.


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Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien


« Aujourd’hui, vous faites partie des quelques personnes de cette génération qui sont encore parmi nous. Pour beaucoup d’entre nous, vous êtes des géants de l’histoire canadienne. La distance du temps ne diminuera jamais l’ampleur ou la signification de votre service. Nous vous sommes éternellement redevables », a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, qui représentait le gouvernement du Canada.

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Assis, de gauche à droite : Horace Byford, George Cooper et Russell Kaye, portant la médaille de chevalier de la Légion d’honneur, sont chaleureusement applaudis par la foule et, à gauche de la photo, l’ambassadeur de France. Photo : Damien Dauphin)

La France, elle non plus, n’a pas oublié ce qu’elle doit aux soldats canadiens qui se sont élancés sur la plage Juno aux premières heures de l’aube du 6 juin 1944. Elle se souvient aussi= du lourd sacrifice que leurs prédécesseurs avaient consenti 27 ans auparavant, lors de la Première Guerre mondiale.

L’ambassadeur français à Ottawa, Michel Miraillet, a rappelé que la longue histoire de la relation entre la France et le Canada, éclairée par une langue et des valeurs communes, est aussi une histoire de guerres. À cet égard, une reproduction du monument de Vimy est incrustée dans les murs de l’ambassade de France. L’assaut de la crête de Vimy, le 9 avril 1917, défiait le sens commun. De la même manière, les Canadiens ont payé le prix du sang le jour du Débarquement des alliés en Normandie.

Il y a dix ans, une vaste campagne de reconnaissance a débuté en France pour décerner la légion d’honneur à des anciens combattants canadiens encore en vie. Les autorités françaises ont pu en identifier et honorer plus de 1300. Trois d’entre eux étaient présents jeudi 6 juin au Parc Victoria de Moncton pour recevoir la plus haute distinction de la République française, créée en 1802 par Napoléon Bonaparte.

Né à Montréal (QC) le 5 mars 1924, Horace Byford a rejoint la Marine royale canadienne à l’âge de 19 ans. Il a travaillé à bord de plusieurs navires stationnés dans l’océan Atlantique entre juin 1943 et septembre 1945, passant l’essentiel de son temps à bord du NCSM St-Laurent. George Cooper, né le 21 mai 1924 à Cooper (N.-B.), s’est enrôlé à Fredericton en décembre 1943 et a servi jusqu’en mars 1946. Il était membre du 1er Bataillon canadien de parachutistes, la première unité de parachutistes entraînés du Canada. Enfin, Russell Kaye, né à Dorchester le 9 février 1924, a débarqué à Juno Beach le 6 juin 1944 et a servi au sein du 12e Régiment d’artillerie de campagne jusqu’à la fin de la guerre aux Pays-Bas, en 1945. Au cours de sa carrière militaire s’étendant sur plus d’un quart de siècle, il a notamment été posté à la base de Gagetown.

« Il y a tant à apprendre de leurs histoires et de leur expérience. Nous avons tous la responsabilité de transmettre ces leçons à la prochaine génération », a déclaré la gouverneure générale du Canada, Mary Simon, qui pour l’occasion effectuait sa première visite au Nouveau-Brunswick.

Avant d’épingler la médaille de la légion d’honneur au revers de la veste des trois anciens soldats, l’ambassadeur de France a tenu à rendre hommage aux Acadiens qui ont participé aux deux conflits mondiaux en Europe.

« Les Acadiens, qui ont eux-mêmes souffert des guerres européennes il y a plus de 200 ans et de la Déportation, ont apporté une contribution majeure au sein des forces armées canadiennes en 1944 sur le sol européen. Je pense notamment aux actes de bravoure du régiment North Shore du Nouveau-Brunswick », a déclaré le diplomate.

Visiblement émus mais dignes, les trois récipiendaires de la légion d’honneur ont confié au Moniteur Acadien leur fierté d’être reconnus, même si c’est au soir de leur vie.

À la une : S. Exc. M. Michel Miraillet, ambassadeur de France au Canada, derrière Russell Kaye, George Cooper et Horace Byford. (Photo : Damien Dauphin)